Anne
La Violette
Étymologie :
VIOLETTE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1re moit. xiie s. « fleur [au sens global pouvant désigner la plante entière] dont une variété, très parfumée, a la couleur qu'on obtient par le mélange de blanc, de bleu et de rouge » (Lapidaire de Marbode, éd. P. Studer et J. Evans, Anglo-norman Lapidaries, 383, p. 43) ; 2. ca 1610 sentir la violette (Beroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, éd. fac-sim. par H. Moreau et A. Tournon, p. 254) ; 3. 1690 bois de violette « bois d'aspect violet (palissandre) » (Fur.) ; 1874 yeux de violette (Banville, Exilés, p. 35). B. 1542 « giroflée » (Gesner, Catalogus plantarum latine graece germanice et gallice, f°52 vo). C. 1762 plur. « couleurs du visage résultant d'une atteinte mortelle » (Rousseau, Le Lévite d'Ephraïm ds Œuvres compl., La Pléiade, t. 2, p. 1215). D. 1822 couleur violette de Parme (Obs. modes, t. 3, p. 148) ; 1829 en appos. à valeur d'adj. violette des bois (J. dames et modes, p. 475). E. 1839 « personne humble, modeste ou timide » (Balzac, loc. cit.). F. 1928 violettes « gratifications » (Lacassagne, Arg. « milieu », p. 205) ; 1953 violette « id. » (Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 242). Dér. de l'a. fr. viole désignant cette fleur (dep. fin xie s., judéo-fr., Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 1060, p. 146) et issu du lat. viola désignant différentes plantes dont la violette (lat. viola purpurea, lat. bot. de Linné viola odorata) et certaines variétés de giroflées (v. André Bot.) ; suff. -ette (-et*).
Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Viola sylvestris ; Fleurette de mars ; Herbe de la trinité ; Viole ; Viole de Carême ; Violette de mars ; Violette des haies ;
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Botanique :
Dans Les Langages secrets de la nature (Éditions Fayard, 1996), Jean-Marie Pelt évoque les différents modes de communication chez les animaux et chez les plantes :
Des violettes d'Afrique du Nord dispersent également leurs graines en explosant ; ces graines sont très prisées par les fourmis qui les amassent dans leur nid et se régalent des matières nutritives qui recouvrent leurs parois. Elles attendrissent du même coup leur tégument dur, ce qui facilite grandement la germination ultérieure. Bien plus, après avoir effectué ce travail, les fourmis rejettent les graines de leur nid et les ensemencent en quelque sorte. Ainsi traitées, ces graines germent beaucoup mieux que celles qui n'ont pas eu la chance de trouver une fourmi sur leur chemin et dont la paroi, très dure, rend la germination aléatoire.

Robert Castellana et Sophie Jama, auteurs de "Floriculture et parfumerie : les origines de l’acclimatation végétale sur la cote d’azur." (Issued by The Phoenix Project, 2012) nous apprennent les vertus de la Violette (Viola odorata, V. parma) en lien avec la parfumerie :
On cultive de longue date, sur la Côte d'Azur, 2 variétés de violettes destinées à la parfumerie, l’Odorata aux fleurs blanches et la violette de Parme. Leurs fleurs sont aussi employées en confiserie (sous la forme de pétales confits) ou encore pour la confection de bouquets.
L’essence tirée de leurs feuilles entre par ailleurs dans la fabrication de nombreux cosmétiques. Elle possède un parfum qui s'apparente à l'iris, au géranium ou à la bergamote.
Leur production industrielle, initiée au siècle dernier dans la région de Vence, s’étendait aux communes voisines du Bar, du Rouret, de Châteauneuf, de Peymeinade et de Cabris. Elle se poursuit actuellement à Tourettes sur Loup, avec plus de 150 tonnes annuelles.
Traditionnellement cultivée à l'abri des oliviers ou des orangers, la violette est de nos jours exploitée sous serre et sur "boudins", des supports verticaux emplis de copeaux nourris par un apport d'éléments nutritifs en solution liquide.
Le temps fort de la floraison, entre janvier et mars, est réservé à la fabrication des pétales confits. On récolte aussi les fleurs, d'octobre à mars, pour la confection de bouquets. Entre avril et mai, on ramasse les feuilles. Une seconde récolte a lieu au mois d'août.
