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Alligators et Crocodiles

Dernière mise à jour : 11 mars



Étymologie :


  • ALLIGATOR, subst. masc.

Étymol. ET HIST. − 1663 « crocodile d'Amérique » (Relat. de voy. de Perse et des Indes orientales, trad. de l'angl. de Th. Herbert par M. de Wicquefort, 507 [local. : Sumatra] ds König 1939 : Nos matelots appellent le crocodile alligator, improprement, et tiré du mot allegardos qui est composé de l'espagnol et de l'allemand) ; 1684 « id. » (Rec. de div. voy. faits en Afr. et en Amer., publ. par Thévenot, Relat. de la Jamaïque, 11, ibid. : ces animaux que les Espagnols nomment alligabor); « id. » ds relations de voyage jusqu'à 1751, Encyclop. t. 1. Empr. à l'angl. alligator «id. », lui-même empr. à l'esp. d'Amér. el lagarto, elargato par agglutination de l'art. « le caïman » (1565, Aguado, Hist. de Venezuela, I, 694 ds Fried. 1960, s.v. alligator : temiendo los muchos lagartos o caimanes [... ; ...] en el hiziese presa elargato) ; pour les formes de l'esp. (el) lagarto ayant contribué à l'évolution phonét. lors de l'empr. par l'angl., voir Griera, Anuari de l'oficina Romànica de Lingüistica i Litèratura, t. 1, p. 36. Angl. attesté dans relations de voyage et descriptions du Nouveau Monde, sous différentes formes reflétant l'évolution phonét.

a) mot cité comme étranger, trad. par cayman, crocodile : 1568 lagarto, 1591 aligartos, 1593 alagartoes ds NED. b) 1663 aligator (Cowley, A vision concerning Cromwell the wicked, 71, ibid. : He must have his prey of the whole Indies both by sea and Land, this great Aligator) ; 1682 alligator (Ash, Carolina, 32 ds DAE 1938 : a creature called alligator or crocodile, whose scaly back is impenetrable) ; compte tenu des formes altérées esp. (supra) et des transformations successives du mot en angl., le recours à une influence du lat. alligare (Bl.-W.5) est inutile ; tout au plus un rapport avec alligare ou avec allicere peut être évoqué par étymol. second. L'esp. d'Amér. est la transposition à la faune tropicale de l'esp. (el) lagarto « (le) lézard », attesté comme subst. dep. xiiie s. (Cor.). Les formes hisp. (esp .; port. lagarto, xies.; cat. llangardei, xive s.) supposent une var. lat. *lacartus pour lacertus « lézard » (lézard*), i-, e − > − a, peut-être par assimilation progressive à la faveur d'un accent d'intensité portant sur syllabe initiale à l'époque pré littér. (W. Meyer ds Z. rom. Philol., t. 11, p. 255). Du fr. alligator, l'esp. mod. aligator, (Al. 1958, s.v.). Bonn. 1920, p. 2 ; Boulan 1934, p. 99 ; Brunot t. 6, 2e part., p. 1234 ; Mack. t. 1 1939, p. 84 ; Barbier ds Mod. Lang. R., t. 16, p. 256 ; König 1939, p. 13 ; Fried. 1960, p. 48.


  • CROCODILE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. a) 1er tiers xiie s. zool. cocodrille (Ph. de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 649) − 1611, Larivey ds Hug. ; resté ds la lang. pop., cf. encore Ménage 1694-1750, Goug. Lang. pop. 1929 ; 1517 crocodelle (Journal d'un bourgeois de Paris, p. 49 ds Gay), forme isolée ; 1538 crocodile (Est.) ; ca 1562 larmes de cocodrile (F. de Bonivard, Advis et devis de la source de l'idolatrie et tyrannie papale ds FEW t. 5, p. 119 a) ; b) 1897 cocodrile « peau de crocodile traitée » (Renard, Journal, p. 453) ; 2. 1890 ch. de fer (Lar. 19e Suppl.). Empr. au lat. class. crocodilus au sens 1 ; le lat. connaissait déjà les formes cocodril(l)us, etc., cf. TLL s.v. crocodilus ; sens 2 p. réf. à la forme du corps de l'animal.

