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Le Chiendent




Étymologie :

  • CHIENDENT, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. [1340 chiendant topon. (A.N. JJ 73, f°184 r°ds Gdf. Compl.)] ; 1551 Chiendent bot. (Belon, Nat. des oys., 2, XXIII, ibid.) ; 1859 brosse de chiendent (Ponson du Terrail, Rocambole, t. 5, p. 279) ; 2. 1690 fig. « difficulté » (Fur.). Composé de chien* et de dent* ; le mode de formation du mot est insolite en fr. (cf. dent de chien, FEW t. 2, p. 194b) ; le type chiendent remonte peut-être à un lat. médiév. *cani(s) dente, cf. l'a. fr. chevauqueue « prèle » continuant le lat. caballi coda (FEW t. 2, p. 530b et 533a ; v. aussi Nyrop t. 3, § 566).


Lire également la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Agropyrum repens ; Elymus repens ; Agrophyre ; Blé de terre ; Blé-rampant ; Chiendent des boutiques ; Chiendent officinal ; Chiendent rampant ; Cramé ; Froment rampant ; Froment des haies ; Herbe à deux bouts ; Laitue des chiens ; Petit Chiendent ; Tranuge ; Wagon.


Le binôme Agropyron repens résulte composé du nom lat. AGROPYRON < gr. agro « champ » (DELG : 15) et pyron « blé, froment » (DELG : 959) et de l’adjectif lat. RĔPENS, ENTIS « soudain, rapide, inattendu, récent, nouveau » (OLD : 1617) ; cette dénomination latine renvoie à l’image d’un « champ de blé qui pousse rapidement » et elle décrit, en fait, la modalité d’adaptation de cette espèce à l’environnement naturel qu’elle envahit. (thèse de Maria Luisa Pignoli).

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Botanique :


Vous pouvez lire la fiche extraite du site http://www.omafra.gov.on.ca pour découvrir les caractéristiques du chiendent.

 

Selon Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) :


Description botanique :

Le chiendent officinal est une plante vivace qui peut pousser de 40 cm à 1 m de haut ; elle est glabre, à souche longuement traçante. Ses tiges sont dressées, raides, non fasciculées et les feuilles sont de couleur verte ou parfois glaucescentes, planes, minces, rugueuses sur le dessus, à nervures fines. L’épi est long, comprimé, distique, à axe non fragile et se compose d’épillets lâchement imbriqués, ovales en coin, comprimés, à 4-6 fleurs souvent aristées. Les glumes résultent lancéolées-acuminées ou aristées, à 5-7 nervures. Le chiendent pousse dans les lieux cultivés et incultes et fleurit entre juin et septembre (Pignatti, 1982, III : 538).

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Propriétés médicinales :

Magdalena Koźluk, autrice de "Se nourrir et se soigner : jardin et médecine pratique aux XVIe et XVIIe siècles." (In : Seizième Siècle, N°8, 2012. Les textes scientifiques à la Renaissance. pp. 209-225 :


[...] Pourtant trois plantes, qui, selon Louis de Serres font partie du jardin médical, sont souvent mentionnées, par une sorte de confusion, dans les sections des régimes consacrées aux « herbes » d’usage quotidien : la borache, la buglosse, le chiendent officinal. [...]

La dernière de ces trois plantes, la dent de chien, jouit plutôt d’une mauvaise réputation dans les régimes. Apparemment, après l’avoir mangée, « Nabucodonosor [est] devenu insensé et [a été] reduict au nombre des bestes fauves ». Pourtant Olivier de Serres ne semble pas confirmer cette opinion médicale, mais au contraire, selon lui, « la decoction de ses racines bouïllies en eau rafraichit les febricitans, chasse la vermine des enfans, desopilée fait uriner, rompt le calcul ».

 

Selon Marc Questin, auteur de La Médecine druidique (1990, nouvelle édition inchangée 1997),


"L'herbe aux chiens, louzaouenn ar c'hi, est une graminée commune aux vertus diurétiques si on l'utilise en tisane. Riche en sels de potasse le chiendent fournit en effet une bonne tisane diurétique, préparée par décoction d'une demi-heure à 20 g/l. Les animaux, guidés par leur instinct, en font d'ailleurs leur purge.