Selon Stefano Mancuso et Alessandra Viola, auteurs de L'Intelligence des plantes (édition originale 2013 ; Traduction française Albin Michel, 2018),
"Au début de l'année 2012, une étude a été publiée à propos d'une plante capable de chasser des vers dans le sol au moyen de pièges très particuliers. Il s'agit d'une variété de violette qui pousse sur les terrains arides et pauvres du Cerrado brésilien ; elle a mis au point des feuilles souterraines à même de capturer et de digérer les nématodes, de petits vers très répandus dans la région qu'elle prend au piège d'une surface collante et dont elle fait ensuite le précieux complément d'un régime par ailleurs plutôt pauvre en azote. Il s'ait là d'une découverte assez importante : c'est la première fois que l'on observe une technique végétale de chasse souterraine, et l'on peut imaginer qu'elle ait été adoptée aussi par d'autres espèces caractéristiques des sols trop pauvres."
Attention, water violet en anglais (Fleurs de Bach) concerne l'hottonie des marais, aussi appelée millefeuille aquatique ou millefeuille d'eau qui n'a rien à voir avec la violette.
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Phytothérapie :
Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :
La toux, les rhumes, les maladies de poitrine sont combattues par les tisanes émollientes bien connues : violettes, [...].
[...]
Dans les vallées et les basses montagnes on administre comme diaphorétiques, les fleurs de violettes.
Dans Des hommes et des plantes (Éditions Opéra Mundi, 1970), son autobiographie, Maurice Mésségué évoque le savoir ancestral de son père sur lequel il a construit ses connaissances :
- Et pour vous, j'ajouterai à ma préparation de la violette.
Churchill éclata de rire.
- C'est une fleur qui va très bien à ma modestie.
- Ne riez pas, Monsieur le Président, elle sera très bonne pour votre toux. [...]
- En public, on est en représentation. Alors j'ai toujours un verre à la portée de la main et un "Winston Churchill" aux lèvres. Mais le verre reste plein et je laisse s'éteindre le cigare. J'ai même un très bon truc pour les photographes qui m'attendent aux aérodromes, j'ai toujours sur moi un mégot de havane fumé aux deux tiers, je le sors juste à l'atterrissage. Seulement, durant le voyage, j'ai sucé des bonbons. Maintenant, à cause de vous, je les choisirai à la violette.
[...]
La mort de Winston Churchill m'a fait beaucoup de peine. Pour la première fois, et la seule de ma vie, moi qui n'envoie que des roses rouges, j'ai voulu qu'il ait des violettes.
A la télévision, j'ai suivi le long cortège de ce deuil qui tombait comme un voile de suie sur l'Angleterre et avec mon imagination de Gascon je voyais mon bouquet de violettes et j'entendais Churchill me dire avec son air le plus ours et son œil le plus malin :
- Mésségué, êtes-vous bien sûr que j'aie besoin d'avoir une belle voix à la violette pour aller chanter avec les anges ?
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Croyances populaires :
Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :
En Wallonie une formule est destinée à assurer la propriété de la découverte à celui qui l'a faite. Lorsque les enfants vont faire la cueillette des violettes celui qui en rencontre une touffe s'écrie :
Cakaï tot fait nim pârt avou !
Et les autres enfants respectent sa trouvaille.
[...] La cueillette ou le simple, attouchement des plantes attire aussi des. conséquences fâcheuses. Dans la Vienne, elle [la jeune fille] ne doit jamais toucher une violette blanche, parce qu'il lui est interdit de cueillir, avant d'être mariée, des fleurs blanches.
[...] Voici quelques menues légendes florales des environs de Dinan. Lorsque dans une touffe de violettes il s'en trouve une blanche, la Vierge l'a touchée de son manteau. Les fleurs se détachent d'elles-mêmes la veille du premier mai, afin de faire un tapis dans les endroits où elle passe en allant visiter les « mois de mai » qu'on lui élève. Suivant d'autres, les anges les jettent sur les pas de leur reine, et le grand vent qu'il fait à cette époque vient de leurs ailes qu'ils agitent en faisant cette besogner.
[...] On attribue des vertus prophylactiques à des plantes mordues pu mangées à certaines époques : pour se préserver die la fièvre, dans Ie Loiret dans le Cher, c'est la première violette ; dans ce dernier pays, il faut l'avaler sans la mâcher et en levant les yeux au ciel.
[...] En Loir-et-Cher celui qui entend le coucou à jeun peut éviter la fièvre que ce chant lui pronostique en mâchant la première violette qu'il rencontrera dans les bois.
[...] La pharmacie populaire fait un usage fréquent des infusions de plantes mais leur efficacité dépend de certaines circonstances. Dans les Deux-Sèvres, la tisane de violette n'est bonne pour la fièvre que si les fleurs sont cueillies dans le mois de février, superstition qui a pour cause la ressemblance entre février et fièvre.
[...] En Provence, pendant les belles nuits de mai, les jeunes gens chantaient sous les fenêtres de leurs maitresses des couplets improvisés dans lesquels les fleurs leur servaient de termes de comparaison : la violette indiquait le doute ou le soupçon, l'ortie la rupture.