Lire aussi les définitions d'alligator et crocodile pour amorcer la réflexion symbolique.

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Zoologie :


Selon Frans de Waal, auteur de Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux (Édition originale 2016 ; traduction française : Éditions Les Liens qui Libèrent, 2016) :


Nous avons aujourd'hui des preuves du recours aux outils en dehors des mammifères et des oiseaux. Les primates et les corvidés en font peut-être l'usage le plus raffiné, mais que dire des crocodiles et des alligators en partie submergés qui équilibrent de grands bâtons sur leurs museaux ! Les crocodiles le font surtout dans les lacs et les marais près des rookeries pendant la saison de nidification, quand les hérons et autres échassiers ont désespérément besoin de bâtons et de brindilles. Imaginez la scène : un héron se pose sur un tronc qui flotte dans l'eau afin d'en sectionner une jolie branche, mais soudain le tronc prend vie et croque l'oiseau. Peut-être les crocodiles apprennent-ils d'abord que les oiseaux se posent sur eux quand des branches flottent à proximité, après quoi ils étendent cette association en faisant une sorte d'être entourés de bois flotté lorsque les hérons font leur nid. De là à se couvrir d'objets qui attirent les oiseaux, il n'y a qu'un pas. Cette théorie pose toutefois un problème : les branches et brindilles flottantes sont très rares. La demande est trop forte. Est-il possible que les crocodiles – qui, au grand dam des scientifiques, sont historiquement tenus pour « léthargiques, stupides et ennuyeux » - apportent de très loin leurs bâtons-leurres avec eux ? Ce serait une autre vague cognitive spectaculaire, qui étendrait l’utilisation délibérée des outils aux reptiles.

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Croyances populaires :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


CROCODILE. Le peuple actuel de l'Egypte prétend que, dans l'origine, cet amphibie était d'un caractère très doux, et qu'il ne devint féroce qu'à la suite de l'événement que voici : Humeth, gouverneur de Egypte sous Gisar-al-Mutacil, calife de Bagdad, ayant fait mettre en pièces un crocodile de plomb ou statue talismanique, que l'on avait trouvée en creusant très profondément le sol d'un temple, au même instant la gent crocodilienne s'élança furieuse du sein du Nil, et depuis lors ne cessa plus de nuire aux hommes.

Une erreur généralement répandue, c'est que la conformation du squelette du crocodile ne lui permet aucun mouvement latéral, d'où il résulterait qu'un homme hardi peut, à terre, se placer impunément sur son dos, et cette opinion a été surtout accréditée par Bruce. La vérité est que les apophyses récurrentes des côtes gênent un peu les mouvements latéraux de l'animal, mais les vertèbres ne sont nullement privées d'action ; et d'ailleurs l'ensemble des secousses du corps rendrait dans tous les cas très dangereuse la prouesse en question.



Symbolisme :

Dans le Dictionnaire des symboles (1969, édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire :


"Cosmophore ou porteur du monde, divinité nocturne et lunaire, maître des eaux primordiales, le crocodile, dont la voracité est celle de la nuit dévorant chaque soir le soleil, présente, d'une civilisation ou d'une époque à une autre, quantité des innombrables facettes de cette chaîne symbolique fondamentale qui est celle des forces maîtresses de la mort et de la renaissance. S'il est redoutable, c'est, à l'instar de toute fatalité, parce que la force qu'il exprime est inéluctable, comme la nuit pour que revienne le jour, comme la mort pour que revienne la vie.