Tisane : faire bouillir une minute 30 g de la racine dans un demi-verre d'eau pour l'amollir suffisamment. Jeter cette eau à saveur amère et faire de nouveau bouillir le chiendent, que l'on aura écrasé, dans un litre et quart d'eau, jusqu'à réduction du litre. A la fin de l'ébullition, on peut ajouter 8 g de réglisse. On peut parfumer aussi avec un zeste de citron ou d'orange, sucrer avec du miel ou avec un sirop aromatisé.

Cette tisane est très recommandée aux goutteux et aux rhumatisants pour favoriser l'élimination de l'acide urique et des autres toxiques du sang ; on réalise un apozème très efficace en ajoutant au chiendent des feuilles de cassis et de la reine-des-prés.

La cure de chiendent apporte toujours - et dans un laps de temps assez court - un réel soulagement. Elle aboutit souvent, si on la prolonge, à la suppression totale des symptômes.

Vous pouvez aussi prendre le suc de chiendent pur (30 à 100 g pendant une semaine) ou encore incorporer quotidiennement dans votre salade une bonne poignée de feuilles fraîches coupées comme des fines herbes."

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Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) nous précise que :


Le chiendent est utilisé largement en médecine populaire pour le traitement d’affections hépatiques (Mustafa et al., 2012b : 4) et des voies urinaires : il est particulièrement indiqué pour soigner les calculs rénaux et biliaires (Mustafa et al., 2012b : 4). Cette plante est aussi efficace pour le traitement des troubles gastro-intestinaux (Mustafa et al., 2012b : 4 ; Guarrera, 2006 : 49) de l’anémie et des rhumatismes (Mustafa et al., 2012b : 4). Dans la communauté de Shën Kostandini/San Costantino, le chiendent est utilisé en décoction pour le traitement des inflammations de la vessie et pour ses effets diurétiques efficaces (Quave & Pieroni, 2007 : 216 ; Pieroni et al., 2002b : 222 ; Pieroni & Quave, 2005 : 264). Le chiendent est également comestible pour les animaux et utilisé aussi en médecine vétérinaire comme fébrifuge, pour le traitement de la fièvre de Malte (brucellose), de la fièvre aphteuse, des troubles intestinaux et digestifs, comme antiseptique, émollient et pour rendre brillant le poil des chevaux et des ânes (Viegi et al., 2003 : 223 ; Guarrera, 2006 : 49).

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Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Le rhizome du chiendent (Agropyrum repens) contient paraît-il, une substance nutritive.

[...]

Travaux de propreté - La propreté des chalets n'est pas toujours méticuleuse ; les ustensiles de ménage, ceux employés pour la fabrication du beurre et des fromages ne brillent qu'autant que les chalaisans peuvent récolter dans le voisinage le paturin du Mont-Cenis, l'avoine des éboulis, l'encliosen ou chiendent, dont les rhizomes servent à frotter ces ustensiles. [...] Le chiendent, cynodon dactylon, sert aux mêmes usages dans les basses montagnes et dans les plaines.

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Croyances populaires :


Paul Sébillot, auteur de Additions aux Coutumes, Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne (Éditeur Lafolye, janv. 1892) relève des croyances liées aux cycles de la vie et de la nature :


219. - Les chiens n'ont jamais mal aux dents, parce que aussitôt qu'ils s'en sentent menacés, ils vont manger du chiendent. Ce nom lui a été donné parce qu'il guérit les dents des chiens.

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Symbolisme :


Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


CIIIENDENT - OBSTINATION.

Malheur à l'homme qui dispute contre celui qui l'a fait ! Vase aussi vil que l'argile dont il est pétri, l'argile dit-elle au potier : Votre main ne sait pas.

Isaïe, XIV, 9.

Deux plantes portent vulgairement le nom de chiendent : ce sont le froment rampant et le panic dactyle. Le panic dactyle connu aussi sous le nom de pied de poule rampe sous terre ou à la surface du sol ; on le trouve très souvent dans les terrains sablonneux, souvent inondés, les bords des rivières, les champs stériles. Il est très recherché par tous les bestiaux. Le froment rampant abonde au bord des haies, dans les champs, dans les jardins, etc. Sa racine est longue, lisse, traçante et d'un jaune pâle. Elle projette des tiges grêles, droites, noueuses, hautes de deux à trois pieds et garnies de quelques feuilles planes. On l'appelle chiendent de ses ergots blancs, aigus et fermes, qui ressemblent exactement à une dent de chien, et non, comme on le dit assez souvent, du goût des chiens pour cette plante, car ils mangent également l'orge, l'avoine, le blé, etc. La racine de cette plante est inodore, d'une saveur douceâtre. Elle fournit une substance amylacée, du sucre et du mucilage. Son usage est si vulgaire qu'elle fait la base de presque toutes les tisanes domestiques. Les agriculteurs se plaignent beaucoup des dégâts que ces deux plantes occasionnent dans leurs champs, d'autant plus difficiles à extirper que la moindre portion pousse de nouvelles plantes avec une grande facilité. Il faut la pioche et non la charrue pour les détruire complètement.

