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La Guède

Dernière mise à jour : 3 juil.



Étymologie :


  • GUÈDE, subst. fém.

Étymol. et Hist. [Fin xie s. g[u]esde « nom du pastel (plante), teinture extraite de cette plante » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D.S. Blondheim, t. 1, n°573)] ; ca 1165 waide technol. ([Chr. de Troyes], Guill. d'A., éd. M. Wilmotte, 2244). Empr. au germ. * waizda- « guède » (et non du frq. où le -z- disparaît ou devient -r-), que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. weit « id. », m. néerl. weed « id. », all. Waid « id. » et qui a succédé au lat. class. vitrum « pastel ou guède, plante donnant une couleur bleue » et au gr. ι ́ σ α τ ι ς « id. ». Le mot est attesté en Gaule dès le viiie s. sous la forme latinisée waisdo ds le Capitulare de villis, cf. FEW t. 17, p. 479a.


  • PASTEL, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. 1393 subst. synon. de guède (doc. 25 avr. ds G. Espinas, La Vie urbaine de Douai au Moyen-Âge, t. 4, p. 685) ; 2. 1632 adj. «de la couleur bleue que donne la teinture au pastel» (Inventaire des biens d'African de Bassompierre, éd. Gaspard ds Mém. de la Sté d'archéol. lorr., 1867, p. 316). Empr. au langued. pastel, att. au sens 1 dep. le xiiie-xive s. (Évangile de l'Enfant Jésus ds Appel, p. 48; v. aussi Levy (E.) Prov.), dér. de pasta (pâte*) parce que cette plante était réduite en pâte avant de servir à teindre. V. FEW t. 7, p. 746b et 750a, note 9.


Lire également la définition des noms guède et pastel pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Isatis tinctoria -

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Botanique :


Selon Catherine Bataillon, autrice d'un article intitulé "Isatis, une plante liée au siècle d’or de Toulouse" (Isatis N°20, 2020) :


Isatis est un nom de genre de plantes de la famille des brassicacées ou crucifères (famille de plantes qui ont à peu près toutes 4 pétales arrondis, formant une croix). Dans le monde, il existe 198 espèces du genre Isatis selon la base de données de l’IPNI (International Plant Name Index).

Dans le genre Isatis, il existe en France 5 espèces dont 1 espèce comporte 2 sous espèces. En Haute-Garonne, il existe une seule espèce : Isatis tinctoria, ou Pastel des teinturiers. Cette plante est célèbre. En apparence, rien ne paraît à l’observation. C’est une cousine du colza, elle en a le cycle et l’aspect, bien que moins développée que sa cousine cultivée pour l’huile de ses graines.

La première année, cette plante développe une rosette de feuilles. Le bourgeon terminal se développe en seconde année en une belle hampe florale composée, en corymbe de grappes de petites fleurs jaunes, qui vont mûrir en des fruits typiques de cette famille : des fruits à 2 loges séparées par une « fausse-cloison » appelés siliques ou silicules selon que le fruit est ± 3 fois plus long que large. Ici il s’agit plutôt d’une silicule, et qui, cas assez rare, ne comporte qu’une seule graine. Le fruit ne s’ouvre pas à maturité et c’est le fruit comportant son unique graine qui va se disséminer ou que l’on va semer.

Mais alors d’où vient cette particularité tant vantée ? C’est à l’intérieur des cellules foliaires que sont nichées des molécules très spéciales qui au contact de l’air se transforment en un pigment bleu.

Vous pouvez en faire aisément l’expérience : prenez une feuille du centre de la rosette, placez-la entre 2 morceaux de tissus et martelez à l’aide d’un maillet cette feuille jusqu’à ce que le « suc » de la plante imprègne les tissus, laissez sécher puis lavez votre tissu au savon. Vous verrez alors apparaître l’empreinte (bleue) de la feuille sur les tissus, empreinte indélébile. Ici, la molécule au contact de l’air s’est transformée en un pigment bleu. Hors de l’Europe, d’autres plantes que le pastel, présentent cette particularité. Certaines seront petit à petit importées, et bousculeront alors le commerce établi.