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Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cette jolie petite fleur :
Hiver - Février.
VIOLETTE - MODESTIE.
J'avais quinze ans, une langueur inexprimable s'empara tout à coup de mes sens. Je pleurais sans chagrin, je riais sans joie ; et, comme effrayée de la vie, un désir secret de mourir me poursuivait sans cesse. Des yeux abattus, des couleurs effacées, une démarche chancelante, une voix affaiblie portaient la douleur et l'effroi dans l'âme de ma tendre mère ; ses soins ne pouvaient plus me ranimer ; baignée de ses larmes, penchée sur son sein, mes mains pressées dans les siennes, je l'entendais se plaindre de mes douleurs. J'essayais de sourire pour la rassurer, mais je ne ressentais pas l'espérance que je voulais lui inspirer. Depuis que cet état durait, les arbres avaient perdu leurs feuilles, et l'hiver dans toute sa rigueur régnait dans nos champs. Assise auprès d'un feu pétillant, sa chaleur me dévorait, et la moindre impression du froid me faisait transir. Chaque soir, fatiguée de moi-même, je m'endormais sans espoir de revoir le lendemain.
Cependant une nuit, il m'en souvient, c'était celle du 10 février 18... Il me sembla tout à coup qu’un rayon de soleil était tombé sur ma tête, qu'il m'avait pénétrée d'une bienfaisante chaleur, et qu'une voix douce et tendre m'invitait à vivre. Ranimée par ce songe, je m'éveille, le ciel était pur, les premiers rayons du jour doraient mes fenêtres ; je passe une robe à la hâte, et je m'avance, à travers les neiges, vers la vaste forêt qui couronne les hauteurs de notre habitation. Arrivée dans cette solitude, épuisée de fatigue, je m'appuyai contre un chêne, et je cherchai des yeux les superbes prairies qu’arrose la Meuse, et le vallon fleuri où le printemps dernier j'avais encore partagé les jeux de mes folâtres compagnes ; tout avait disparu : la Meuse couvrait la campagne de ses eaux débordées. Triste, j'allais reprendre le chemin de la maison, quand un rayon de soleil vint frapper le tronc moussu du chêne contre lequel j'étais appuyée ; aussitôt j'aperçois à mes pieds un petit tapis de verdure, et je me sens environnée des plus doux parfums. O surprise ! vingt touffes de violettes toutes couvertes de fleurs se présentent à mes yeux ! Je ne puis dire ce que j'éprouvai alors ; un doux ravissement pénétra tous mes sens : Non, jamais ces fleurs ne m'avaient paru si fraiches ! Elles s'élevaient sur le gazon comme sur un autel de verdure. Ces parfums suaves, la pureté de ce rayon de soleil, ce vaste tapis de neige qui s'étendait au loin, et qui semblait avoir respecté ces lieux, le chêne qui protégeait, qui couronnait de son feuillage bronzé ce tableau du printemps, tout me remplissait d'une émotion semblable à celle de l'amour. Alors le bonheur qui m'avait été promis en songe circula dans mes veines, et je crus respirer en un instant toutes les fleurs du printemps, tous les plaisirs de la jeunesse . Mais, à ce sentiment si pur et si vif, il en succéda un de douleur : je n'avais pas une amie qui pût sentir et partager mon innocente joie. Cependant je cueillis un bouquet de ces violettes, je l'enfermai dans mon sein, et je me dis : Aimables fleurs, je vous consacre à l'amie que j'aurai. Que la violette soit donc ta fleur chérie, Élisa, toi dont l'amitié, mille fois plus douce que ces parfums, a ranimé mon âme dégoûtée du monde à vingt ans, comme à quinze elle l'était de la vie ! Que la violette soit ta fleur, mon unique amie ! car elle est aussi l'emblème de la modestie.
L'obscure violette, amante des gazons,
Aux pleurs de leur rosée entremêlant ses dons,
Semble vouloir cacher, sous leurs voiles propices,
D'un prodigue parfum les discrètes délices :
C'est l'emblème d'un cœur qui répand en secret
Sur le malheur timide un modeste bienfait. M. Boisjolin.
VIOLETTE BLANCHE - CANDEUR.
La Candeur précède la modestie, c'est une Violette encore revêtue de la couleur de l'innocence.
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Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :
Violette de printemps - Modestie.
La violette, dans ses variétés diverses, suffit presque seule à l’expression de tous les tendres sentiments ; c’est, avec la rose, la fleur la plus populaire et la plus aimée. La violette de printemps se cache dans les buissons, d’où elle répand ses parfums dans les sentiers agrestes. Elle fleurit sous ses feuilles, et on est obligé de la chercher pour la découvrir. Aucune fleur ne pouvait mieux symboliser la modestie.