L'Occident retient du crocodile sa voracité, mais en fait surtout un symbole de duplicité et d'hypocrisie. En mythologie chinoise, le crocodile est l'inventeur du tambour et du chant ; il joue donc un certain rôle dans le rythme et l'harmonie du monde ; on y connaît aussi un crocodile produisant un éclat de lumière. Les légendes cambodgiennes mettent aussi le crocodile en rapport avec l’éclat d'une gemme et d'un diamant. Dans tous ces cas, nous rejoignons le symbolisme de l'éclair, traditionnellement associé à celui de la pluie.

Car le crocodile est naturellement en rapport avec l'eau, soit qu'il produise, soit qu'il règne sur elle. Il est, dans l'Inde, la monture du mantra Vam, qui est la semence verbale de l'Eau. L'iconographie ne le distingue pas toujours du makara, monture de Varuna, qui est le Seigneur des Eaux. Dans les légendes et les conceptions populaires du Cambodge, le roi de la terre et des eaux n'est pas le nâga angkorien, mais son homophone et homologue exact le nâk, qui est le crocodile. L'asura Bali, le Kron Pâli cambodgien, maître de la terre, est un crocodile.

La bannière du crocodile, utilisée au Cambodge dans les rites funéraires, est aussi mise en rapport avec la légende de Kron Pâli. Elle rappelle en tout cas que Pâli règne sur le monde inférieur, ce qu'il faut rapprocher de l'attribution du crocodile au Seth égyptien (le Typhon grec), symbole des ténèbres et de la mort. Le crocodile est d'ailleurs lié au royaume des morts dans de nombreux pays d'Asie.

Chez les Pueblo-Mixtèques et les Aztèques (ancien Mexique), la terre est née d'un crocodile qui vivait dans la mer originelle. Dans le Codex Borgia, le crocodile est représenté comme symbole de la terre. Le Crocodile de la maison du ruissellement est aussi un des noms donnés dans un manuscrit du Chilam Balam au Dragon Céleste qui vomira le déluge à la fin du monde.

Dans la version maya de la genèse, le grand crocodile originel porte la terre sur son dos dans une conque.

Divinité chtonienne, il apparaît souvent comme un substitut du grand Jaguar, maître des mondes souterrains. A ce titre, il est fréquemment associé aux nénuphars.

Symbole d'abondance, à dominante lunaire, il est souvent représenté dans la glyptique maya avec le signe u (signe de la lune) sur la tête, d'où jaillissent les nénuphars ou des pousses de maïs. Ailleurs, des plantes sortent directement de son nez, fait de coquillages. Il veille, dans la mythologie maya aux extrémités des quatre chemins, comme fait le jaguar chez les Aztèques. Dans ce cas, il est souvent bicéphale et peut être remplacé par des serpents ou des lézards. L'association, dans la glyptique maya, du crocodile et d'une mâchoire ouverte souligne encore sa parenté avec le jaguar, mâchoire de la terre dévorant le soleil. L'association crocodile-mâchoire est universellement associée à son rôle initiatique.

Dans de nombreux mythes indiens d'Amérique du Sud, le crocodile apparaît également comme un substitut du jaguar, expression des forces chtoniennes. Il a généralement pour antagoniste la tortue. La complémentarité jaguar-crocodile recouvre celle des éléments feu et eau dont ils sont les avatars, ou les maîtres.

Chez les Mélanésiens, le crocodile-ancêtre, fondateur de la quatrième classe sociale, la dernière ne date, a également le serpent pour substitut.

Nulle part mieux que dans les rites initiatiques de la société Poro du Liberia n'apparaît sa profonde signification initiatrice. Pour la célébration de ces rites - de circoncision - les jeunes enfants, appelés à devenir par là des adultes, disparaissent en forêt pour une retraite qui peut durer quatre ans. On dit alors qu'ils sont morts, dévorés par le Poro ou esprit-crocodile. Ils sont censés alors subir une nouvelle gestation au terme de laquelle, s'ils ne meurent pas - ce qui se produit parfois -, ils sont rejetés par le Poro après avoir perdu leur prépuce. On dit alors qu'ils naissent une nouvelle fois, portant des cicatrices qui sont la marque des dents du Poro - ce qui n'est pas sans rappeler l'idée de la vagina dentata. Un patient du Dr Abraham, souligne Bruno Bettelheim commentant cette coutume, comparait le vagin aux mâchoires d'un crocodile, ce qui indique qu'à notre époque les Occidentaux peuvent produire des phantasmes analogues.