[...]

Un tout petit peu de chimie : Dans les cellules foliaires du pastel, les différentes molécules ‘précurseurs’ du pigment bleu (isatan A, isatan B et indican) sont constituées d’un sucre et d’un même radical : l’indoxyl.

Suite à une fermentation, les sucres se détachent et les radicaux s’assemblent par 2.

Suite à une oxydation en milieu alcalin se forme une nouvelle molécule : l’indigotine.


...et de botanique : Isatis tinctoria n’est pas la seule plante qui permette d’obtenir le pigment indigotine. Il y a dans le monde une vingtaine d’espèces contenant des précurseurs permettant d’obtenir le pigment après traitement. Une dizaine ont été cultivées en vue de la production d’indigotine.

Chaque continent ou presque a sa plante du bleu :

  • En Inde, ce sont des arbustes de la famille des Fabacées, (Indigofera le bien nommé), dont plusieurs espèces sont tinctoriales, notamment Indigofera tinctoria, qui a été introduite dans toutes les régions tropicales de la planète.

  • En Amérique tropicale, Indigofera suffruticosa, a été la source d’indigo des civilisations précolombiennes du Mexique et du Pérou.

  • En Afrique de l’Ouest, le gara ou liane-indigo, Philenoptera cyanescens de la famille des Fabacées est encore utilisée pour produire de l’indigotine.

  • Originaire d’Afrique de l’Est, l’indigotier du Natal, Indigofera arrecta, est présent dans l’Afrique tropicale et subtropicale et dans plusieurs îles indonésiennes.

  • Au Japon, c’est la renouée des teinturiers Persicaria tinctoria, de la famille des Polygonacées qui est encore largement cultivée pour la production d’indigotine.

  • En Chine, le Rum, Strobilanthes cusia, (famille des Acanthacées) est cultivé sur les contreforts de l’Himalaya.


À noter que le terme « indigo » fait référence à l’indigotine provenant des Indigofera.

Il est curieux de constater que ce pigment bleu (indigotine) provient de plantes extrêmement différentes sur le plan morphologique (liane, arbrisseau, plante herbacée bisannuelle…) mais également taxonomique (le bleu n’est pas une histoire de famille comme peut l’être le rouge avec la famille des Rubiacées).

[...]

Mais Isatis tinctoria a plusieurs tours dans son sac. Ses graines contiennent des huiles riches en omégas 3, 6 et 9, et un commerce de produits de beauté à base d’huile de graine de pastel se développe depuis une quinzaine d’années.

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Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Les teintures végétales ne pouvant supporter la concurrence des teintures chimiques dont le prix est bien moindre, les plantes tinctoriales ont cessé d'être cultivées, et on en récolte plus guère celles qui croissent dans nos vallées et sur nos montagnes. Je me souviens d'avoir vu dans mon enfance arracher, pour la teinture, l'épine-vinette et l'Asperula cynanchica ; aujourd'hui personne n'y songe. L'énumération que je fais des plantes tinctoriales spontanées en Savoie n'a donc qu'un intérêt historique.

Teinture bleue : pastel, Isatis tinctoria, spontané dans certaines localités, par exemple à Saint-Jean-de-Maurienne, subspontané dans les autres par suite d'anciennes cultures ; [...]

 

Catherine Bataillon, autrice d'un article intitulé "Isatis, une plante liée au siècle d’or de Toulouse" (Isatis N°20, 2020) retrace à grands traits l'usage de la Guède en Europe :

Un peu d’histoire : Le bleu de pastel est connu depuis longtemps. Comment les anciens ont-ils découvert ce pigment bleu ? C’est difficile à dire, toujours est-il que la présence de ce pigment est attestée depuis le Néolithique.

La préparation des cuves de pastel à base d’Isatis était connue des Égyptiens.

