Étymologie :
PIVERT, subst. masc.
Étymol. et Hist. [1488 Olivier Pivert, Jacquet Pivert, noms propres (Doc. ds Arch. de Bretagne, Nantes, Société des Bibliophiles bret., 1884, t. 2, p. 90)] ; 1521 [éd.] pyvert zool. (P. Gringore, Les Menus propos, foniii vo) ; 1531 pivert (Est.,s.v. picus). Comp. de pic1* et de vert*. On note également la graphie picz vers, plur. en 1509 (J. Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, éd. Stecher, I, 202).
Lire également la définition pour repérer quelques pistes d'interprétation symbolique.
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Croyances populaires :
Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :
PIC-VERT. On croit généralement , dans les populations rurales , que cet oiseau annonce la pluie par un cri plaintif et particulier, qui s'entend très loin, et cette croyance est même fort ancienne, puisque les Romains donnaient au pic-vert le nom de Pluvia avis, nom qui a été conservé par la désignation anglaise rain fowl ou oiseau de la pluie. En Bourgogne , le peuple appelle le pic le procureur du meunier, parce qu'il suppose aussi qu'il annonce la pluie, et par conséquent une crue d'eau favorable à l'activité du moulin.
Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :
Au sujet du Pic vert Maurice Loye de Haute-Nendaz me fit le récit suivant : Un Valdotain était venu à Fey (Nendaz) pour exploiter de la résine de conifères. 11 logeait dans un chalet. Un jour il perdit la clef. 11 partit alors dans la forêt, chercha un nid de Pic vert dans un arbre : l'ayant trouvé il boucha le trou avec un mouchoir. Le Pic ne pouvant entrer repartit et revint avec une plante au bec qu'il déposa contre le mouchoir et aussitôt celui-ci tomba avec la plante. L'homme prit la plante, alla la déposer en l'appliquant contre la serrure de sa maison qui se détacha aussitôt et il put entrer. Cette plante devait être la Turquette (Herniaria glabra).
Parlant de la Turquette le Messager boiteux, almanach de Berne et Vevey, la désignait par le nom de « pouette » (mauvaise) plante, et disait que si les chevaux marchaient dessus leurs fers tombaient.
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Symbolisme :
Dans le Dictionnaire des symboles (1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire que :
"Pour les Indiens de la Prairie, en Amérique du Nord, le pivert détourne les désastres que sont la tempête et la foudre. D'où l'emploi des plumes de pivert dans certaines cérémonies rituelles.
Pour les Indiens Pawnee, c'est un symbole de sécurité, assurant la perpétuation de l'espèce. Dans un récit mythique de cette tribu, le pivert se dispute avec la dinde le titre de protecteur de l'espèce humaine. La dinde argue de sa prolificité : nul ne donne plus d’œufs que moi. Mais le pivert l'emporte au nom de la sécurité qui peut seule assurer la continuité de la vie. J'ai moins d’œufs que toi, dit-il, mais mon nid étant inaccessible, dans le creux d'un grand chêne, il en sort des oiseaux qui sont assurés de mourir tous de vieillesse. Le pivert est avisé et soigneux.
Pour les Negrito Semang, c'est un oiseau sacré, héros bienfaiteur, qui apporte le feu aux premiers hommes.
Dans les traditions grecques et romaines, la vue et le bruit du pivert étaient de bon présage pour les chasseurs. Il était aussi la métamorphose du roi Picus, célèbre pour ses dons de divination. Le pic-vert était honoré comme oiseau-prophète. Il guidait les voyageurs sur les routes ; et c'est lui qui volait vers la caverne de Rémus et de Romulus, quand ils étaient petits, pour leur porter leur nourriture. Il était l'oiseau sacré de Mars.
D'après toutes ces traditions, le pivert apparaît comme un symbole de protection et de sécurité. Le pic-vert est sans doute un symbole de ré-enfantement, du fait qu'il creuse des trous dans les arbres. C'est la rentrée dans la mère que figure cet oiseau secourable, image libératrice de la pensée, désir né de l'introversion (Jung)."