Dans la mythologie égyptienne, le crocodile Sobek, qui assiste avidement à la psychostasie, est le Dévorateur. Il engloutira les âmes qui n'auront pas pu se justifier et qui ne seront plus d'ordures dans son ventre. Mais pour la traversée des gués avec les troupeaux, on recourait à de nombreux procédés magiques pour éviter le crocodile ; il était même chanté, par dérision sans doute, comme le Charme des Eaux. Des temples lui furent élevés, cependant, dans la région des lacs ; une ville lui fut dédié : Crocodilopolis. Levé des eaux primordiales, il fut invoqué comme le taureau des taureaux, grand être mâle, dieu de la fécondité, à la fois aquatique, chtonien et solaire. On le voyait en effet sortant des ondes, comme le soleil au matin, et dévorant les poissons, considérés comme les ennemis du soleil. On apprivoisait des crocodiles sacrés, que l'on ornait de bijoux.

Pour Plutarque (Isis et Osiris, 75), le crocodile sera un symbole de la divinité. Mais les raisons qu'il en donne sont parmi les plus faibles de l'herméneutique sacrée : Il n'a point de langue ; or la raison divine n'a point besoin de paroles pour se manifester. C'est le seul animal qui, vivant au milieu des eaux, ait les yeux couverts d'une membrane légère et transparente : il voit sans être vu, privilège du premier des dieux. Les crocodiles produisent soixante œufs qu'ils mettent autant de jours à faire éclore. C'est aussi soixante années qu'ils vivent le plus longtemps. Or le nombre soixante est le premier que les astronomes emploient dans leurs calculs.

Dans la Bible, le crocodile, sous le nom du Léviathan, est décrit comme un des monstres du chaos primitif (Job, 40, 25 ; 41, 26).

C'est d'ailleurs cette image qui a prévalu dans les rêves, tout au moins des Occidentaux : le crocodile s'apparente au dragon quant à sa signification, mais il renferme une vie encore plus ancienne, plus insensible, capable de détruire impitoyablement celle de l'homme. Il est un symbole négatif, car il exprime une attitude sombre et agressive de l'inconscient collectif.

Sa position d'intermédiaire entre les éléments terre et eau fait du crocodile le symbole des contradictions fondamentales. Il s'agite dans la vase, d'où sort une végétation luxuriante : à ce titre, il est symbole de fécondité. Mais il dévore et détruit, sortant soudain des eaux et des oiseaux : à ce titre, il est le démon de la méchanceté, le symbole d'une nature vicieuse. Fécondité, cruauté, il est l'image de la mort et joue un rôle de psychopompe : les défunts étaient parfois représentés en Egypte sous forme de crocodiles. Il ressemble aux grands hydrosauriens préhistoriques e aux dragons des légendes : à ce titre, il est le maître des mystères de la vie et de la mort, le grand initiateur, le symbole des connaissances occultes, la lumière alternativement éclipsée et foudroyante."

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


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Pour Jamie Sams et David Carson dans Les Cartes médecine, Découvrir son animal totem (édition revue 1999, traduction française 2010) :


"Le puissant cadeau de la médecine de l’Alligator est celui qui provient de l’intégration et de la pleine appréciation de tout ce que la vie nous apporte. L’Alligator nous montre l’importance de bien assimiler les plaisirs et les souffrances de la vie. De bien des façons, la médecine de l’Alligator se reflète dans son comportement. Lorsqu’il plonge sous l’eau en s’enroulant autour de sa proie, il nous montre qu’il faut encaisser les coups lorsque les circonstances de la vie nous ébranlent. Entreposer soigneusement sa proie sous un tronc d’arbre jusqu’à ce qu’elle soit tendre nous enseigne la patience et la persévérance.