Les Romains devaient connaître également le pastel (retrouvé sous forme de pigment sur les fresques de Pompéi) mais ils ne portaient pas de bleu. Leurs couleurs étaient le noir, le blanc et le rouge. Le bleu avait mauvaise presse car « ce sont les barbares qui se peignent le corps en bleu » (Pline). Pour les hauts dignitaires, la couleur pourpre était de rigueur (couleur très onéreuse, provenant d’une petite glande de mollusques marins appartenant à la famille des muricidae, 12 000 murex étaient nécessaires pour produire 1,4 gramme de pigment, les atteintes à la biodiversité ne datent pas d’hier !)

En Europe, c’est avec le développement du culte de la vierge Marie, que l’on revêt alors d’une robe ou d’un manteau bleu dès le XIIe siècle, que la couleur bleue prend son essor. Elle est adoptée par les rois très chrétiens, Philippe Auguste puis Saint-Louis imités ensuite par les seigneurs, la mode est lancée ! et le bleu entre dans la palette de couleurs pour les vêtements. Elle n’en sortira pas vraiment et dès le XVIIIe, la couleur bleue est la couleur préférée des européens.

Les teinturiers mettent au point des techniques pour répondre à la demande. Il faut savoir que, avant l’avènement des molécules de synthèse, fin du XIXe siècle, les teintures provenaient essentiellement des plantes (parfois des animaux si vous avez suivi).

De plus, pour la teinture des tissus en bleu (jusqu’à la fin du XIXe siècle), l’unique source est la molécule d’indigotine, celle-là même que vous avez transférée sur le tissu. En Europe, elle provient essentiellement de la culture du pastel, ou guède, jusqu’au XVIe siècle.


Culture et extraction du pigment en Europe : les cocagnes

La plante est semée en février, et récoltée au stade rosette à partir de la Saint-Jean et jusqu’en novembre. Les feuilles sont étalées sur le sol pour les laisser flétrir un peu, le tas est remué régulièrement puis les feuilles sont broyées sous la meule, la pâte obtenue est entreposée 2 à 3 semaines.

Ensuite vient le temps de la fabrication, à la main, de boules ou petites coques dites cocagnes, que l’on laisse sécher environ 5 semaines.

Vient ensuite la fabrication de l’agranat : les coques sont concassées, écrasées, la pâte est additionnée d’eau, retournée, égouttée, séchée, opérations renouvelées plusieurs fois, puis la fermentation terminée, le tas repose ; enfin, l'agranat obtenu est conditionné dans des balles de toile d’environ 100 kg.

La préparation est longue (6 mois) et fastidieuse, nécessitant de nombreuses manipulations. Cette fermentation permettait de transformer le principe colorant en pigment bleu.


Le siècle d’or : Cette plante a donc été largement cultivée dans toute l'Europe pour la consommation locale, et complétée par les apports des régions spécialisées dans ce commerce : au XIIe siècle dans le nord de la France où elle est appelée « guède » ou « vouède » (Amiens), en Thuringe « Färberwaid », en Toscane « guado » puis du XIVe au XVIe siècle dans le triangle Albi, Toulouse, Carcassonne. Dans cette région nommée Pays de Cocagne, un commerce florissant s’est alors développé.

Albi puis Toulouse à partir du XVe siècle, sont les plaques tournantes de ce commerce. Les cargaisons de cocagnes ou d’agranat étaient acheminées par la Garonne, aménagée pour l’occasion, vers Bordeaux, mais également par voie terrestre jusqu’à Bayonne, Narbonne, et au nord vers la Champagne.

Une vingtaine de métiers est alors concernée par ce commerce : agriculteurs, meuniers, pasteliers (fabricants d'agranat), transporteurs, intermédiaires divers.

Le pastel fait vivre toute la chaîne jusqu’aux richissimes négociants pasteliers. Ceux-ci accumulèrent d’immenses fortunes et on leur doit l’édification de plusieurs dizaines d’hôtels particuliers toulousains. Les monuments les plus célèbres sont l’hôtel de Bernuy, actuel lycée Fermat et l’Hôtel d’Assezat, superbe palais toulousain, chef-d’œuvre de la renaissance occitane, construit pour Pierre Assezat, un des plus illustres marchands de pastel (env. 1515 à 1581), dont les sympathies pour les huguenots lui valurent beaucoup d’ennuis.