Lise Brind'Amour et Pierre Brind'Amour, auteurs d'un article intitulé “Le Dies Lustricus, Les Oiseaux De L'aurore Et L'amphidromie.” paru dans Latomus, vol. 34, n° 1, 1975, pp. 17–58. JSTOR, (www.jstor.org/stable/41529605. Accessed 18 Apr. 2020) relatent des légendes relatives à l'oiseau qui nous intéresse ici :
Le pic est le "mangeur de miel" : lituanien meletà. En Italie, il est le lupo di api, ce qui a donné lieu aux termes germaniques Immenwolf, Bienenwolf et au vieil anglais Beowulf. Pline rapporte qu'en Italie encore les apiculteurs portaient en amulette un bec de pic pour éviter d'être piqués par les abeilles (Histoire naturelle, XXIX, 92 et XXX, 147).
Trois légendes grecques mettent le pic en relation avec le miel. La première est celle de Polyphontè (Anton. Lib. XXI). Méprisant Aphrodite, Polyphontè voulut demeurer vierge et se consacrer au culte d'Artemis ; pour se venger Aphrodite lui inspira un amour monstrueux pour un ours. Deux jumeaux géants naquirent de cette union : Agrios "Le Sauvage" et Oreios "Le Montagnard". Devenus grands, en compagnie de leur mère ils entraînaient les passants dans leur maison et les y dévoraient. A la fin les dieux irrités les transformèrent en oiseaux rapaces, tous trois de mauvais augure. Or il y avait aussi dans cette maison une jeune servante. Frappée comme ses maître par la malédiction divine, elle démontra son innocence et fut transformée en oiseau de bon augure, en pic-vert, un oiseau qui donne de bons présages à ceux qui vont à la chasse et aux banquets. L'interprétation de la légende est aisée : une famille d'ours attire dans son antre et y dévore tous ceux qui s'aventurent dans les parages ; un pic-vert amateur de miel vit en parasite auprès d'eux ; la légende condamne les ours, carnassiers, mais exonère le pic-vert, utile aux chasseurs.
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
Selon une croyance très ancienne et très générale, le chant de cet oiseau qui est plutôt un cri plaintif, traduit par « plui ! plui !, pleu ! pleu ! », annonce la pluie. Appelé déjà par les Romains Pluvise avis, les Anglais le nomment rain-fowl (oiseau de pluie) et les Français « procureur (ou avocat) des meuniers » parce que les précipitations sont bénéfiques à l'activité du moulin.
Le pivert implore la pluie car elle seule peut le désaltérer depuis que Dieu l'a puni, selon un récit commun à la France et à l'Allemagne, de n'avoir pas aidé, à la différence des autres oiseau, à creuser la mer, les fleuves et les fontaines. Une autre légende de la région de Dinan indique qu'après le déluge, la terre fut si desséchée que Dieu demanda aux oiseaux de prendre chacun une goutte de rosée des arbres du paradis et de la ramener sur terre. « Le pivert, qui seul avait refusé de se déranger, fut condamné à ne jamais se désaltérer aux ruisseaux et aux fontaines ; c'est pour cela que, lorsque la soif le dévore, il frappe les troncs d'arbres avec son bec, espérant y trouver la goutte de rosée qu'il n'a pas voulu aller chercher au ciel ».
On notera que dans une légende nordique, le pivert, appelé « oiseau de Gertrude », est également puni, mais pour une raison différente. En effet, Gertrude qui refusa de cuire du pain pour Dieu et saint Pierre fut métamorphosée en cet oiseau.
En dépit de ces traditions, le pivert est un symbole de protection et de sécurité. Oiseau sacré de Mars sous l'Antiquité - « c'est lui qui volait vers la caverne de Rémus et Romulus, quand ils étaient petits, pour leur porter leur nourriture » -, et surtout oiseau-prophète considéré comme la métamorphose du roi Picus, « célèbre pour ses dons de divination », il portait bonheur au chasseurs qui le voyaient ou l'entendaient et servait de guide aux voyageurs.