Choisir d’en rire lorsque nous trébuchons sous l’effet de la gravité de notre attitude peut immédiatement désamorcer l’emprise de notre colère et de nos jugements de valeur, de notre suffisance et de notre inflexibilité. Une fois cette rigidité éliminée, vous êtes à nouveau libre d’intégrer les circonstances présentes et ainsi découvrir ce qui vous avait échappé auparavant. Vous êtes alors prêt à comprendre l’enseignement de l’Alligator qui est d’assimiler la valeur de chaque leçon de vie. Les adeptes de la médecine de l’Alligator s’abstiennent de porter des jugements de valeur avant d’avoir examiné les faits et analysé toutes les implications. C’est peut-être l’occasion de mettre de côté les opinions et les critiques afin de réellement comprendre la situation que l’on y vit. L’Alligator a peut-être fait surface dans la rivière de votre vie pour que vous puissiez assimiler la situation avant de poser un geste irréfléchi. Vous pourriez aussi avoir à négocier avec quelqu’un de trop rigide ou de trop sérieux. Dans ce cas, reconnaissez votre flexibilité sachant que vous étendez vos horizons au-delà de vos limites, tandis que d’autres s’enlisent dans les sables mouvants qu’ils ont eux-mêmes créés.

Êtes-vous à ce point bousculé par la vie que vous ne prenez pas le temps d’apprécier vos victoires ou d’assimiler vos rites de passage ? Si oui, il serait peut-être temps de reconnaître votre progrès sachant que les solutions rapides de compromis ne tiennent pas la route lorsqu’on parle d’objectifs à long terme. Évitez de vous enfoncer dans le bourbier des jeux de critiques. Prenez des décisions réfléchies, révisez votre processus de guérison et intégrez la croissance tirée des leçons de vie. Dans chaque cas, l’Alligator vous prévient que votre perception a peut-être été déficiente. Demandez-vous quel point de vue ou quelle possibilité vous avez écarté. Est-ce que cette pièce manquante du casse-tête vous a empêché d’avoir une juste vue d’ensemble de la situation actuelle ? Si oui, il n’est jamais trop tard pour réévaluer la situation à la lumière d’un point de vue plus flexible et plus éclairé. Rappelez-vous, les yeux et les narines de l’Alligator sont souvent les seuls organes sensoriels qui ne sont pas submergés tandis qu’il évalue la situation. L’Alligator étudie toutes les probabilités avant de poser un geste.

A l’envers : La représentation de l’Alligator en sens contraire signifie souvent que c’est le moment de rire devant une situation conflictuelle, si nous voulons survivre. Si le ventre de l’Alligator flotte, exposé à la surface de l’eau, cela signifie peut-être que des gestes imprudents ou des paroles irréfléchies vous ont placé dans une situation de conflit. Les mâchoires menaçantes de l’Alligator vous incitent à ne pas devenir la proie de schémas ou de solutions faciles. Si la morsure de l’Alligator en sens contraire vous a sectionné une artère, ce n’est pas un simple pansement qui réglera votre problème. Des solutions réfléchies, stables et à long terme, voilà la solution. Si vous êtes devenu inflexible et opiniâtre, prenez de la distance à l’égard de ces pensées embrouillées et ces sentiments ténébreux qui retardent votre progrès. Dans chaque cas, l’Alligator nous rappelle qu’il faut gratter sous la surface, évaluer toutes les possibilités, prévenir les risques et les pièges et s’ouvrir aux opportunités. Si vous intégrez tous ces points de vue, il sera plus facile de vous retourner sur vous-même et de sortir gagnant.

