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La Bardane

Dernière mise à jour : 11 nov.



Étymologie :


  • BARDANE, subst. fém.

Étymol. et Hist. Ca 1250 bot. agn. bardane (Vocabulary of the names of plants, Ms Harley n°978, 140 b, éd. Th. Wright, A volume of Vocabularies, 1857 dans T.-L. : lappa : bardane, clote) ; xve s. m. fr. bardane (Grant Herbier, 60 d'apr. DG). Empr. au lat. médiév. bardana « Arctium lappa L. », attesté dep. viiie-xie s. (Glossae latino-theodiscae, III, 536, 44 dans Mittellat. W. s.v., 1373 : bardana idem lappa maior, groz letheche), altération, sans doute sous l'influence de barba qui signifie déjà en lat. class. « partie d'une plante pouvant évoquer une barbe » (André Bot. s.v.), de dardana « Arctium lappa L., grande bardane », attesté dep. le ve s. (Pseudo-Apulée, De Herbis, 37 dans TLL s.v., 38, 78), rattaché par E. Gamillscheg et L. Spitzer (Die Bezeichnungen der Klette im Galloromanischen − Frz. Bardane, 1915, pp. 1-12) et EWFS2s. v. au germ. *daroth (dard*). L'objection formulée contre cette hyp. par FEW t. 1, s.v. *barrum note 16, selon laquelle bardana et dardana désigneraient des plantes différentes de la bardane, n'est pas justifiée, ces mots étant glosés lappa et personacia (André Bot., à ces mots). Cette étymol. est donc préférable à celle qui fait de bardane un emploi fig. du lyonnais bardane « punaise », dér. du lat. pop. *barrum « boue » (FEWt. 1, s.v. *barrum, Bl.-W.5, Dauzat 1968) puisqu'il est impossible de séparer le fr. bardane des formes de lat. médiév. bardana et dardana. L'esp. bardana (Rupp., p. 101) ne peut convenir, car il n'est attesté que dep. 1555 (d'apr. Cor.s.v.).


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Arctium lappa - Accroche-cœur - Agrognon - Arapon - Artichaut - Bardane à grosses têtes - Bardane comestible - Bardane géante -Bardane officinale - Bouillas - Bouillon - Bouillon-noir - Boulin - Bourrier - Bouton de guêtre - Choubourrache - Chou d'âne - Coupeau - Dague - Dogue - Dogue d'amère - Égleton (Lyonnais) - Éperons de dame - Glateron - Glouteron - Gobo (japonais) - Gracquias - Grande bardane - Grappon - Gratteron - Gratte-chat - Grippe-copeau - Herbe à la teigne - Herbe au géron - Herbe aux amoureux - Herbe aux pouilleux - Herbe aux teigneux - Herbe de Bacchus - Herbe du giron - Lampourde - Lappe (Indre) - Napolier - Napperon - Narpron - Oreille de géant - Peigne de garce - Peignerolle - Péterolle - Pince-cul - Pisse-cou - Poisse - Prosopon - Rapace - Rhubarbe du diable - Rhubarbe sauvage - Tabac du diable - Tire-cheveux - Tire-lardons - Toques -

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Botanique :


Selon Jean-Marie Pelt, auteur d'un ouvrage intitulé Des Légumes (Éditions Fayard, 1993) :


Cette découverte d'un nouveau principe actif dans l'artichaut ne devait pas s'arrêter là. Elle permit d'abord d'expliquer pour quelles raisons, dans les pharmacopées traditionnelles, la bardane et l'eupatoire sont souvent utilisées comme médicaments du foie : en travaillant sur des extraits de ces deux plantes, nous avons pu mettre en évidence un net effet thérapeutique qu'il devenait facile de relier à la présence, chez elles, d'homologues très proches de la cynaropicrine et du HMA. Il s'agit d'ailleurs, dans les deux cas, d'espèces de la famille des astéracées (ex-composées), famille à laquelle appartient précisément l'artichaut : c'est là une spectaculaire illustration des apports de la taxinomie empirique qui faisait de la bardane et de l'eupatoire des drogues de même tropisme thérapeutique que l'artichaut, et constatant par ailleurs qu'elles appartenaient à la même famille botanique, les astéracées, il était légitime d'y rechercher des principes actifs voisins ou identiques, responsables de ces effets. Ce qui fut fait et aboutit à un résultat positif.

 

Selon Lionel Hignard et Biosphoto, auteurs de Fabuleuses histoires de graines (Éditions Belin, 2011),


"Georges de Mestral à inventé le velcro (du latin vel, velours et cro, crochet), en observant au microscope les fruits de la bardane. Il s'aperçut que les petits crochets recourbés du fruit étaient capables de se tendre et de se détendre en se fixant parfaitement aux pelages des animaux ou aux vêtements, et pouvaient s'en décrocher tout aussi facilement."

 

François Couplan, auteur de Les plantes et leur nom - Histoires insolites (Éditions Quae, 2012) nous en apprend davantage sur le nom de la Bardane :


Bardane - Astéracées (Composées) : « Bardane » provient du latin médiéval bardana, antérieurement dardana, qui désignait ces plantes.

Elles étaient nommées arction en latin et arktion en grec, d’où le nom botanique de la bardane, Arctium lappa. Le premier terme vient du grec arktos, ours – peut-être du fait de leur apparence hirsute et « mal léchée ». L’épithète lappa dérive du grec lambanô, accrocher, par allusion aux capitules munis de crochets qui se prennent dans le poil des animaux. Ces derniers les transportent lorsqu’ils sont mûrs, favorisant ainsi la dispersion des semences sur de vastes territoires.

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Florence Laporte, auteure de Les Plantes des Druides, symbolisme, pouvoirs magiques et recettes de la traditions celtiques (Rustica éditions, 2017) nous en propose une description efficace :


C'est une plante bisannuelle : la première année elle forme une rosette de feuilles au niveau du sol, la deuxième année elle développe une tige florale qui peut aller jusqu'à 2 mètres de hauteur.

Il existe plusieurs espèces de bardane, qui sont très proches et qui se croisent entre elles. Elles peuvent pousser en haute altitude et se retrouvent un peut partout, au bord des chemins et dans les endroits incultes. La bardane apprécie les terres fraîches (on la trouve souvent en bordure de rivière) et peut se montrer envahissante.

La base de la tige et les feuilles sont en forme de cœur. les feuilles peuvent atteindre 70 cm de longueur, ainsi elles pourraient être confondues avec celles de la rhubarbe. Le pétiole est long et généralement creux. La floraison a lieu de juillet à septembre. L'inflorescence se présente sous forme de capitules, réunis en grappes, aplatis au sommet, avec des fleurs pourpre ou violette. A la base de l'inflorescence, les bractées se terminent par des crochets, qui ont inspiré l'inventeur du Velcro. Les tiges sont rougeâtres, cannelées et peuvent atteindre 2 mètres de hauteur. Les racines ont longues et charnues, et peuvent mesurer jusqu'à 1 mètre. Les fruits de la bardane sont des akènes ; les graines disposées au bout des crochets sont disséminées en s'accrochant aux poils des animaux qui leur permettent de voyager pour s'implanter un peu partout.