Les augures romains eurent à se prononcer sur le cas d'un pivert appelé Elius. Ils perdirent le malheur de la république et la prospérité du prêteur si ce dernier prenait soin de l'oiseau et la prospérité de la république et le malheur pour la famille d'Elius si le pivert mourait. Elius, privilégiant l'intérêt public, tua l'oiseau devant les sénateurs. Pourtant, peu après, dix-sept jeunes soldats de sa maison trouvèrent la mort à la bataille de Cannes, bataille considérée comme la plus désastreuse de toutes celles que perdit la république.
Chez les Anglo-Saxons, si un pivert picote le mur d'une maison, c'est un signe de mort ; vu le jour de la Saint-Valentin, il prédit à une jeune fille qu'elle restera célibataire.
Voici comment on explique en Bretagne que le pivert vole de haut en bas : alors que jadis, il traversait la mer avec une huppe pour se rendre en Armorique, l'oiseau, très fatigué, effleurait les flots risquant à tout instant de s'y noyer mas, à chaque fois, la huppe lui redonnait courage et le forçait à reprendre de l'altitude.
Le pivert, réputé paresseux dans les pays chrétiens, a une toute autre signification chez les Indiens d'Amérique du Nord qui portent sa tête pour en tirer ardeur et courage. Ils attribuent également à l'oiseau le pouvoir de protéger la tempête et de la foudre. En France, au Moyen Âge, et sur le conseil d'Albert le Grand, il fallait avaler à jeun un pivert rôti avec du sel béni pour lutter contre le maléfice appelé aiguillette. Porter un bec de l'oiseau protège des piqûres d'abeille.
En outre, le pivert, qui par ailleurs est l'ange gardien de la pivoine et s'attaque à qui s'en approprierait, connaît une herbe magique très puissante : l'herbe du pic ou du pivert, qui aiguise les métaux, donne à celui qui s'en frotte les membres ou qui la prend en infusion une force prodigieuse, et aurait même le pouvoir de transformer toute chose en or. C'est grâce à cette herbe encore qu'un sorcier emprisonné peut rompre les barres de fer de sa cellule. Pour en obtenir, il faut boucher le trou d'un arbre dans lequel se trouve les petits de l'oiseau, obligeant ainsi le pivert à partir à la recherche de la plante qui lui permettra de les libérer.
On sait que le cri du pivert annonce la pluie ; dans la France méridionale, on soutient que « quand il vole il y aura du vent ».
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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes ( (Hachette Livre, 2000) :
"Celui qu'on appelle pivert, c'est-à-dire en réalité le pic vert parce qu'il est pourvu d'un beau plumage vert olive, peut tut aussi bien être le pic cendré, avec un plumage gris-vert également, une tête et un cou gris, l'un et l'autre étant présents dans quasiment toute l'Europe. Ce petit oiseau pourvu d'un bec effilé et puissant est bien connu pour les véritables travaux du bois auxquels il s'adonne au début du printemps, en creusant un trou dans un tronc d'arbre à l'aide de son bec, pour y bâtir son nid. Mais il creuse aussi dans les fourmilières, pour se repaître de son mets favori : les fourmis. Entre avril et mai, dans le tronc d'une arbre situé dans un bosquet, une allée ou un verger, la femelle pond de 5 à 7 œufs, qu'elle couve avec le mâle durant un peu plus de 2 semaines.
Selon la légende mythique relative à la naissance de Rome, c'est un pivert qui aurait permis à Rémus et Romulus de survivre, en leur apportant de la nourriture dans son bec. Sans doute cette croyance faisait-elle écho à sa consécration par les Grecs à Arès, c'est-à-dire Mars, dont il était l'oiseau sacré. Mais à Rome, on lui attribuait aussi des dons de divination et de prophétie. Il était ainsi surnommé Picus, protecteur des agriculteurs, des chasseurs et des voyageurs, car il signalait aussi bien les dangers à venir que la pluie."