Mot-clef : intégration."

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Pour Nicki Scully, auteure de Méditations de l'animal pouvoir, Voyages chamaniques avec les alliés esprits (1991 et 2001 pour l'édition originale ; Guy Trédaniel Éditeur, 2002),


"En Égypte, le Crocodile était vénéré sous la forme du dieu Sobek. C'est un personnage très important, mais souvent incompris, du panthéon égyptien.

Quand vous avez besoin de retrouver votre équilibre, Sobek est un allié approprié. Son travail a trait au cerveau. Chez les humains, l'hypothalamus correspond au cerveau reptilien. Le fort potentiel curatif de Sobek est associé à l’hypothalamus, la partie du cerveau qui contrôle le système nerveux automatique - les glandes, les muscles lisses, et toutes les fonctions inconscientes. Sobek est ici le roi ; il contrôle toutes les fonctions. Cela le place dans une position clef pour communiquer avec le corps. Le mental conscient a la capacité de communiquer avec le mental inconscient. Nous percevons le plus souvent cela comme une intuition.


Sobek, de son siège de pouvoir à l'hypothalamus, est l'intermédiaire entre le système nerveux et le système endocrinien, les glandes et les hormones. Il détecte les changements dans le corps et envoie les hormones. L'hypothalamus est au centre du phénomène esprit-au-dessus-du-corps. Le cerveau reptilien est en rapport avec les émotions primales - rage, agressivité, sexualité, et toutes les impulsions liées à notre côté le plus animal. Il contrôle aussi la température du corps.

Parce que l'hypothalamus régule les rythmes biologiques, Sobek est étroitement connecté au naturel flux et reflux des choses. Sa partie du cerveau est le centre d'alimentation, qui vous dit si vous avez faim ou non, permettant à Sobek de vous aider si vous avez des problèmes digestifs. Le centre de la soif et les fonctions veille / sommeil sont inclus aussi dans sa sphère d'influence.

Pour devenir divins, nous devons accepter notre soi animal et équilibrer notre soi reptilien. Le Crocodile est le plus haut développement du reptile, le surveillant de la partie reptilienne de votre cerveau. Il fournit la connexion qui lie le mode intuitif au mode scientifique.

Votre peur des Crocodiles peut être diminuée par la reconnaissance de votre propre détermination et du sens de l'humour de Sobek, qui est plus reptilien que cérébral, et se fonde sur le plaisir. Ses plaisanteries se rapportent souvent à son propre être et sont souvent enfantines.

Le voyage que Sobek a fait dans le Chaudron a trait à l'obtention de ce que vous voulez. Il est très puissant et on ne doit pas en abuser. Une fois que vous avez appris comment le Crocodile parvient à ses fins, décidez de la fréquence de l'utilisation de la technique, et ayez votre dessein en tête quand vous entreprenez de rendre visite à Sobek. Demandez une seule chose chaque fois que vous faites ce voyage, pour que vous puissiez vous concentrer avec précision sur ce que vous voulez. Et pensez-y, faites bien attention à ce que vous demandez, parce que vous risquez fort de l'obtenir !

Le Voyage du Crocodile, comme celui du Papillon, du Léopard persan, de la Chouette, du Léopard des neiges, du Morse, du Kangourou et de l'Abeille fait partie des "Voyages de transformation. Dans cette section, vous pouvez travailler sur des situations et des problèmes de votre vie qui requièrent un changement, apprenant à changer l'adversité en avantage, et à utiliser l'alchimie pour créer ce dont vous avez besoin dans votre vie.

Le Voyage de Sobek

[Faites l'alchimie du Chaudron...]

Quand vous sortez de l'alchimie, Thoth vous emmène à un temple en Égypte, au bord du Nil. Sur le côté du temple, il y a des marches qui conduisent au bord d'un très grand bassin naturel avec des roseaux et autres plantes aquatiques.