 

Dans La Vie sexuelle des Fleurs (Éditions E/P/A Hachette Livres, 2022), illustré par Loan Nguyen Thanh Lan, Simon Klein explicite les mécanismes de reproduction des fleurs :


Bardane : L'accroche-cœur


La bardane est une plante très commune présente sur les continents asiatique et européen. Elle peut atteindre près de deux mètres de hauteur, avec de grosses feuilles faisant penser à de la rhubarbe. Ses tiges et ses racines sont consommées en Chine, notamment. Ce sont ses fleurs qui sont assez caractéristiques, même si elles font penser à d'autres fleurs bien connues : celle des chardons.

En effet, à la cime de ces grandes plantes poussant dans les prés, ou le long des cours d'eau, on retrouve de petits plumeaux rose-violet, sortes de blaireaux de barbier émergeant d'un bouton acéré de piquants. Cette organisation rapproche la bardane des chardons ou des cistes qui, en revanche, possèdent des feuilles beaucoup moins accueillantes que les grandes feuilles velues et douces des bardanes.

Mais l'organisation de la fleur étant similaire, ce qui vaut pour la bardane vaut aussi, dans les grandes lignes, pour le chardon, ou même la centaurée. Parce que cette « fleur » que 'on voit et qui, pour un insecte, est aussi sûrement une seule fleur, est en fait une inflorescence, un amas de toutes petites fleurs extrêmement serrées les unes contre les autres. C'est ce qu'on appelle un capitule et, oui, c'est une organisation similaire à celle du tournesol, ou du pissenlit, ou encore de la pâquerette. Oui, toutes ces fleurs font partie de la même famille : celle des astéracées !

La bardane, au contraire du tournesol, ne possède pas de fleurs stériles externes qui portent les pétales, mais un bouquet de petites fleurs composes principalement d'un long tube formé de six petits pétales soudés très fins, qui, lorsqu'elles sont encore en bouton, ressemblent à de longs poils, les poils du blaireau déjà évoqué.


Stratagème : Alors que le capitule est encore en bouton, à l'intérieur, un ingénieux système se met en place ; le pollen porté par des étamines, formant un manchon autour du style, est déjà mature. Le style poussant à l'intérieur de l'amas de pollen, il va se poudrer de celui-ci, et lorsque la fleur s'ouvre, elle présente à qui veut le voir un long style blanchâtre avec un stigmate séparé en trois qui, à sa base, possède une touffe de poils pleine de pollen rosé. En dessous, il reste un manchon de pollen, violet sombre. C'est un système assez fréquent chez les astéracées - comme chez le tournesol - et qui est aussi visible chez les campanules, qui s'appelle la présentation secondaire du pollen.

Les fleurs, pour éviter la pollinisation croisée, sont d'abord mâles. puis après quelques jours, le stigmate devient réceptif et la fleur est femelle. Assez profondément dans la fleur, des nectaires produisent du nectar qui fait la joie des bourdons, papillons et de divers insectes, qui vont de fleur en fleur, se poudrant accidentellement de pollen qu'ils vont ensuite déposer sur des fleurs plus âgées réceptives à ce pollen, perpétuant ainsi une fécondation croisée !

Une petite mouche ne semble pas vouloir s'arrêter là : la bien nommée mouche de la bardane vient y manger un peu de nectar, permettant du même coup de disséminer du pollen, mais l'attirance de cette mouche pour la fleur est surtout due au capitule, où la femelle va pondre ses œufs. Ses larves se nourriront alors des graines en développement.

La fleur de bardane, au-delà de son doux duvet lié aux fleurs, est entourée d'une muraille acérée : des centaines de bractées soudées (sortes de feuilles généralement à la base des fleurs) forment la base piquante de la fleur. Chaque bractée se termine en un long crochet ; et lorsque vient l'hiver et que la fleur est fanée et les graines prêtes à être disséminées, les crochets des bractées servent à s'accrocher aux poils de tout gros mammifère passant aux alentours : à ceux des chiens, aux longs crins des queues des chevaux, aux cheveux des enfants... Cette attache redoutable a inspiré à l'homme l'invention du Velcro.

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Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Bardane :


Propriétés Physiques et Chimiques : La racine est grosse, rameuse, cylindrique, noirâtre en dehors, blanche en dedans ; son odeur est plutôt désagréable ; sa saveur douceâtre, un peu amère, austère et nauséeuse. Guibourt y a trouvé de l'inuline et Fée du sucre. Les feuilles sont riches en sels de potasse. Les semences sont aromatiques, amères et un peu âcres.


Usages médicaux. La racine de bardane a joui d'une grande réputation dans le traitement des affections vénériennes (Van Swieten, Péna, Wauters) ; elle agissait à peu près de la même manière que la salsepareille. On la dit sudorifique, diurétique, apéritive et dépurative . On l'a administrée dans le rhumatisme, la goutte, le scorbut, les scrofules, les affections néphritiques, les dermatoses, la lèpre et les ulcères ; son usage doit être continué pendant longtemps. L'action qu'elle exerce sur les sécrétions cutanées chez les personnes à peau sèche la rend utile dans le traitement des dartres furfuracées (Alibert) ; sa décoction en fomentation calme aussi les démangeaisons dartreuses. Les feuilles sont plus actives que la racine ; on ne les emploie guère qu'à l'extérieur comme résolutives, pour déterger les ulcères, sur les croûtes laiteuses et pour soulager la douleur dans les gonflements articulaires. L'infusion des semences est donnée aussi comme diurétique.


Formes et doses. Infusion de la racine (la décoction serait trop chargée d'amidon), 15 à 60 grammes par litre d'eau. - Idem pour l'infusion ou la décoction des feuilles. - Extrait, 1 à 10 grammes. -Poudre, 1 à 4 grammes - Teinture, sirop - Extérieur, suc et huile d'olive, par exemple en pommade. - Feuilles, cataplasmes, foment., etc.

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Pierre-Joseph Buchoz, médecin de Monsieur et auteur de Etrennes du printemps, aux habitans de la campagne, et aux herboristes, ou pharmacie champêtre, végétale & indigène, à l'usage des pauvres & des habitans de la campagne (Lamy libraire, Paris, 1781) recense les vertus médicinales des plantes :


Racine de Bardane. Les Anciens la vantoient beaucoup contre les maladies vénériennes. Elle purifie la masse du sang ; elle s'emploie aussi très efficacement dans la pleurésie.

 

Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Les scrofules et les maladies de la peau sont traitées par la bardane, Lappa major, minor et tomentosa, dont la racine en décoction jouit d'une grande renommée assez justifiée du reste. [...]

La bardane est très usitée contre le rhumatisme et l'arthritisme.

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Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot nous apprend que :


Dans le Maine, les garçons cueillent les capitules de Bidens et des Lappa, pour les mettre dans la chevelure des filles, et les filles s'efforcent de les placer dans la barbe des garçons. En Picardie, dans l'Aube, les enfants s'amusent à lancer des fruits de bardane sur les habits et de préférence sur la tête des femmes. Cette mauvaise plaisanterie est aussi usitée en Haute-Bretagne, et vraisemblablement bien ailleurs.