Ces marchands étaient également capitouls, notables participant à l’administration de la ville de Toulouse. Plus largement, le patrimoine architectural du midi-Toulousain témoigne de ce riche passé : même si peu de moulins à pastel ont subsisté (certains étaient en bois), beaucoup de châteaux, de séchoirs, d’églises et de pigeonniers ont été construits ou rénovés à cette époque.

Cette faste période n’a en fait duré qu’à peine un siècle mais elle a permis le développement de la région et marqué l’histoire locale.

[...]

Les savoirs ancestraux pour extraire le pigment ont été découverts « séparément », les méthodes sont d’ailleurs différentes :

  • En Europe, on a fait des boules pressées avec la pâte des feuilles fraîches broyées (d’où le nom de pastel) puis mises à fermenter, les fameuses cocagnes ;

  • Au Japon, on a fait du compost de renouée, appelé sukumo ;

  • En Inde, le pigment est extrait suite à une macération des feuilles dans un grand volume d’eau : le liquide est ensuite recueilli et filtré, battu pour l’oxyder, et précipité avec un alcalin. Le dépôt est filtré, on parle de fécule d’indigo. Cette pâte est ensuite pressée et façonnée en « carreaux » de bleu. Ces pains d’indigo sont plus concentrés et plus faciles à utiliser que les boules de pastel.


« Rivalité » Indigo - pastel : Cet indigo d’Inde était connu en Europe, et était déjà importé depuis l’antiquité grâce au commerce de la route de la soie (on pensait alors qu’il s’agissait d’un minéral, les carreaux de pigment obtenus en avaient l’aspect).

Les importations se firent plus massives suite à la découverte de l’accès des Indes par la mer en contournant le cap de Bonne espérance, vers 1516.

Aux XVIe et XVIIe siècles, les Espagnols et les Français développent la culture des Indigotiers américains, connus des aztèques, introduisent des indigotiers asiatiques et les importations s’intensifient. Cet indigo, dont la teneur en indigotine surpasse de loin celle de notre pastel, est plus facile à utiliser, et peu cher car produit par une main d’œuvre gratuite, issue d’un autre commerce – humain – moins reluisant.

Petit à petit la production de pastel a diminué, sans pour autant disparaître totalement. L’arrivée de l’indigo des Indes, certes, mais les guerres de religion et les mauvaises récoltes ont certainement contribué à la fin de l’âge d’or du pastel.

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Symbolisme :


Selon L'oracle druidique des plantes, Travailler avec la flore de nos ancêtres de Philip et Stephanie Carr-Gomm, les mots clefs associés à cette plante sont :


en "position droite : Liberté - Bardisme - Esprit guerrier

en position inversée : Limitation - Obstacles - Blessure.


La guède (ou pastel) est une plante bisannuelle, originaire de l'Europe et e l'ouest de l'Asie. Les tribus celtes venues de l'ouest et du sud de l'Europe l'ont probablement introduite en Grande-Bretagne. Atteignant un mètre ou plus de hauteur, ses feuilles sont vert bleuâtre, ses petites fleurs jaunes apparaissant de juin à septembre produisent des graines ressemblant à de petites langues noires. Bien qu'elle pousse d’habitude à l'état sauvage à la lisière des champs de blé ou sur les collines, la guède connaît actuellement un renouveau et est cultivées à grande échelle en Grande-Bretagne et en France.

La carte montre en détail des fleurs de guède. Une plante adulte pousse fièrement à côté d'une lance symbolisant la connexion de la guède avec l'esprit guerrier, lien accentué par le sanglier sculpté sur la roche. Les lances étaient souvent façonnées en bois de houx - tinne dans l'ogham, l'alphabet celtique des arbres. On distingue nettement les feuilles du houx surplombant la plante.