De nombreuses paires d'yeux vous regardent depuis l'eau. Maintenant, vous pouvez voir le haut de la tête des Crocodiles. Ils commencent à nager en rond, créant un tourbillon dans l'eau. Ils vous font signe avec leur queue, vous indiquant de sauter au milieu du tourbillon qu'ils créent... Sautez.

Vous êtes tiré vers le bas, encore et encore - encore plus bas. Ce n'est plus l'eau, mais une peau de Crocodile qui vous entoure. Les côtés du tourbillon sont garnis de Crocodiles. Tandis que vous tourbillonnez, vous vous changez en Crocodile. La sensation est reptilienne, différente d'un mammifère, mais aussi différente d'un serpent. Prenez conscience des écailles qui recouvrent votre long corps, et des énormes griffes de vos pieds. Vous ne pouvez pas très bien voir devant, mais vous pouvez voir sur les côtés et rouler vos yeux sur les côtés de votre tête. Ouvrez grandes vos mâchoires. Habituez-vous à vos dents et à votre grande taille...

Asseyez-vous la gueule à demi-ouverte, les yeux à demi retournés. Détendez-vous et examinez les choses depuis votre point de vue de Crocodile. Le tourbillon s'est arrêté. D'autres Crocodiles sont autour, dissimulés dans l'eau. remarquez comment ils communiquent entre eux.

De Crocodile, vous pouvez apprendre à être observateur, à voir plus clairement, à attaquer quand le moment est venu, et à être patient jusqu'à ce moment. Tandis que vous patientez, pensez à ce que vous voulez. Commencez à emmagasiner de l'énergie, attendant le on moment tandis que vous vous préparez à frapper. Remarquez comment vous emmagasinez de l'énergie, et accumulez de la tension dans le calme et la détente. Extérieurement, vous êtes relaxé, attendant patiemment, mais votre clame extérieur est comme une coquille autour d'une bombe.

Restez attentif à l'accumulation de tension dans le jeu d'attente du Crocodile. Vous savez ce que vous cherchez. Sentez l'accumulation de cette force, le rassemblement du pouvoir. Cela commence au milieu de votre ventre et se répand, comme le gonflement d'un ballon. Quand c'est prêt, vous vous sentez plein. Votre corps est débordant, gonflé, même vos yeux. Vous frémissez de la plénitude du pouvoir qui s'est accumulé en vous.

Concentrez-vous exactement sur ce que vous voulez. Vous l'avez déjà identifié dans votre état relaxé, en retrait. Vous avez la faculté de savoir précisément quand bouger, de connaître le moment de lâcher la bride à votre énergie accumulée. Maintenant, définissez exactement ce que vous voulez - et allez-y ! Vous bondissez comme un ressort, atteignant immédiatement votre objectif... [Longue pause]

Quand vous avez achevé votre travail en tant que Crocodile, donnez deux coups de queue pour vous connecter avec le tourbillon. Vous êtes attiré, englouti par le tourbillon - en arrière, jusqu'au bord du bassin. Vous vous retrouverez sur la rive, tandis que le Crocodile se retourne dans le bassin.

Donnez une offrande nourriture à votre ami Crocodile... Recevez tout autre message qu'il peut vous délivrer à ce moment.

Thoth est là pour discuter de cette expérience avec vous...

[Quand il sera temps, Thoth vous aidera à rentrer dans votre corps...]


Mot-clef : Obtenir ce que l'on veut."