Violette blanche - Beauté et Pudeur.
Vous avez vu quelquefois sur la colline, par un beau jour de printemps, ces belles touffes de verdure formant parasol, sortir du milieu du gazon naissant. Guidé par une suave odeur, vous vous êtes dirigé vers ces touffes, vous avez écarté le feuillage et vous avez découvert de jolies fleurs d’argent cachées au fond de cette espèce d’urne végétale : c’était la violette blanche, belle et pudique fleur qui orne si gracieusement le sein et la tête de la jeune fille.
Violette des quatre saisons -Beauté surprenante.
Vous aviez vu passer la violette de printemps, vous lui aviez fait vos adieux avec douleur, et ne vous attendiez pas à voir apparaître cette espèce précieuse qui à toutes les qualités de sa sœur joint celle de nous réjouir toute l’année de ses incomparables parfums !
Violette double - Amitié réciproque.
C’est l’espèce qui s’emploie en médecine, dans la confiserie et la parfumerie. Le fleuriste la cultive avec amour ; elle répond à ses soins avec une large reconnaissance, car elle donne une grande quantité de fleurs. Voilà bien l’emblème d’une réciprocité de bienveillance et d’amitié.
Violette de Parme - Beauté parfaite.
C’est en 1809 que la violette de Parme s’est propagée en France. Elle croît naturellement en Italie. Cette espèce est la plus estimée de toutes les violeltes. Elle est double, d’un violet tendre, et répand le plus exquis des parfums. La violette de Parme est la plus recherchée de toutes les fleurs d’hiver. Elle est toujours chère, parce qu’elle exige beaucoup de soins de culture. Par sa délicatesse, elle est l’emblème des femmes du grand monde que le moindre changement à leurs habitudes incommode et rend malades.
Violette entourée de feuilles - Amour caché.
La violette, qui se cache naturellement sous ses feuilles, demande à être offerte avec sa parure.
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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :
VIOLETTE BLANCHE - CANDEUR.
Heureux l'homme qui n'est pas entré dans le conseil de l'impie, qui ne s'est pas arrêté dans la voie des pécheurs et qui ne s'est point assis dans la chaire de dérision ; mais qui repose son amour dans la loi du Seigneur... Il sera comme un arbre planté près du courant des eaux, qui donne du fruit en son temps et dont les feuilles ne tombent point.
Psaumes : I, 1-13.
La violette est le symbole d'une âme simple et candide, en raison de sa couleur, qui est celle de l'innocence. On la donne aussi comme emblème d'une amitié sincère et durable. On dirait que cette plante charmante n'aime à cacher ses jolies fleurs sous les buissons épineux que pour les faire deviner par le parfum qu'elle exhale.
[citation de Boisjolin]
RÉFLEXION.
Nul charme n'est aussi doux pour l'âme que le sentiment d'une pudeur sans tache.
(S. CYPRIEN, De la Pudicité.)
VIOLETTE ODORANTE - MODESTIE.
De même qu'on voit briller l'éclair avant d'entendre gronder la foudre, ainsi se remarque sur le visage de l'homme modeste une certaine grâce qui prévient en sa faveur avant qu'il ne parle.
Ecclésiastes : XXXII, 14.
Les fruits de la modestie sont la crainte du Seigneur, la richesse, la gloire et la vie.
Proverbes : XXI, 4.
La violette avant-courrière du printemps, parfume l'air de sa douce odeur, même avant que les frimats soient disparus; aussi est-il peu de fleurs mieux accueillies. En vain elle se cache sous l'herbe, son parfum la trahit ; le bleu pourpre de sa corolle perce à travers le gazon. Enlevée à son obscurité, elle reçoit l'honneur que l'on se plait à rendre au mérite modeste qui se cache.
Une fleur aussi aimable ne pouvait être oubliée par les poètes : il a fallu lui trouver une origine merveilleuse. Les uns profitant du nom d'Ion, qu'elle avait reçu des Grecs, ont avancé que Jupiter, ayant métamorphosé en génie la belle et jeune Io, fit naitre la violette pour lui procurer une pâture digne d'elle. D'autres supposent que, Jupiter visitant l'Ionie, une nymphe de cette contrée vint offrir à ce dieu une violette, comme la fleur la plus chère de ce pays ; de là vient qu'elle était en grande vénération chez les Athéniens, qui se croyaient descendus des loliens.
DE LA VIOLETTE ODORANTE.