 

Marie d'Hennezel, autrice de Les Plantes pour tout guérir et booster sa santé (Éditions Rustica, 2015) nous offre des recettes concrètes :


Un peu d’histoire : Le nom savant de la bardane vient du grec arktos (« ours »), en référence à son aspect laineux, et de labein (« je prends ») ; en effet, ses gros capitules munis de crochets s’accrochent aux vêtements et aux cheveux. Les enfants s’amusent à s’en servir de projectiles et un certain M. Velcro a inventé la bande du même nom en imitant la structure des crochets de la bardane. Depuis l’Antiquité et tout au long des siècles, la bardane a été une plante très populaire, autant en usage externe – elle aurait guérit le roi Henri III d’une maladie de la peau – qu’en usage interne.

[...]

Utilisations : On utilise les racines et les feuilles de bardane, fraîches de préférence. On peut les utiliser séchées, mais dans ce cas, elles sont moins riches en principes actifs et il faut augmenter les quantités prescrites de moitié. Les fruits peuvent aussi parfois servir pour se soigner ou se nourrir.

Les feuilles fraîches, froissées, servent surtout en usage externe – cataplasme, lotion et enveloppement –, tandis que la racine fraîche se consomme en tisane. Comme cette plante est une bisannuelle, il vaut mieux effectuer les prélèvements la seconde année.

Traditionnellement, les herboristes employaient la bardane pour purifier l’organisme des impuretés qui pouvaient causer la maladie. On associe généralement cette action aux propriétés diurétiques, sudorifiques, dépuratives, antiseptiques et antitumorales attribuées à la racine (et parfois au fruit).

On ne compte pas le nombre de maux que peut soulager la bardane : les rhumatismes, l’arthrite, les furoncles, l’acné, l’impétigo, les panaris, les éruptions cutanées, l’eczéma, les maladies des voies respiratoires, les cystites, les calculs de la vessie, la paresse du foie, la chute des cheveux…

Une émulsion contenant un extrait de fruit de bardane a été testée chez des femmes âgées de 39 à 65 ans. L’étude a montré une réduction des rides du visage, en particulier des pattes d’oie, après 4 semaines d’application, ainsi qu’une amélioration de la santé de la peau.


Préparations : Pour les problèmes de peau, de rhumatismes, d’arthrite, les maladies respiratoires et les infections urinaires, ainsi que pour stimuler la sécrétion biliaire, c’est la racine de bardane qui se consomme en tisane : coupez en petits tronçons une racine fraîche bien nettoyée, préparez une décoction de 6 minutes avec une poignée de ces tronçons dans 1 litre d’eau, et buvez 2 ou 3 tasses par jour de cette tisane. Pour la peau, en complément de ce traitement, on utilise cette préparation pour laver les parties infectées.

Pour préparer un cataplasme, faites bouillir des feuilles fraîches pendant 5 minutes dans de l’eau salée, puis appliquez-les, une fois refroidies, sur les contusions et les coups.

Pour la lotion : contre la chute des cheveux, préparez une décoction de 15 g de feuilles et de racines fraîches hachées pour 1 litre d’eau, mélangez avec la même quantité de vinaigre de vin (bio), puis frictionnez vigoureusement le cuir chevelu avec cette préparation matin et soir.


Une recette simple : La racine de bardane, en usage interne ou externe, est particulièrement efficace pour débarrasser les adolescents de leur acné.


Toxicité et précaution d’emploi : Aucune toxicité connue, mais la bardane est en général déconseillée aux enfants de moins de 5 ans

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Croyances populaires :


D'après M. Ambroise Viaud-Grand-Marais auteur en 1872 d'un article intitulé "Des Noms Vendéens De Diverses Plantes Et En Particulier De La Bardane, Usage De Cette Dernière Contre Les Morsures De Serpents", paru dans le Bulletin de la Société Botanique de France, 19 : 2, 89-91 :


A Guernesey, dit toujours M. Métivier, la Bardane est appelée boûillas, du bas-breton bouillas, bouton. Une note placée par M. Fournier au bas de la page 150, ajoute : "Profitons de l'occasion pour signaler que, d'après le témoignage digne de foi d'un médecin des environs de Briace, le suc de Bardane pilée est très efficace contre la morsure de la vipère. Il a sauvé plusieurs malades par ce moyen. "

Dans une grande partie de la Vendée et du pays nantais, les Bardanes (Lappa minor DC., la plus abondante, et Lappa major Gœrta., commune dans le Marais vendéen, mais plus rare dans la Loire~Inférieure) portent le nom de bouillon et aussi bouillon-noir, mots évidemment de même origine que boûillas. Ces plantes sont aussi nommées suivant les localités narpron ou napperon, à cause de leurs larges feuilles ; poisse, parce que leurs fruits s'attachent aux vêtements et les poissent ; gratteron, les folioles de leurs involucres étant terminées en hameçons crochus et même glouteron. Rabelais les appelle glateron. Leurs fruits sont nommés, selon les localités, poires de vallée, poires angoizes, pères de chian (poires de chien), etc.

[...]

La Bardane, les Galium (verum et cruciatum surtout), ainsi que le Frêne, forment la base de la plupart des remèdes populaires contre les venins. Ils sont employés écrasés sur les plaies et sont aussi donnés à l'intérieur sous forme de macération vineuse. Comme remèdes externes, ils sont sans valeur et ce n'est pas le cas de discuter ici le pourquoi. Disons toutefois que les échidnines résistent aux réactifs les plus puissants, et que le seul traitement immédiat à employer sur la piqûre consiste à extraire le venin par la succion ou à empêcher son absorption à l'aide d'un caustique, de l'acide phénique par exemple. Quant à leur action interne, je serai moins affirmatif. Les formules des guérisseurs donnent certainement de meilleurs résultats que les ammoniacaux auxquels certains médecins restent encore fidèles, mais le succès de ces remèdes doit être attribué en grande partie au vin qui entre dans leur composition. La Bardane n'en est pas moins un excellent dépuratif, et le meilleur peut-être que nous possédions parmi les plantes indigènes contre certaines affections de la peau.

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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cette plante :


BARDANE - IMPORTUNITÉ.

La Bardane s'empare des bons terrains, dont il est fort difficile de l'extirper ; tout le monde connait ses graines, qui s'attachent aux vêtements d'une manière si importune.


GRATERON - RUDESSE. L'âpre et rude Grateron, qui ne présente ni beauté, ni utilité, est sans cesse banni de nos champs, dans lesquels il revient sans cesse.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Bardane - Importunité.

Cette plante s’étend d’une manière importune, il est difficile de la détruire.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


BARDANE - IMPORTUNITÉ.

L'âme de l'importun est à charge à lui-même et ses discours sont un fardeau.

- Proverbes. XVI, 26.

La bardane est une plante qui croit aux bords des champs et des chemins, dans les lieux incultes, dans les décombres. Sa tige est épaisse, droite, haute d'environ un mètre et porte des feuilles amples, d'un vert foncé en dessus, blanchâtres et cotonneuses en dessous. Les fleurs, d'une teinte purpurine, forment des têtes arrondies, toutes garnies d'une espèce de coton entre leurs écailles calicinales.

Le célèbre Barthez recommande beaucoup les décoctions de la bardane comme un doux sudorifique qui soulage surtout les vieux goutteux. Foreslus rapporte qu'un malade retenu au lit par des douleurs de goutte, sans pouvoir remuer aucun de ses membres et ne pouvant être guéri par aucun des remèdes que lui prescrivaient les médecins, fit usage de la décoction de bardane dans de la bière, ce qui lui fit rendre une grande quantité d'urines blanches semblables à du lait, et qu'il fut ainsi délivré de ses douleurs.- Les jeunes tiges de la bardane, coupées avant la floraison de la plante, dépouillées de leur écorce et parfaitement cuites, sont presque aussi agréables que les asperges. On les mange également crues en salade, assaisonnées avec de l'huile et du vinaigre.