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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), le Pic-vert est défini par les caractéristiques suivantes :
Traits : Le Pic-vert symbolise la capacité de reconnaître qu'une belle occasion frappe à votre porte. Le bruit que fait le martèlement caractéristique du pic-vert attire l'attention de tout son entourage. Bien qu'il n'émette pas de son vocalement, son bruit attire ses partenaires, lui permet de communiquer et de trouver sa nourriture. Un pic-vert peut taper du bec jusqu'à vingt fois par seconde. Selon les espèces, sa langue acérée peut faire jusqu'à dix centimètres de long, et elle vient se replier dans son crâne lorsqu'elle revient dans sa bouche. Cela veut dire que vous pouvez faire pas mal de bruit, obtenir l'attention si c'est nécessaire, et que vous êtes expert dans l'art de trouver des choses qui ne sont absolument pas visibles.
Talents : Fait attention aux détails ; Attentif ; Cadence ; Détermination ; Discernement ; Connexions énergétiques ; Équilibre ; Champ de protection ; Initiation ; Intuition ; Écoute ; Message ; Opportunités ; Percutant ; Progrès ; Prophétie ; Sait frapper juste ; Avertit.
Défis : Compulsif ; Obsessionnel ; Répétitif ; Entêté ; Insistant.
Élément : Air.
Couleurs primaires : Noir ; Rouge ; Blanc, Jaune.
Apparitions : Lorsque le pic-vert apparaît, cela vous indique qu'il vous faut résoudre les choses par vous-même, prendre en considération ce qui vous pose question, et trouver une façon imaginative et originale de régler les choses. Cela veut dire qu'il est temps d'agir, de communiquer ouvertement avec les autres, et de faire attention aux détails. Le pic-vert est un signe de prophétie, le signe que quelque chose que vous avez senti va se réaliser. Le pic-vert se sert de sa tête lorsqu'il fait son martèlement. Cela signifie que vous devez vous appuyer sur votre savoir-faire, vos connaissances et votre propre point de vue et appliquer ce que vous savez au travail que vous avez à mener au lieu de demander l'avis de quelqu'un d'autre. Vous savez intuitivement ce qu'il y a à faire ; vous avez une détermination inébranlable et de la patience. Vous avez une capacité mystérieuse de savoir contourner les obstacles de façon innovante et imaginative. Le pic-vert ne s'en va pas avant d'avoir complètement achevé sa tâche, et vous non plus. Vous pouvez vous montrer têtu lorsque vous tenez à quelque chose. Le pic-vert vous met en garde de ne pas devenir obsessionnel et vous incite à vous couler dans votre rythme naturel. Il se montre également au moment où vous avez tendance à être répétitif, à vous engluer dans la même façon de faire les choses, et vous dit qu'il vous faut vous en émanciper. Le pic-vert va vous montrer des alternatives, des façons différentes d'accomplir une même tâche. Il peut vous montrer comment suivre un nouveau chemin enthousiasmant qui s'avère être le vôtre.
Aide : Vous avez besoin de redonner de la vigueur à un projet que vous pensiez mort. Si vous travaillez sur quelque chose que vous ne parvenez pas à faire démarrer, le pic-vert veut vous aider à y insuffler de la vie pour que votre projet s'épanouisse. Tout vient en son temps et là où il faut. C'est pour vous le moment de regarder les choses que vous avez commencées mais jamais finies. Vous avez de belles idées, mais vous avez besoin de terminer ce que vous avez amorcé. maintenant que vous avez eu le temps de vus en éloigner un peu, vous pouvez voir les choses avec un nouveau point de vue. Une mise au point par ci, un changement par là, et, avant que vous vous en rendiez compte, vous êtes à nouveau sur les rails. Le pic-vert peut aussi vous aider à revenir sur vos racines, à vous connecter au cœur de votre être intérieur, à protéger ce qui est important pur vous et à écouter vos instincts. Prenez-vous soin de votre corps du mieux possible ? Est-ce que votre alimentation est correcte ? Passez-vous du temps avec ceux que vous aimez ? Le temps file. Faites de votre mieux à chaque instant.