Violette : C'est la modestie, la simplicité, la grâce, tout ce qu'il y a de plus pur, de plus tendre, de plus ingénu. C'est la fleur des bocages, des buissons et des prairies. Elle s'annonce en secret comme un premier don du printemps, comme un premier sourire du bonheur. Ainsi que les esprits sages elle aime les lieux écartés, solitaires, où règnent la paix et le silence. Vous avez aspirés ses parfums ; ils ont ranimé vos sens, éveillé votre esprit, votre mémoire, fait battre votre cœur ; vous avez cru l'apercevoir, vous courez an buisson qui cache ses grâces odorantes ; vous la cherchez en vain, elle o fui comme ces âmes généreuses qui se dérobent après le bienfait aux regards des malheureux.
La violette est partout une délicieuse fleur. Transportée dans les parterres, elle nous attire bientôt par son attitude modeste, par ses teintes douces, par ses gracieuses émanations. Mais elle penche sa tête, elle la cache dans son feuillage : on dirait qu'elle craint nos regards indiscrets, qu'elle rejette sa terre natale. C'est dans les vallons, au pied des montagnes, ou sur l'humble colline, qu'il faut chercher cette miniature végétale. La violette odorante s'élève à peine de terre sur une faible tige ou sur les rejets traçants par lesquels elle se multiplie. Elle croît âr touffes, aux premiers jours, le long des haies, à l'abri des broussailles et des buissons qui la protègent contre les injures de l'air. Ses feuilles sont larges, arrondies, d'un vert foncé, attachées à de longs pétioles. Au milieu des feuilles naissent des fleurs plus ou moins nombreuses, soutenues chacune sur un pédoncule faible. Elles sont agréablement penchées, d'une belle couleur pourprée ou bleue, d'une odeur suave.
La violette est une des plantes indigènes les plus agréables et les plus utiles. Toutes ses parties, feuilles, fleurs, semences, racines, sont douées de vertus médicinales.
Les feuilles fraîches sont mucilagineuses, émollientes, relâchantes. Le suc qu'on en exprime purge légèrement. La racine jouit d'une propriété émétique qui a été constatée par plusieurs habiles médecins. Quant aux fleurs on en fait, comme on sait, une infusion théiforme employée dans les rhumes, comme légèrement mucilagineuse, qui n'a guère d'autre effet, quand on y croit, que de tranquilliser les malades. Avec les mêmes fleurs fraiches, on compose un sirop qui conserve l'odeur agréable de la violette, et avec lequel on aromatise plusieurs médicaments.
La violette a été chantée par une infinité de poètes anciens et modernes; mais nous ne citerons que la pièce suivante par Constant Dubos :
Aimable fille du printemps,
Timide amante des bocages,
Ton doux parfum charme mes sens,
Et tu sembles fuir mes hommages.
Semblable au bienfaiteur discret
Dont la main secourt l'indigence,
Tu nous présentes le bienfait
De la reconnaissance.
Sans faste, sans admirateur,
Tu vis obscure, abandonnée,
Et l'œil cherche encore ta fleur
Quand l'odorat l'a devinée.
Pourquoi tes modestes couleurs
Au jour n'osent-elles paraitre ?
Auprès de la reine des fleurs
Tu crains de l'éclipser peut-être ?
Rassure-toi, près de Vénus
Les grâces nous plaisent encore.
On aime l'éclat de Phébus
Et les doux rayons de l'aurore.
N'attends pas les succès brillants
Qu'obtient la rose purpurine
Tu n'es pas la fleur des amants
Mais aussi tu n'a pas d'épines.
Partage au moins avec ta soeur
Son triomphe et notre suffrage ;
L'amour l'adopte pour sa fleur ;
De l'amitié sois l'apanage.
Viens prendre place en nos jardins,
Quitte ce séjour solitaire ;
Je te promets tous les matins
Une onde pure et salutaire.
Que dis-je ! Non, dans ces bosquets
Reste, violette chérie ;
Heureux qui répand des bienfaits,
Et comme toi cache sa vie.
RÉFLEXIONS.
La modestie est toujours une vertu, mais il faut avouer que dans la vie il y a certaines occasions où elle est aussi peu convenable que l'effronterie en quantité d'autres rencontres.
(OXENSTIERN.)
Plusieurs se sont perdus par l'éclat de leurs talents, de leurs succès, de leurs miracles ; nul ne s'est perdu par les sentiments d'une vraie et solide humilité.
(BOURDALOUE, Pensées diverses.)
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Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :
VIOLETTE - MODESTIE. Plante printanière, d'une odeur agréable, d'une cou leur mêlée de rouge et de bleu foncé. Tous les poëtes et tous les grands prosateurs ont aimé et chanté la violette. « Je respirais le suave parfum des violettes sauvages qui , au premier jour tiède qui se présente , au premier rayon de soleil pâle qui les convie , ouvrent leurs calices d'azur sur la mousse desséchée. » (G. SAND.)