On a fait de la bardane le symbole de l'importunité, parce que son fruit hérissé est orné de petits crochets à pointes très aiguës et assez fermes qui s'accrochent aux vêtements d'une manière si importune qu'il faut les en arracher avec effort.

RÉFLEXION.

L'importunité nait de l'ignorance, ou, ce qui revient au même, de la sottise. Cela est si vrai, que c'est le rôle d'un sot d'être importun et qu'un homme habile sent bientôt s'il convient ou s'il ennuie.

(Pousot)

 

Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :


BARDANE - IMPORTUNITÉ.

Plante qui croît le long des chemins ; son calice est formé de folioles crochues, dont les extrémités s'accrochent à la laine des moutons et aux habits des bergers.

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Bardane - Importunité.

Cette plante croit naturellement dans tous les terrains et finit par étouffer la végétation. Ses calices se dessèchent, se détachent d'eux-mêmes et se fixent par les épines crochues de leurs écailles aux toisons et aux vêtements des passants, ce qui les fait nommer teignes.

 

D'après Marcel Coquillat qui propose un article intitulé "Les Herbes de la Saint Jean (suite)" et paru dans le Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, (15ᵉ année, n°8, octobre 1946, pp. 54-56), la bardane fait partie des herbes de la Saint-Jean :


Bardane commune (Lappa communis Coss. Germ.). — Cette plante, très populaire est l'Herbe aux Teigneux. Sa racine s'utilise en décoction pour combattre les maladies de peau. A l'extérieur ses feuilles sont résolutives et détersives. Il faut, naturellement, cueillir la plante à la Saint-Jean, et si possible, le 23 juin à minuit.

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Bardane (Arctium lappa) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Vénus

Élément : Eau

Pouvoirs : Protection ; Guérison


Utilisation magique : Sa puissante racine (on dirait un énorme salsifis) s'enfonce à la verticale jusqu'à un mètre de profondeur. C'est surtout elle qui, est employée. Déterrez-la à l'automne, quand elle est gorgée de sucs. Ses jus frais, seuls ou en mélange, ont connu une grande vogue, tant en thérapeutique qu'en sorcellerie. Le jour de la Toussaint, dans la région de Falaise-Argentan, les femmes en ajoutaient trois gouttes à l'eau du bénitier. Le pouvoir protecteur de l'eau bénite sen trouvait, renforcé.

Séchée, il faut la suspendre au-dessus de l'âtre ; caresser la racine avant de monter se, coucher assure un sommeil réparateur, exempt de cauchemars. Vous pouvez aussi la brûler : une fumigation de Bardane au début du printemps chasse l'hiver et purifie la maison. En Nouvelle-Angleterre, on en fait des colliers que portent les enfants et les jeunes filles. La racine est débitée en rondelle que seule une sorcière parvient à enfiler, à condition que la plante ait été arrachée à la lune descendante.

Dans le cas (rare) où une première feuille tendre de « bouillon noir » serait déjà en plein épanouissement le jour de la Saint-Fulbert, vous aurez peut-être la chance d'assister à un phénomène exceptionnel : les nervures de la feuille sont, ce jour-là, la réplique exacte des lignes de la main de celui qui la cueille. Il faut alors se précipiter chez un sorcier qui favorisera la réalisation des augures bénéfiques tout en conjurant les influences négatives.

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Selon Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani :


Cette plante commune que vénérèrent les Gaulois fut longtemps utilisée par la sorcellerie et la médecine magique : le jus extrait de sa racine déterrée en automne passe pour très puissant. Selon un usage normand, en verser trois gouttes dans un bénitier le jour de la Toussaint augmente le pouvoir protecteur de l'eau bénite. Pour bien dormir, on recommande de suspendre la racine de bardane au-dessus de la cheminée et de la caresser juste avant de se coucher. La brûler aux premiers jours du printemps "chasse l'hiver et purifie la maison". Des feuilles et de la racine de la plante permettent en outre de se faire une idée sur la chasteté d'un jeune fille : si elle urine aussitôt après les avoir avalées, c'est la preuve qu'elle a perdu sa virginité.

Si vous trouvez une feuille de bardane épanouie le jour de la Saint-Fulbert (10 avril), sachez que ses nervures présenteront très exactement les lignes de la main de celui qui la cueille : "Il faut alors se précipiter chez un sorcier qui favorisera la réalisation des augures bénéfiques tout en conjurant les influences négatives".

Des feuilles de bardane conservées sur la tête pendant un quart d'heure font passer la migraine. Autrefois, on récoltait la bardane médicinale à midi plutôt qu'à un autre moment de la journée.

La plante, dotée de fruits à petits crochets qui peuvent s'accrocher aux individus, sert à des présages amoureux. Lorsqu'une jeune fille a quelques difficultés à débarrasser ses cheveux de la bardane que lui a lancée un homme, elle se mariera avec lui. Elle coiffera cependant Sainte-Catherine si une partie des plantes reste accrochée. La prudence est de mise car recevoir des bardanes dans les cheveux peut rendre teigneux (dans l'Aisne) et en jeter sur les vêtements d'une jeune fille sous-entend "qu'elle a déjà relevé ses jupons", ce qui constitue une offense (environs de Dijon).

On dit dans la région de Valence qu'une jeune fille maniant cette plante ne manquera pas d'être gênée le jour de son mariage par du poil à gratter que des plaisantins mettront dans son lit.

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Anne-Marie Alliot, dans Dialogue avec les végétaux : 74 méthodes d'harmonisation et de guérison par les plantes (Éditions Essénia, 2014) propose l'article suivant :

Astre : Mars.

Élément : Eau.

Genre : Masculin.

Archange : Gabriel.


Message de l'âme :

« Je suis la force et la persévérance puisées

dans les bienfaits de la Terre-Mère.

Je transforme l'acidité des courants souterrains en douceur sucrée

pour la victoire de l'union des gnomes et des ondines.

Je porte l'énergie de la planète Mars.

L'homme désincarné, perdu, errant mangera de mes racines

de deux ans d'âge pour retrouver son chemin de vigueur.

Je suis un dépuratif puissant

qui épure et dissout les effluves stagnants,

les déchets qui sclérosent la juste fluidité de l'eau en l'homme.

Mes feuilles sont la cape protectrice et réconfortante de la Mère du

monde qui entourera la femme, la mère fatiguée par l'enfantement.

J'offre le nectar de ma fleur aux êtres de l'air

pour qu'ils puissent voler

plus haut dans le ciel, nourris de mes vertus.