Sens en position droite. Rien n'évoque le sentiment de liberté plus qu'un ciel bleu clair. La teinture donnée par la guède reproduit parfaitement cette nuance de bleu sur les tissus ou les tableaux. Si vous avez choisi cette carte, vous vous efforcez d'obtenir la liberté. Le fait que la guède évoque les qualités des bardes et de l'esprit guerrier offre un indice quant à la voie à suivre. Le barde était jadis le conteur, le poète ou le musicien druidique. Chaque personne a un moi créatif. Cette carte suggère que la vraie liberté vient quand vous êtes capable d'exprimer pleinement votre créativité. Pour ce faire, vous avez parfois besoin de l'énergie du guerrier, pas pour blesser autrui, mais pour disposer de l'agressivité, de l'ambition et de l'intention nécessaires pour atteindre votre objectif. Sans ces qualités, vous risquez d'étouffer votre créativité en vous inquiétant des besoins des autres et en doutant de vos propres capacités.


Sens en position inversée. Les astrologues associent la guède à Saturne, la planète de la structure et de la limitation. Si vous avez choisi cette carte la structure vous entourant vous entrave au lieu de vous aider. Peut-être vous sentez-vous blessé ou bloqué par des obstacles, désirant être libéré des limitations environnantes. Si c'est la cas, il est utile de retourner cette carte et de regarder l'image droite - particulièrement le ciel. Au lieu de réfléchir à ce dont vous désirez vous libérer, pensez à la raison pour laquelle vous voulez la liberté. Finissez la phrase : "Je veux la liberté pour..." Si vous êtes capable de trouver des objectifs qui font chanter votre cœur, les choses mêmes qui semblaient vous bloquer deviendront des pierres de gué conduisant à l'épanouissement de votre créativité. Similairement, si vous vous sentez blessé, il est utile de ne plus vous concentrer là-dessus et de passer à ce que vous pouvez offrir au monde, bien qu'il soit important de ne pas nier la conscience de la blessure.

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Guerriers peints et Barons de la guède

Dans sa Guerre des Gaules, César nous dit que les guerriers des îles Britanniques allaient au combat le corps peint d'une substance qui , selon les commentateurs ultérieurs, était la tenture bleu vif donnée par les feuilles de guède. Les experts débattent encore du sujet. S'il s'agissait de guède, les guerriers l'utilisaient autant pour sa valeur médicinale que pour effrayer leurs ennemis. La guède est styptique, favorisant la contraction des vaisseaux sanguins. Elle convient donc pour stopper le saignement des blessures, comme l'ont noté Dioscoride et Pline, et est également un insecticide naturel. Actuellement, elle est la principale composante d'un baume contre l'eczéma de la phytothérapie chinoise. Les herboristes ont utilisé la forte propriété astringente des feuilles de guède dans des cataplasmes traitant les ulcères et les inflammations. Au Moyen-Âge, la culture de la guède était si développée que des guildes s'étaient constituées en Europe et que des "barons de la guède" contrôlaient ce commerce lucratif. Elle était parfois combinée avec une autre teinture végétale, le réséda des teinturiers (herbe à jaunir), pour obtenir un vert éclatant. Les fils bleus de la Tapisserie de Bayeux ont été teints avec de la guède, et le bleu est la seule couleur de la tapisserie qui n'a pas pâli en plus de 900 ans. Au XVIè siècle, on a commencé à importer de l'indigo des tropiques, et l'utilisation de la guède comme source de teinture bleue a décliné. Ce ne fut que vers les années 1930 que les uniformes de la police et de l'aviation britanniques n'ont plus été teints avec de la guède et que les deux derniers moulins à guède du pays ont été fermés.

Les hommes de science ont découverts que cette plante a de puissantes propriétés anti-cancérigènes - elle produit de grandes quantités de glucobrassicine, plus de 60 fois le volume trouvé dans les brocolis, dont on connaissait déjà l'effet diminuant les tumeurs. La guède est actuellement cultivée commercialement pour les teintures artisanales et la peinture. Les druides modernes s'en servent pour teindre leurs robes bardiques."

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