L'obscure violette, amante des gazons,
Aux pleurs de leur rosée entremêlant ses dons,
Semble vouloir cacher sous leurs voiles propices
D'un pudique parfum les discrètes délices,
Pur emblème d'un cœur qui répand en secret,
Sur le malheur timide un modeste bienfait. (BOISJOLIN.
Vous vous cachez, timide violette,
Mais c'est en vain, le doigt sait vous trouver ;
Il vous arrache à l'obscure retraite
Qui recélait vos appas inconnus ;
Et destinée au boudoir de Cythère,
Vous renaissez sur un trône de verre,
Ou vous mourez sur le sein de Vénus. (PARNY. )
Sans faste et sans admirateur,
Tu vis obscure, abandonnée,
Et l'ail cherche encore ta fleur
Quand l'odorat l'a devinée.
Sous les pieds ingrats des passants
Souvent tu péris sans défense ;
Ainsi, sous les coups du malheur,
Meurt quelquefois l'humble innocence
Viens prendre place en nos jardins,
Quitte ce séjour solitaire,
Je te promets, tous les matins,
Une eau limpide et salutaire.
Que dis-je ? Non, dans ces bosquets
Reste, ô violette chérie ! ...
Heureux qui répand des bienfaits,
Et comme toi, cache sa vie ! (C. DUBUS.)
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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :
Violette - Modestie -Pudeur.
Quand Flore , la reine des fleurs,
Eut fait naître la violette
Avec de charmantes couleurs,
Les plus tendres de la palette,
Avec le corps d'un papillon
Et ce délicieux arôme
Qui la trahit dans le sillon :
« Enfant de mon chaste royaume
Quel don puis-je encore attacher,
Dit Flore à ta grâce céleste ?
- Donnez-moi, dit la fleur modeste,
Un peu d'herbe pour me cacher ? » LOUIS RATISBONNE.
Modeste en ma couleur, modeste en mon séjour,
Franche d'ambition, je me cache sous l'herbe ;
Mais, si sur votre front, je puis me voir un jour,
La plus humble des fleurs sera la plus superbe.
DESMARETS DE SAINT-SORLIN, Guirlande de Julie.
Pour figurer la modestie on plaçait une violette sous d'autres fleurs avec cette devise : « Il faut me chercher. » Chez les Grecs et les Celtes, celte fleur a toujours été l'emblème de l'innocence et de la virginité dont l'expression est la modestie ; ils en décoraient le cercueil des jeunes vierges. La même coutume existe encore aujourd'hui dans certaines parties de l'Allemagne.
La mythologie prétend que Vénus venant d'épouser le laid Vulcain, ne pouvait se résoudre à le suivre. Celui- ci, se couronna de violettes, et la belle déesse, sensible à leur doux parfum, sourit à son mari, écouta ses protestations d'amour, et devint sa femme.
Violette blanche. - Innocence.
Violette jaune. - Beauté passée.
Violette double. - Amitié réciproque.
Bouquet de violettes entouré de feuilles. - Amour caché.
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Dans son Nouveau Langage des fruits et des fleurs (Benardin-Béchet, Libraire-Éditeur, 1872) Mademoiselle Clémentine Vatteau poursuit la tradition du Sélam :
VIOLETTE : Modestie ; Mérite caché.
0 fille du printemps ! douce et touchante image
D'un cœur modeste et vertueux,
Du sein de ces gazons tu remplis le bocage
De tes parfums délicieux !
Que j'aime à te chercher sous l'épaisse verdure
Où tu crois fuir mes regards et le jour ! Madame BEAUFORT D'HAUTPOUL.
— BLANCHE : Candeur ; Innocence.
— BRUMEAU OU TRICOLORE : Votre simplicité me plaît.
— DOUBLE : Amitié réciproque.
— PALMÉE : J'aime votre modestie.
— DE PARME : Laissez-moi vous aimer.
— ROUGE : Je fuis la louange.
— VIOLET CLAIR : Laissez-moi mon obscurité.
— PANACHÉE : Mélancolie.
Les violettes ont inspiré tous les poëtes, nous avons choisi pour les présenter à nos lecteurs, les passages les plus remarquables inspirés par cette charmante petite fleur si humble et au parfum si suave.
Aimable fille du printemps,
Timide amante des bocages,
Ton doux parfum charme mes sens,
Et tu sembles fuir mes hommages.
Semblable au bienfaiteur discret
Dont la main secourt l'indigence,
Tu nous présentes le bienfait
Et tu crains la reconnaissance.
Dans tes solitaires bosquets
Reste, violette chérie ;
Heureux qui répand des bienfaits
Et comme toi cache sa vie, DUBOS.