En échange, les êtres de la terre m'offrent leurs pas

pour transporter ma semence sur de vastes contrées. »


Interprétation du message de l'âme : Quand on pose ses yeux sur la Bardane dans la nature, par son aspect physique on sait déjà qu'elle est probablement résistante, forte et vivace avec ses grosses feuilles charnues, bien implantées. A l'état sauvage, elle se trouve là où elle est parce que ses alliés, les animaux, ont transporté sa semence. Je pense qu'une graine véhiculée par un mammifère acquiert une énergie supplémentaire dans les échanges subtils qui se produisent pendant son déplacement. D'ailleurs, si l'homme veut manger sa racine, il lui faudra lui aussi des outils ou une certaine force physique pour la dégager car elle est solidement enracinée. La Bardane veut bien aider l'homme mais avant cela, il lui faudra d'abord traverser la sphère de sa volonté. La Bardane est hautement dépurative, elle est une bénédiction de la Mère du Monde. Comme elle, elle prend soin, protège, elle enlève les déchets qui entravent la juste fluidité de l'eau en l'homme, c'est-à-dire son sang, les recycle, les évacue, les transforme. Purifié, il pourra agir concrètement. La Bardane est gouvernée par la planète Mars, liée à l'activité, à la capacité de vouloir, de réaliser.

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Maïa Toll, auteure de L'Herbier du chaman, 36 cartes divinatoires, A la rencontre de la magie des plantes (Édition originale 2020 ; Édition française : Larousse, 2021) nous révèle les pouvoirs de la Bardane (Arctium lappa) :


Mot-clef : Exploitez vos ressources


Vous voyez ces petits crochets qui s'accrochent au poil de votre chien à l'automne ? Qui vous piquent les doigts et s'enlèvent difficilement ? C'est la bardane. Une compagne infatigable qui ne vous quitte pas d'une semelle et vous remonte le moral quand votre niveau d'énergie (ou d'estime personnelle !) est au plus bas ou que vous relevez d'une longue maladie. Elle vous nourrit et vous restaure avec douceur sans rien demander en retour. Ses racines pivotantes sont profondes ; une fois que la bardane a décidé de se frayer un chemin à travers les sols récalcitrants, ou de changer les vieilles habitudes, rien ne l'arrête. Elle est l'amie de votre enfance, celle sur laquelle vous pouviez toujours compter. « Faites-moi confiance, vous dit-elle, tout va bien se passer. »


Rituel : Reconnectez-vous à votre flamme intérieure

La bardane vous aide à trouver de la force quand vous pensez en manquer ; elle vous réchauffe intensément de l'intérieur et vous nourrit en profondeur. A cet égard, elle est un feu de cheminée : elle vous offre une douce chaleur, une lumière bienveillante et la promesse d'un bon repas.

  • Pour vous reconnecter à votre flame intérieure - votre propre nourriture -, commencez par allumer une bougie. Fixez la flamme et imaginez une petite étincelle qui vous éclaire jusqu'au cœur de vous-même. Voyez la flamme de la bougie se refléter à l'intérieur de vous, telle une braise.

  • Respirez doucement en laissant votre flamme intérieure grandir à chaque inspiration et se réduire en braise à chaque expiration. inspirez et expirez plusieurs fois.

  • Ajoutez à cette visualisation une sensation de chaleur. Sentez le cœur de votre être se réchauffer à chaque inspiration et se refroidir à chaque expiration.

  • Faites cet exercice pendant 1 minute au début, puis allez jusqu'à 10 minutes. Dites-vous que, comme la bardane, chaque respiration vous nourrit en profondeur.

Réflexion : Trouvez votre feu de cheminée

Nous ne sommes pas toujours aimables envers ceux qui nous aiment le plus et nous nourrissent profondément. Il est facile de négliger, involontairement ou délibérément, l'ami(e) ou l'aimé(e) qui est toujours là pour nous sans rien exiger en retour. Sur qui comptez-vous quand vous êtes épuisée et que votre âme est dénutrie ? Cette personne est votre feu de cheminée.

Une fois par an, les Celtes éteignaient leurs feux de cheminée individuels et les rallumaient à partir d'une flamme collective. Votre feu de cheminée a-t-il besoin d'être entretenu ou rallumé ?


« L'un des plus beaux dons du monde est le don d'encouragement. Quand quelqu'un vous encourage, cette personne vous aide à franchir un seuil que vous n'auriez jamais franchi par vous-même. »

(John O'Donohue, Eternal Echoes).

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Symbolisme celte :


D'après L'Oracle druidique des plantes, Comment travailler avec la flore magique de la tradition druidique de Philip et Stephanie Carr-Gomm, (édition originale 1994, traduction française 2006), les mots clefs associés à la plante sont :


En "position droite : Récolte - Purification - Attachement

position inversée : L'exclu - Bouc émissaire - Blâme.


La bardane est un chardon bisannuel qui pousse dans la plupart de l'Europe, de l'Amérique du Nord et d'Asie. Atteignant une hauteur de 120 cm, elle a de grandes feuilles à peu près ovales et des fleurs pourpres qui s'ouvrent entre juillet et septembre. Sa caractéristique distinctive est son capitule - tête épineuse apparaissant une fois que la plante a fleuri. Les capitules, miracle de design naturel, ont inspiré l'inventeur suisse Georges de Mestral, qui a copié leurs crochets et boucles minuscules pour créer le velcro.

La carte montre la grande bardane (Arctium lappa) entre les deux fêtes druidiques, Lugnasad, le 1er août, marquant le début de la saison des récoltes, et Alban Elfed, l'équinoxe d'automne du 21 à 22 septembre, en marquant la fin. A côté d'elle pousse une dent-de-lion, plante possédant de nombreuses propriétés similaires à celles de la bardane. Jadis, on combinait les deux pour une boisson gazeuse et un vin fort. La dent-de-lion était utilisée par les Médecins de Myddfai et les druides anciens en tant qu'aliment et que remède.


Sens en position droite. Si vous avez choisi cette carte, vous devez envisager de vous libérer d'une influence ou d'une habitude obsolète, devenue carrément néfaste. Traitez-la comme une récolte et séparez le grain de l'ivraie. Admettez que même les expériences les plus négatives offrent des leçons précieuses, et voyez si vous pouvez intégrer celles-ci afin d'avancer vers une nouvelle phase de la vie.

La bardane se propage facilement, car ses capitules s'attachent aux poils des animaux de passage et sont ainsi portés très loin. La simplicité de ce mode de propagation offre une image parfaite de la manière dont nous arrivons parfois, sans vraiment faire des efforts, dans un nouveau domaine de la vie. S'il s'agit d'un phénomène inconscient, des difficultés risquent de se produire. Si nous nous attachons consciemment, mais sans insister lourdement, aux idées, au projets et aux gens auxquels nous faisons confiance, nous pouvons accomplir davantage de choses que si nous restons isolés.


Sens en position inversée : Choisir cette carte inversée signifie qu'un bouc émissaire apparaît dans votre vie. Il se peut que vous soyez injustement blâmé pour un problème particulier, ou que vous deveniez le bouc émissaire dans votre famille ou dans votre environnement professionnel. La carte peut aussi signifier que vous êtes tombé dans le piège de placer tout le blâme pour une situation sur une personne ou un groupe. Quoiqu'il en soit, l'important est de réaliser la présence de ce processus et de faire le nécessaire pour y mettre fin. Bien que ce soit une réaction humaine naturelle, blâmer autrui offre rarement plus qu'une satisfaction temporaire. Une approche différente est nécessaire pour vraiment régler le problème. La discussion, la médiation et la contemplation peuvent s'avérer utiles. Jeter rituellement des capitules de bardane dans le feu peut aussi aider sur le plan psychologique et magique."