RÉFLEXIONS.

Quand un opiniâtre a commencé à contester quelque chose, son esprit se ferme à tout ce qui peut l'éclaircir : la contestation l'irrite quelque juste qu'elle soit, et il semble qu'il ait peur de trouver la vérité.

(LAROCHEFOUCAULT)

Il n'y a point d'esprits plus ennemis de la société humaine que ceux qui sont opiniâtres, têtus, et sujets à contredire les autres : ce sont les pestes des conversations, le fléau des compagnies et des semeurs de querelles.

(Esprit de S. FRANÇOIS DE SALES.)

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Chiendent - Persévérance.

Cette herbe croît dans les lieux incultes, le long des haies et des vieux murs, et malheureusement aussi dans les champs cultivés où tous les efforts du laboureur suffisent à peine pour empêcher ses longues racines traçantes de tout envahir et étouffer.

 

Dans son Nouveau Langage des fruits et des fleurs (Benardin-Béchet, Libraire-Éditeur, 1872) Mademoiselle Clémentine Vatteau poursuit la tradition du Sélam :


CHIENDENT : Persévérance.

Les Romains décernaient une couronne de chien- dent aux guerriers qui avaient soutenu ou fait lever le siège d'une ville

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Selon le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


"Le chiendent est, pour nous, synonyme de difficulté, de difficulté toujours renaissante, en raison de la peine qu'il faut prendre pour arracher du sol les longues racines de cette plante vivace.

Dans la Chine ancienne, où de tels soucis n'existaient apparemment pas, les racines de chiendent, blanches, avaient leur place dans les rites, en raison de la vertu purificatrice qui leur était reconnue. Selon Li-Ki, elles servaient à filtrer le vin du sacrifice. Mais leur couleur blanche les faisait surtout associer aux rites funèbres ou, ce qui est peu différent, aux rites de reddition. Le chiendent servait aussi de litière aux victimes sacrificielles. Le chiendent symboliserait l'occasion d'accroître ses forces psychiques, en les purifiant et ne les libérant par l'épreuve de la douleur. Il symbolise aussi, vulgairement, la rapide expansion et le continuel retour des mêmes obstacles et soucis."

 

Selon Juliette Brabant, auteure d'un article intitulé "Phytothérapie familiale en Basse Normandie." (Ethnologie française, 15, 1985, 2, pp. 153-168) :


En Bocage, le chiendent s'appelle aussi "la corde" (Saint-Siméon, Orne). Le rhizome de cette herbe tenace, rond et solide comme une corde pousse trop vite, s'insinue partout, résiste à l'arrachage. C'est le "chiendent"' ou "thé de chien" (Saint-Siméon) car les chiens ont coutume d'en arracher les feuilles, de les mordiller, pour s'en purger régulièrement. C'est la racine, nerveuse comme une corde, que l'on arrache et lave à grande eau pour la prendre fraîche ou la faire sécher. Conservée au grenier, dans un endroit écarté, on l'utilise en tisane après l'avoir faite bouillir, pour mieux uriner, c'est-à-dire se laver, se nettoyer : métaphore de ce que l'on nomme dans le vocabulaire médical savant "l'effet diurétique", elle emprunte au vocabulaire ménager l'image du nettoyage, de la lessive, de la purification, l'intériorisant.

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Chiendent (Agropyrum repens) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Masculin

Planète : Jupiter

Pouvoirs : Désir sexuel ; Amour-attachement ; Exorcisme.


Utilisation magique : Porté sur soi, ou répandu sous le lit, le Chiendent attire de nouveaux amants.