Fréquence : L'énergie du pic-vert est un mouvement d'une rapidité fulgurante qui ressemble à des feux d'artifice qui éclatent autour de vous. Cela fait un bruit semblable à "rat-a-tat-tat" à vive allure. c'est chaud, doux et humide.
Imaginez...
Vous êtes en avance à un rendez-vous. Aussi attendez-vous dans votre voiture que l'heure arrive. Vous vous êtes garé sous un arbre et un pic-vert à tête rouge se pose sur l'arbre au niveau du tronc et commence à en picorer l'écorce. Il tourne la tête d'un côté et de l'autre, comme s'il essayait de trouver la meilleure position pour picorer, et il enfonce son bec dans l'arbre. Vous baissez la vitre pour entendre le martèlement sourd de son bec. L'oiseau tourne autour de l'arbre, disparaît de votre vue, mais vous continuez à l'entendre marteler. Il réapparaît de l'autre côté de l'arbre, toujours en train d'agiter son bec. Quelques minutes plus tard, une portière de voiture laque, et l'oiseau s'envole. Vous regardez votre montre, et vous vous rendez compte que vous allez être en retard, alors vous vous dépêchez d'aller à votre rendez-vous.
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Mythologie :
Nicolas Ellison dans un article intitulé "Symbolisme sylvestre et rapports d’altérité dans une danse rituelle totonaque" (Annales de la Fondation Fyssen, Fondation Fyssen, 2007) évoque le mythe de la découverte du maïs :
[...] Cette phase de la danse évoque clairement le mythe de la découverte du maïs lors duquel un chasseur à la poursuite d’un coati est amené au pied d’une montagne ou d’un arbre et voit comment un pivert chakan en extrait des grains de maïs, permettant ainsi aux humains d’en disposer pour pouvoir le cultiver. Dans la danse, le pivert redescend ensuite le long du mât en coupant les feuilles qui l’enveloppent, découvrant ainsi le bambou. On peut se demander, à l’instar de G. Stresser Péan (op. cit. : 256), dans quelle mesure ce retrait des feuilles couvrant le mât symbolise le retrait de la forêt ou plutôt le défrichement périodique effectué pour cultiver le maïs. Si cela n’est pas explicité par les informateurs, l’interprétation est plus que plausible, car dans certaines versions du mythe de la découverte du maïs, c’est le grand pivert chakan (ou plutôt un homme-pivert, dans cette âge d’indifférenciation physique entre les espèces animales) qui montre aux autres piverts comment cultiver le maïs qui vient d’être extrait de la montagne.
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Littérature :
Le Pivert
- « Il pleut, il pleut, dit le pivert Couleur de grenouille et d'eau vive. Va-t-il pleuvoir ? Ce pays vert va-t-il révéler le revers De ses feuilles dans l'eau plaintive ? Il pleut, il pleut, dit le pivert, Et les averses se poursuivent, Et le soleil rit au-travers. - Il pleut, il pleut, dit le pivert Qui gagne vite le couvert Des beaux arbres verts sur la rive. - Il pleut, il pleut, dit-le pivert ».
Pierre Menanteau, "Le Pivert" in
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Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque ainsi le pivert :
6 juin
(Fontaine-la-Verte)
[...] Trajectoire vert olive du pivert : l'oiseau me salue d'un coup de casquette rouge... C'est, avec le guêpier, le plus exotique de nos volatiles. L'habit chlorophyllien qu'il endosse l'égale aux perruches australiennes ou aux quetzals d'Amérique tropicale. (Ne parlons pas des académiciens !) J'ai longtemps rêvé de cette faune de jade. Le « tac ! tac ! » du pivert sur un tronc véreux me transporte au cœur d'une sylve des merveilles, où je deviens oiseau moi-même, dans des décors d'orchidées rares et d'anacondas qui déroulent leurs anneaux noirs.
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