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La patte de l'ours

Le nom scientifique de la grande bardane est Arctium lappa, Arctium du grec arktos, l'ours et lappa, saisir. Il est aussi possible que lappa vienne du celte llap, main. Quelle que soit l'origine de son nom, quand vos vêtements rencontrent les capitules d'une bardane, vous vous en débarrasserez aussi difficilement que de l'étreinte d'une patte d'ours.

Ces capitules très tenaces ont été utilisés pendant des siècles lors de la fête de Burryman de la ville du South Queensferry, dans le Lothian occidental (Écosse). Début août, à Lugnasad, un homme est vêtu d'une tenue spéciale et d'une cagoule, recouvertes de milliers de capitules de bardane, munies seulement de minuscules trous pour les yeux et d'un trou à travers lequel il peut boire avec une paille les offrandes de whisky. Toute la journée, ce personnage terrifiant pareil à un ours est promené dans la ville, bras tendus, soutenu par deux bâtons. Vestige d'un rite de fertilité païen, la marche du Burryman est censée conférer chance à la ville, puisque tous les esprits néfastes adhéreront à ces capitules et seront emportés.

La bardane pousse en Grande-Bretagne depuis des milliers d'années et a longtemps été utilisée comme nourriture et comme herbe médicinale. Sa racine dépasse d'ordinaire les 30 cm et peut être consommée crue ou cuite. Les racines et les feuilles offrent l'un des toniques sanguins végétaux les plus puissants et fiables. De même que la dent-de-lion, la bardane est efficace pour le traitement des affections dermiques, acné, eczéma et psoriasis. Antibiotique, elle régularise le système hormonal, est une source précieuse de vitamines B, stimule les systèmes lymphatique et immunitaire, élimine les toxines et aide à prévenir le cancer. Juste comme le Burryman parcourt la ville en la débarrassant des énergies toxiques, la bardane parcourt le corps en accomplissant la même fonction.

Les druides modernes utilisent la bardane et la dent-de-lion en infusion, cordial ou vin pendant la saison de la récolte, entre les deux fêtes de Lugnasad et Alban Elfed - afin de se purifier et de fortifier leur système immunitaire en préparation à l'hiver."

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Florence Laporte, auteure de Les Plantes des Druides, symbolisme, pouvoirs magiques et recettes de la traditions celtiques (Rustica éditions, 2017 ; réédité sous le titre La Magie des Druides, secrets et symbolique des plantes sacrées, Rustica éditions, 2018) nous propose la somme de ses recherches sur la Bardane :


Très prisée au Moyen Âge, la grande bardane aurait guéri le Roi Henri III de la petite vérole. Utilisée en Inde, en Chine, par les Celtes et par les Amérindiens, cette plante refait surface dans le monde moderne, puisque les études scientifiques actuelles viennent prouver son efficacité dans bien des domaines de la santé.


Dans la tradition celtique : Considérée aujourd'hui comme une plante invasive, la Bardane était très estimée par les Celtes qui l'utilisaient à la fois comme médication et comme nourriture car ses racines sont comestibles. Les Druides utilisaient la Bardane, en association avec le Pissenlit, pendant la période de fin d'été et d'automne, pour se purifier, se nettoyer et fortifier leur système immunitaire avant l'hiver.

Chez les Celtes, le pouvoir purificateur de la Bardane n'est pas limité au plan physique. Symboliquement, les fruits de la bardane, sur lesquels tout vient s'accrocher, permettent de se débarrasser des choses négatives qui seront retenues et emportées avec la plante.

Symbole de vivacité et de ténacité, la Bardane était utilisée pour la protection. En fumigation, elle servait à purifier les lieux d'habitation. On l'utilisait dans les amulettes de protection et les sachets pour conjurer toutes sortes d'influences négatives. Elle a la propriété de développer la conscience.


Potins de la Bardane : Ses fruits servaient à teindre en jaune et on faisait bouillir ses racines pour blanchir le linge. Sa racine servait à préparer un succédané de café. Le fruit de la Bardane est à l'origine du Velcro. On dit que les Anciens se servaient des feuilles de cette plante comme masques, pour monter sur les théâtres ambulants, d'où son nom populaire personata qui désignerait différentes espèces de Bardane.


[...] Au jardin : C'est une plante résistante, excellente compagne pour les autres végétaux. La Bardane est très riche en chaux, magnésie et potasse entre autres. Vous pouvez cueillir des feuilles de bardane et les laisser sécher avant de les déposer en paillage autour des pieds de pommes de terre pour limiter les attaques de mildiou. La Bardane aurait la capacité de concentrer les ions de cuivre et serait alors un excellent fongicide.

Purin de Bardane : Très efficace contre le mildiou de la pomme de terre ! Il permet également de restructurer le sol et de donner de l'énergie aux plantes qui manquent de tonus.

[Recette] : Hachez 100g de bardane. On peut utiliser la plante entière, y compris les racines, mais de préférence avant la floraison. Versez dans 1 litre d'eau froide et laissez macérer environ une semaine (vous constaterez une odeur désagréable, c'est normal). Remuez cette préparation tous les jours jusqu'à l'obtention du purin. Filtrez avant l'utilisation.

  • Mildiou de la pomme de terre ou de la tomate : pulvérisez avec l'extrait dilué à 5%, c'est-à-dire 5 cl d'extrait mélangé à 1 litre d'eau.

  • Plantes chétives ou pour enrichir le sol en potasse et tonifier les plantes : pulvérisez avec de l'extrait dilué à 20%, c'est-à-dire 20 cl d'extrait mélangé à 1 litre d'eau.

  • Comme activateur de compost : ajoutez des couches de bardane hachée.

Croyances : Pour ne pas faire de cauchemars, il suffirait de caresser la racine de bardane avant de se coucher.


Risques de confusion : éventuellement avec la rhubarbe.


Précautions à prendre : L'ingestion des graines peut causer une irritation du tube digestif chez les animaux, mais le risque est peu élevé car ils évitent cette plante.


Loi des signatures : Enfants, nous nous sommes tous amusés à nous lancer les fruits de la bardane qui restaient accrochés à nos vêtements. Ce n'est pas par hasard si elle a inspiré le Velcro ! Peut-être nous montre-t-elle ainsi sa capacité à retenir les choses et à nous débarrasser des toxines, des bactéries et des énergies négatives ?


Propriétés médicinales : Cette plante à fort pouvoir dépuratif aide à éliminer les déchets de l'organisme.

Contre-indications : Si vous êtes enceinte ou si vous allaitez, voyez avec votre médecin si vous pouvez utiliser la bardane sans risque. Elle est déconseillée aux personnes qui ont des calculs urinaires.

Parties utilisées : Racines et feuilles. L'automne est la meilleure période pour récolter les racines que vous pouvez utiliser fraîches ou séchées (moins efficace).

Usage externe : Des travaux du début du siècle confirment l'efficacité de la bardane pour soigner la goutte, les rhumatismes, l'arthritisme et les affections cutanées causées par les toxines du sang ou des réactions allergiques. C'est une plante hypoglycémiante, à prendre en décoction contre le diabète, à raison de 60 g par litre d'eau.

Infusion : 50 à 60 g de raine fraîche pour 1 litre d'eau, 4 à 5 tasses par jour.