Cette plante est également utilisée dans toutes les formes de désensorcellement et de désenvoûtement; .on infusion, aspergée sur les lieux contaminés, disperse les influences négatives. Ajoutée à t'eau du bain, elle aide à se sortir d'une dépression.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Bien que nuisible aux cultures et synonyme d'embarras, "de difficultés toujours renaissantes, en raison de la peine qu'il faut prendre pour arracher du sol les longues racines de cette plante vivace", le chiendent, vénéré par les Gaulois, est bénéfique dans les superstitions. Il est possible d'ailleurs que ce soit en voyant des chiens se purger avec cette mauvaise herbe que les hommes ont eu idée des vertus médicinales que pouvaient posséder les végétaux en général. En Savoie, les infusions de ses racines "guérissent à peu près toutes les maladies".

Le chiendent possède des pouvoirs de désenvoûtement : on peut chasser les mauvaises influences d'un lieu en l'aspergeant d'infusion de chiendent. On dit également qu'avoir du chiendent sur soi ou en placer sous son lit "attire de nouveaux amants" et que les dépressifs, pour remédier à leur état, ont tout intérêt à en mettre dans leur bain. Cette dernière propriété étant à rapprocher du symbolisme du chiendent : "Le chiendent symboliserait l'occasion d'accroître ses forces psychiques, en les purifiant et en les libérant par l'épreuve de la douleur".

Si on parvient à arracher un chiendent avec toutes ses racines, on trouvera attachée à la dernière une pièce d'or (Belgique), un bouton d'or, voire un diamant (France).

Les Chinois de l'Antiquité, qui associaient, à cause de leur couleur blanche, les racines de chiendent aux rites funéraires, leur accordaient aussi une "vertu purificatrice" et l'utilisaient pour "filtrer le vin du sacrifice".

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Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) se penche sur les croyances liées aux différents noms du chiendent :


Le premier groupe de mots est formé par des mots rattachés au lat. CRUX, -CIS f. « croix » [...]

1.1- [krˈiseʎ] est donc analysable comme un nom dérivé grâce à l’ajout d’un suffixe diminutif d’origine latine : [krˈis- + -eʎ] « croix petite ».

1.2- [krˈisje] « croix » renvoie à la morphologie typique de l’inflorescence de cette plante ayant la forme d’une petite croix.

[...]

Du point de vue motivationnel, ce premier groupe de formes lexicales est sans doute le résultat d’une remotivation mais le motif originel nous échappe malheureusement : nous pensons qu’il devait être très probablement lié aux nombreuses vertus médicinales de cette plante et, donc, à une tradition magique préexistante qui a disparu sans laisser de trace dans le système phytonymique des dialectes arbëreshë. Cependant, ces dénominations seront classées, dans le chapitre suivant, sous la classe des motivations se référant aux traits morphologiques des plantes.

Le deuxième groupe de mots comprend deux emprunts aux dialectes romans, respectivement des Abruzzes et des Pouilles, qui continuent formellement la base lat. GRĀMĔN, - ĬNIS n. « tige d’herbe, herbe, chiendent » (DELL : 280) :

2.1- [ɡramˈaʧ] est emprunté à l’abr. gramaccə « chiendent » (DAM, II : 893) répandu dans le sud des Abruzzes, en particulier sur le territoire de la province de Chieti à la frontière avec le Molise.

2.2- [ɣramˈɛɲ] est emprunté au fog. gramègne « chiendent » (VFI : 87 ; DCDF : 64) ; ces deux dernières dénominations représentent très probablement des emprunts récents et pourraient remonter à la période qui a suivi les migrations albanaises du XVe siècle.

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Mythes et légendes :


Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :


Si les bonnes sœurs qui vont dire le leur, la nuit dans la campagne, perdent une de leurs patenôtres, le laboureur dans le champ duquel elle est tombée ne pourra, détruire le chiendent qui y poussera.





Littérature :


Dans Un Grison d'Arcadie (Éditions Denoël, 1999), Pierre Magnan raconte l'histoire de Pierrot, un jeune adolescent de condition misérable qui s'évade grâce à son amour des livres :


"Le dimanche, mes livres sous le bras, je montai au flanc du Mont d'Or où s'embroussaillaient tant de champs d'olivier dont tant de morts s'étaient à regret dessaisis. Une rude toison d'herbe folle s'épaississait sous eux d'année en année, interdisant à la pluie d'atteindre la terre où ils s'assoiffaient.. Je me musais dans le chiendent, bien plus beau chez nous de s'appeler groussan. "

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