Sur la trace de ma bergère,
Naissez, croissez, aimables fleurs ;
Puisque Laurette vous préfère,
La Rose a perdu ses honneurs. BÉRANGER.
Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Violette (Viola odorata) a les caractéristiques suivantes :
Genre : Féminin
Planète : Vénus
Élément : Eau
Divinité : Aphrodite-Vénus
Pouvoirs : Protection ; Aphrodisiaque ; Vœux ; Guérison.
Utilisation magique : Dans tout le monde anglo-saxon, ces petites « fleurettes de mars » sont bénéfiques, protectrices. La tradition veut que l'on cueille les premières Violettes de l'année en faisant un vœu.
Dans des dosages qui ont été secrets autrefois (et que l'on trouve aujourd'hui dans n'importe quel ouvrage de recettes magiques), un mélange de Violette et de lavande serait aphrodisiaque.
Une couronne de ces fleurs fait passer la migraine.
Une feuille de Violette, glissée dans un pansement, accélère la cicatrisation de la plaie et empêche les bourgnabous (asticots) de s'y installer (Val d'Aoste).
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Sheila Pickles écrit un ouvrage intitulé Le Langage des fleurs du temps jadis (Édition originale, 1990 ; (Éditions Solar, 1992 pour la traduction française) dans lequel elle présente ainsi la violette :
Mot clef : Modestie
Souvenez-vous, hommes,
De la vie d'autrefois,
Quand Elle habitait avec nous,
Et des petits paniers à fruits,
Et des figues, et des myrtes,
Et de la douceur du vin nouveau,
Et des violettes près de
La citerne, et des olives
Que nous regrettions,
A cause de tout cela, maintenant,
saluez la déesse.
Aristophane (450 av. J.C – 445 av. J. C.), Hymne à la paix, traduction Pierre Louys.
Cette humble fleur a été abondamment chantée par les poètes et les troubadours. C'est un symbole de modestie, car elle prend soin de cacher pudiquement sa fragile beauté sous les feuilles, et s'épanouit discrètement.
En Grèce, la Violette était considérée comme la fleur de Zeus. Le roi des dieux était amoureux d'une belle jeune fille nommée Io ; afin de la protéger de la jalousie d'Héra, son épouse, il la changea en jeune génisse. pour la nourrir de l'herbe la plus délicate, il commanda à la Terre de créer en son honneur une fleur digne d'elle qu'il baptisa du nom de la belle (qui a donné Viola en latin).
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Emblème de pureté dans la mythologie romaine, dotée de vertus protectrices dans le monde anglo-saxon, la violette a toujours été une fleur des plus prisées. En France, elle représenta le signe de ralliement des bonapartistes et fut donc proscrite sous la Restauration. Elle fut enfin réhabilité lorsque Louis XVIII déclara : « J'amnistie aussi la violette. »
D'après Ted Andrews, dans Le Monde enchanteur des Fées (1993, 2006),
"La violette est la fleur de la simplicité de la modestie, deux qualités indispensables pour communier avec les fées et les elfes. La violette est sacrée pour toutes les fées, notamment pour la reine des fées. Si vous cueillez la première violette du printemps, vous convierez les êtres féeriques à vous prêter chance et assistance pour la réalisation d'un souhait au cours de l'année à venir. La fée de la violette nous apprend à saisir quelle relation nous entretenons au sein d'un groupe. Elle éveille la sensibilité psychique et se manifeste souvent par les rêves."
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :
La violette étant une fleur funéraire - Proserpine en cueillait lorsqu'elle fut envoyée aux Enfers -, en offrir un jour de fête "fera verser beaucoup de larmes". Dans certaines campagnes anglaises, la violette est maléfique (comme d'ailleurs la plupart des fleurs des champs) et ne doit être offerte qu'en bouquet, car une seule violette dans une maison fera mourir les jeunes poulets et les canards. On dit également que la floraison des violettes en automne annonce un décès.
Toutefois, cette plante, qui est par ailleurs symbole de modestie, sert de philtre d'amour en Belgique : pour se faire aimer, un homme doit uriner, neuf vendredis de suite, sur des violettes, déposer sur les fleurs trois gouttes de sang et trois larmes, puis envoyer le tout à la femme désirée.
Le parfum des racines de violette donne le don de divination ; rêver de violettes est d'excellent augure.
Pour connaître le sort d'un blessé, il faut lui attacher une violette à l'index : s'il s'endort, il survivra mais, s'il reste éveillé, le pire est à redouter (Angleterre).