Tisane dépurative et contre les maladies de peau : Mélangez deux parts de racines de bardane à une part de racine de parelle. Dans 25 cl d'eau froide, ajoutez une cuillerée à soupe de ce mélange et portez le tout à ébullition. Maintenez à petits bouillons 5 minutes, puis couvrez et laissez infuser pendant 10 minutes. Filtrez et buvez 3 tasses dans la journée.

Usage externe : On recommande la bardane sur les furoncles, les dartres, l'acné, les eczémas rebelles, les herpès, les dermatoses et toutes les maladies de peau (plante fraîche broyée, racines ou feuilles). Contre les rhumatismes et l'arthritisme, faites des cataplasmes chauds de feuilles de bardane écrasées ou bien versez quelques gouttes d'huile essentielle dans le bain. Les feuilles étaient recommandées contre les morsures de vipère.

Décoction concentrée : 200 g de racines fraîches dans 1 litre d'eau. Faites bouillir 15 minutes. A utiliser en compresses pour l'acné, associée à la tisane dépurative de bardane.

Baume : écrasez des feuilles fraîches dans un mortier. Mettez à macérer pendant 24 heures dans de l'huile d'olive dans un bocal clos. Filtrez et utilisez tel quel. A conserver seulement quelques jours.

Lotion : 30 g de bardane fraîche pour 1 litre d'eau et quelques cuillerées à soupe d'alcool à 90°. Pour la calvitie, en friction du cuir chevelu, matin et soir.

Élixir floral : L'élixir floral de bardane aide à l'intégration des nouvelles expériences de vie et des leçons que l'on peut en tirer. Il accélère le processus d'élimination. Il permet de nettoyer nos plans de conscience et de purifier nos énergies. Il vient poser de la douceur sur nos émotions négatives, apporte repos et paix intérieure. Le nettoyage qu'il permet de faire nous rend plus réceptif, l'esprit plus vif et plus ouvert.

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Pascal Lamour, auteur de L'Herbier secret du Druide, des plantes pour les hommes et les esprits (Éditions Ouest-France, 2017) fait le point sur ses recherches :


Nom gaulois : Betiolen, à corriger en betidolen. De dolen, « feuille », en breton del et de beti-, qui signifierait « s'agripper ».


Saisonnalité Samain : L'idée d'attachement excessif est omniprésente autour de la plante. C'est en cela qu'elle est reliée à la partie sombre de Lug, appelé aussi Lamhfhada, à « la longue main », le dieu qui saisit et retient. A la cérémonie nocturne de Samain, il faut parvenir à se libérer de sa part la plus obscure, pour entrer magistralement dans la nouvelle année celtique. Ce qui revient à se détacher de ses passions.

Son nom breton stagerez traduit la cohésion et évoque la lutte qu'il est nécessaire de produire pour l'équilibre de son être et pouvoir lâcher prise. Mais Lug est aussi protecteur et éveilleur, ce qui apparaît dans les noms vernaculaires « herbe au giron » et « louzaouern ar varlen ». Enfin par Lug, elle est aussi en lien avec Lugnasad, proposant des propriétés purgatives, spécifiques des herbes de cette fête.

Dans l'Antiquité, la bardane, « l'herbe de Bacchus » était consacrée aux cérémonies mystérieuses de Dionysos, dont un scénario avec des masques. L'un des noms de la plante, persoliata, qui signifie « masque », fait référence à ces ces cérémonies, qui ont probablement eu cours aussi dans le mode celtique. De nombreux masques ont été retrouvés et nous savons qu'ils symbolisent les mânes (âmes) de novembre.

Son installation dans le Nemeton : Début Samain, très proche de la fin de Lugnasad.

Son caractère Samain : Ses racines dépuratives et vermifuges, avec un caractère secondaire Lugnasad, pour les semences, purgatives.

[...]

Propriétés dans les trois mondes :

Dans le premier monde : la santé du corps

Dans la tradition celtique, en cas de morsure de serpent, il était conseillé d'appliquer des feuilles fraîches, le plus vite possible. Le suc de la plante, en cataplasme serait un antivenimeux. En usage externe, elle a été proposée en huile, oleum bardanae, dans les acnés rebelles, les morsures de chien, les brûlures, et la chute des cheveux. Elle a été employée dans le traitement de la syphilis. Le grec Pseudo-Apulée, dans son herbier Herbarius, la recommande pour lutter contre la fièvre, cicatriser des blessures ou des plaies qui s'infectent.


Dans le deuxième monde : la santé de l'esprit, les propriétés ésotériques

A la Samain, une racine de bardane est suspendue dans la cheminée pour empêcher les mauvais esprits d'entrer par cette voie privilégiée à cette période sensible. La toucher chaque soir permettra un sommeil réparateur, grâce au bien-être que crée sa présence. Elle permet d'éviter les calomnie suggérées par les esprits négatifs qui aiment favoriser les divisions et se faire remarquer. « La Bardane nous marque la calomnie... sur les âmes les plus innocentes... y laisse la cicatrice. » J. Boisse, Description d'un médicament appelé Polychreston, 1619, p. 27.

Pour la protection et la régénération de la terre des jardins, penser au purin de bardane.


Dans le troisième monde : la médecine magique de l'autre monde

La bardane pour se disperser, peut s'accrocher au pelage des animaux ou sur les vêtements des hommes (épizoochorie). Elle représente l'attachement et le détachement. Ainsi peut-elle franchir de grandes distances, à l'instar des âmes en mouvement.

Le terme breton karantez, qui désigne ici le fruit, est aussi le nom de l'amour et de la parenté, que l'on retrouve dans le nom « accroche-cœur ». La bardane ne développe pas la conscience, mais, posée sur la cheminée comme porte-bonheur elle autorise l'entrée de tous les mânes bénéfiques sur le seuil de la maison accueillante, pour une saison sombre bienfaitrice.

Son nom latin, Arctium, le plus souvent relié à l'ours, correspond plutôt à l'oursin qu'évoquent les terminaisons florales hérissées. Pour tous les Celtes, qui le portaient sur eux, l'oursin fossile symbolise l'œuf cosmique, origine et fin de tout sous la protection des cieux : on en a retrouvé dans les sépultures.

[...]

« Louzaouenn ar varlen, à ne pas confondre avec le nom de la verveine, est la lecture des bois, les coelbrini (barlenn : barr, branche, et lenn, lecture). Pour connaitre l'avenir des âmes, regarde les "stag", et dedans tu verras les âmes retenues. pour les libérer, raconte les paysages de ton enfance, ce sont aussi les leurs. »

Collectage, 1975.

Du breton stag, « attache ».

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Dans L'Oracle des Simples, savoir ancestral des Sorcières de campagne (Éditions Arcana Sacra, 2019), Siolo Thompson présente ainsi la Bardane :


Mot-clef : Ténacité.


Cette plante à grandes feuilles est originaire des régions tempérées de l'ancien monde, mais elle est maintenant naturalisée partout. Les fleurs violettes sont groupées en amas et apparaissent au milieu de l'été ; on trouve les fleurs à l'extrémité de petites boules couvertes de piquants qui peuvent vous rappeler les chardons. Ces petites boules, les teignes, s'accrochent souvent facilement aux vêtements et à la fourrure des animaux, ce qui explique en partie pourquoi l'indication oraculaire associée à cette plante est Ténacité. Les racines de cette plante sont tout à fait comestibles, et souvent consommées, surtout en Asie. Les racines et les tiges des jeunes plantes peuvent être préparées pour la consommation en les frottant et en les pelant pour en ôter l'amertume. Puis, faites bouillir pendant 20 minutes, ou jusqu'à ce qu'elles soient tendres, assaisonnez et dégustez. On peut aussi récolter au printemps les tiges des fleurs immatures ; leur goût ressemble à celui de l'artichaut.