Manger la première violette du printemps protège des maladies ; on dit parfois, comme dans le Cher, qu'il faut l'avaler sans la mâcher et en levant les yeux au ciel. Porter une couronne de violettes fait passer la migraine. La tisane de fleurs cueillies au mois de février, et ce mois seulement, a de grands pouvoirs contre la fièvre, "superstition qui a pour cause la ressemblance entre février et fièvre" (Deux-Sèvres). Selon une tradition du Val d'Aoste (Italie), "une feuille de violette, glissée dans un pansement, accélère la cicatrisation de la plaie et empêche les bourgnabous (asticots) de s'y installer".
Dans les environs de Dinan, on explique l'apparition d'une violette blanche par le fait que la Vierge l'a touchée de son manteau. Une fille ne doit jamais toucher cette fleur "sainte" avant d'être mariés, dit-on dans la Vienne.
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Selon Des Mots et des fleurs, Secrets du langage des fleurs de Zeineb Bauer (Éditions Flammarion, 2000) :
"Mot-clef : La Modestie ; La Pudeur.
Savez-vous ? : Déjà dans l'Antiquité, les Grecs se parfumaient avec son essence et parsemaient la couche des nouveaux mariés de fleurs de violettes en hommage à leur vertu. Au Moyen Âge, à l'apparition des premières violettes de l'année, les villageois organisaient des fêtes dansantes qui duraient toute la nuit. La culture industrielle de cette fleur est née au XVIIIe siècle en France. Elle devint à la même époque l'emblème de la ville de Toulouse. La violette est l'emblème du ralliement des monarchistes français. Élue par Napoléon Bonaparte, il en fit la fleur la plus prisée du Premier Empire après avoir reçu un modeste bouquet de son illustre maîtresse, Joséphine de Beauharnais.
Autrefois, dans les campagnes françaises, lors du décès d'une jeune fille, on déposait sur son cercueil une gerbe ou une couronne de violettes en hommage à son innocence et à sa pureté. Fleur de la Belle Époque, la violette était à l'honneur en parfum et en bouquet piqué dans les chapeaux et les corsages.
Usages : En plus de ses vertus officinales, de son essence utilisée en parfumerie, les pétales de violettes se dégustent encore aujourd'hui confits ou glacés, comme les marrons.
Légendes : La légende grecque raconte que lorsque Io, amante de Zeus, fut transformée en génisse, les prés se couvrirent de violettes pour l'honorer, la nourrir et la parfumer. Les Romains appelaient le jour des morts "le jour des violettes". Ils déposaient sur les tombes de leurs proches des couronnes de cette fleur.
Message : Je pense à vous secrètement."
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D'après Nicole Parrot, auteure de Le Langage des fleurs (Éditions Flammarion, 2000) :
"La violette a deux visages. Elle est à la fois ange céleste et jolie petite sorcière. Les yeux baissés, elle vante sa modestie et joue la pudeur. Dans la Grèce antique, à Athènes, on en jonchait la chambre des jeunes épousées, en hommage à leur vertu. Mais elle ne trompe pas ceux qui la reçoivent ou qui l'offrent. Ils connaissent ses vertiges et aiment y céder. Ils savent que, dans le sillage de son parfum pénétrant, la petite fleur peut vous faire entrer dans des univers surnaturels. Elle "en tapisse les parois" disent ceux qui ont fait l'excursion.
Paradoxalement, les Romains prêtaient à cette diablesse le pouvoir de dissiper l'ivresse. Aussi, les veilles d'orgie, leur fleuriste était-elle débordée de commandes de couronnes de violettes. Aujourd'hui, les violettes font partie de ces petits cadeaux que l'on offre sans raison et, souvent, que l'on s'offre à soi-même.
Qu'importe, la violette a plus d'un tour dans son sac et parfois, comme dans la comédie de George Bernard Shaw, My Fair Lady, la bouquetière qui la vend peut changer le cours de votre vie. Surtout si elle a le visage d'Audrey Hepburn. Alors vous chanterez : "L'amour est un bouquet de violettes".
Ou vous vous envolerez sur une valse de Jean Anouilh mise en musique par Georges Van Parys, La Complainte de la petite marchande des rues :
"Deux sous d'violettes,
Pour deux ronds, ça sent bon
Et ça monte à la tête
Deux sous de violettes-è-ttes (bis)".
Mot-clef : "Vertiges imprévus"
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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi la Violette (Viola odorata) : "C'est une petite plante herbacée à fleurs violettes ou blanches à cinq pétales.
Propriétés médicinales : On se sert principalement de cette plante pour traiter les problèmes respiratoire. Une tisane des feuilles et de fleurs est idéale pour soulager une gorge douloureuse, alors qu'une décoction de ses racines est un excellent expectorant. Dans un sirop, elle aide à clamer la toux et libère les sécrétions.

Genre : Féminin