Les feuilles de la grande bardane servant de nourriture aux chenilles et à d'autres insectes. On se sert de racine de bardane séchée en médecine populaire et comme ingrédient dans des produits de beauté et de bain. Les graines et les feuilles sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise, en particulier pour les problèmes de peau, et pour soigner la toux et le rhume. Cette grande plante a des racines profondes qui vont de brun-vert à presque noir. Ses grandes feuilles ondulées en forme de cœur sont vertes sur le dessus et blanchâtres sur le dessous, ce qui rend l'identification facile.


Propriétés oraculaires : Ténacité est l'indication oraculaire associée à la bardane, à la fois à cause des teignes qui s'accrochent farouchement à tout, et parce que cette plante prospère souvent dans les terrains les plus difficiles. Certaines situations exigent qu'on accepte et qu'on lâche prise, mais il y a aussi des moments où vous devez continuer de tenir bon ; où les qualités de persévérance, de détermination et d'obstination vous vaudront à la fin les plus belles récompenses. Votre voyage ne sera pas toujours facile. Parfois, vous aurez le sentiment d'être submergé, mal aimé et invisible. Prenez ces moments difficiles un pas à la fois, accrochez-vous aux choses que vous savez être vraies et précieuses et vous finirez par prospérer.

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Selon le site Remèdes de Grand-mère, consultée le 14 avril 2020 :


Les Celtes étaient un peuple rural par choix, préférant vivre proches de la nature en raison de leur amour de la terre et parce qu'ils se considéraient eux-mêmes être les gardiens de la Terre Mère. Les druides étaient les gardiens spirituels des celtes et faisaient en sorte que chaque citoyen celtique mène un style de vie holistique sain. L'exercice couplé à une bonne alimentation étaient les fondements d'une spiritualité saine, reflétée dans de nombreux festivals celtiques. Les Celtes pratiquaient l'animisme, une croyance religieuse où toute chose avait un esprit : l'eau, les arbres, les rochers, la terre elle-même. C'est pour cette raison qu'ils prenaient soin de la nature en particulier, de peur d'affliger un esprit.


Bardane :

Considérée comme une mauvaise herbe envahissante par de nombreux jardiniers, la bardane a été tenue en haute estime par les Celtes qui l'ont utilisée comme médicament et aliment, ses racines étant consommées cuites ou crus comme légume. Contrairement aux jardiniers d'aujourd'hui, les Celtes ne considéraient aucune plante comme mauvaise herbe et avaient compris que chaque plante avait ses valeurs et ses vertus.

La bardane s'est trouvée être une excellente herbe de détoxification en raison de sa capacité à stimuler l'organisme à éliminer les toxines. Elle active tous les systèmes, les poumons, le foie, les reins, les glandes excrétrices sudoripares et les systèmes lymphatique et urinaire pour expurger les toxines et l'excès de liquide et ainsi les déboucher et les détoxifier.

Les druides chamans peuvent avoir donné de la racine de bardane aux adolescents pubescent souffrant d'acné, comme il a été démontré que la bardane améliore cette condition ainsi que l'eczéma et le psoriasis et contribue également à réguler le système hormonal en raison de ses teneurs en stérols végétaux, qui ont aussi de puissantes propriétés hypocholestérolémiantes.

La bardane aurait également été donnée aux personnes âgées souffrant d'arthrite, de la sciatique ou de la goutte. Elle est très alcaline et anti-inflammatoire et est utilisé par les herboristes d'aujourd'hui pour traiter ces conditions. On comprend mieux pourquoi elle aurait été l'une des principales plantes utilisées par la médecine celte.

La bardane pousse un peu partout en raison de sa résilience, mais préfère les sols à forte teneur en argile. On en trouve beaucoup près de la lagune sud à Sandymount Strand dans la région de Clontarf Road de Dublin. Elle est très facile à utiliser comme détoxifiant, tout simplement en faisant un thé de ses racines qu'il vaut mieux récolter en juillet quand elles sont à l'apogée de leur valeur médicinale.

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


BARDANE. — A propos de cette herbe, il y a quelques années, mon frère Henri, qui était consul à Janina, en Albanie, m’écrivait ce qui suit : « L’homme frappé par l’aëricó (1) se soigne à l’aide de la bardane. On trempe du pain dans le vin, et on le répand sur la bardane aux larges feuilles. En même temps, les prêtres, par la lecture de l’Évangile, doivent exorciser le diable. Ici, l’herbe bardane semble remplir le même rôle que l’herbe indienne du sacrifice. Le pain trempé dans le vin est aussi symbolique d’un sacrifice, du sacrifice divin représenté par l’Eucharistie. Dans une variété bretonne du conte anglais de Tom Pouce, le petit héros Thomas se sauve d’un orage sous une feuille de bardane. Un taureau arrive et, en mangeant la feuille, engloutit le héros. Le nain breton est de la même famille que ces valakhilyâs, de la légende épique indienne (2), suspendus à la branche de l’arbre sacré, que l’oiseau Garuda emportait avec la branche ; et la feuille de bardane rappelle cette feuille sur laquelle, dans la même légende, les fourmis se sauvent du naufrage, ainsi que la feuille de lotus qui porte sur les eaux le dieu suprême de l’Inde. Le nain qui se sauve par la feuille, qui s’identifie avec la feuille, personnifie au ciel tout aussi bien l’astre lunaire que l’astre solaire.


Notes : 1) Espèce de démon de la forêt.

2) Cf. Mahâbhârata, I.

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Littérature :

J'avais cueilli un gros bouquet de ces différentes fleurs et rentrais chez moi, quand je remarquai dans le fossé une magnifique bardane violette, en pleine floraison, une de ces bardanes qu'on appelle chez "tatare", que le faucheur coupe avec soin, et qu'on rejette du foin, si par hasard elle s'y trouve, pour ne pas se piquer les mains. Il me vint l'idée d'arracher cette bardane et de la mettre au milieu de mon bouquet. Je descendis dans le fossé et, après avoir chassé un bourdon velu qui s'était accroché au milieu d'une fleur et s'y était endormi doucement, mollement, je me mis à arracher la plante. Mais c'était très difficile. Non seulement la tige piquait de tous côtés, même à travers le mouchoir dont j'avais entouré ma main, mais elle était si résistante que je luttai contre elle presque cinq minutes, la déchirant fibre par fibre. Quand enfin je l'eus détachée, la tige était en lambeaux et la fleur ne paraissait déjà plus ni aussi fraîche ni aussi belle. Outre cela, à cause de sa rudesse, de sa raideur, elle n'allait pas du tout avec les fleurs délicates de mon bouquet. J'eus du regret d'avoir détruit en vain la fleur qui était si belle sur sa tige et la jetai. "Quelle énergie ! Quelle vitalité ! me dis-je, me rappelant les efforts déployés pour l'arracher. Comme elle se défendait, et comme elle avait chèrement vendu sa vie !"


Léon Tolstoï, Hadji Mourad, 1912 (posthume).

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