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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :


"Le crocodile, lui aussi [à l'instar du crapaud qui constitue le sujet de la notice précédente] , est un animal amphibien. Mais cette fois, il s'agit d'un reptile. Est-ce lui qui a inspiré ceux qui, n'en ayant jamais vu de leur vie, ont cru reconnaître en lui, justement, un dragon ? C'est bien possible. Car à l'instar du crapaud, et sans doute plus encore que lui, le crocodile, du fait même que c'est un reptile, est un animal primitif, d'autant plus qu'il est féroce sauvage, imprévisible. Ce 'est pas un hasard si les Égyptiens virent en lui un attribut de leur dieu Seth, la divinité de l'orage et e la guerre, aux colères redoutables et redoutées de tous parce qu'elles étaient toujours annonciatrices de fléaux, de catastrophes, de destructions. Mais il était surtout la figure symbolique de Sobek, le dieu créateur du monde, selon les Égyptiens toujours, qui justifiaient leur croyance par le fait qu'il n'était pas sorti du limon originel, des eaux matricielles. toutefois, son rôle de créateur du monde n'excluait pas sa férocité.

Ainsi, dans un rêve, lorsqu'un crocodile apparaît, c'est surtout aux principes et aux symboles qui se rattachent à la figure du dragon qu'il faut associer la présence de ce reptile venu du fond des âges. Il révèle souvent que des forces obscures et sombres sont en train de surgir de la nuit de notre inconscience. Il s'agit alors d'émotions, de pulsions inhibées ou refoulées qui menacent de nous submerger et de nous induire à avoir des réactions primaires ou primitives.

A noter que la fascination qu'exercent sur nous les lointains ancêtres du crocodile - dont il semble bien qu'il soit un descendant direct -, à savoir les dinosaures, révèle à quel point des forces obscures et primitives sommeillent en nous à notre insu le plus souvent, bien sûr, mais dont nous craignons toujours qu'elles se réveillent, nous envahissent et nous détruisent, comme furent détruits jadis les grands sauriens, d'une manière toujours inexpliquée à ce jour, malgré les spéculations des scientifiques à cet égard. Sobek, le dieu crocodile créateur du monde, selon les Égyptiens, pouvait être aussi, toujours selon eux, le destructeur du monde."

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D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; traduction française : Éditions Véga, 2006) :


"Guide d'interprétation

En tant que symbole onirique

Intégration ; Digestion ; Danger ; Survie ; Agressivité ; Fécondité ; Pouvoir.


En tant que gardien ou protecteur

Protège contre les jugements hâtifs et les solutions irréfléchies ; Avertit contre la rigidité et l'inflexibilité.

En tant que guérisseur

Fortifie les glandes surrénales ; Aide à la survie quotidienne ; Favorise la digestion et le métabolisme.


En tant qu'oracle ou augure

Quelle est la pièce manquante de votre vie ? ; Danger caché sur la surface.


Mythes et contes

En Égypte, le crocodile était un symbole du chaos, associé au dieu Seth.

Si le crocodile / alligator est votre animal de pouvoir

Vous êtes une âme très ancienne et une personne extrêmement puissante, au point de causer des ravages si vos tendances négatives échappent au contrôle. A votre pire, vous pensez avoir le droit à tout ce que vous désirez et viserez impitoyablement cet objectif, quelles qu'en soient les conséquences. Ceci dit, vous avez de nombreuses qualités merveilleuses que d'autres imitent. Par exemple, vous êtes expert à la survie et rien ne vous arrête longtemps. Pour une décision difficile, vous prenez votre temps et arrivez à la conclusion juste en analysant les faits. Vous programmez tout, que ce soit en affaires ou en amour.

Demandez au crocodile / alligator de vous aider à :

  • obtenir ce que vous voulez dans la vie

  • à contrôler vos instincts agressifs

  • à considérer l'effet de vos actions sur les autres lorsque vous poursuivez vos buts.

Accéder au pouvoir du crocodile / alligator en :

  • vous accordant un mois pour réfléchir à une décision importante

  • observant attentivement votre concurrent en affaires avant d'entreprendre quelque chose.

Comme le dragon légendaire, l'alligator et le crocodile sont censés être les gardiens de la connaissance et de la sagesse. Quelle sagesse et savoir incarnez-vous ? Écrivez quelques pages dans votre journal sur ce que vous avez appris jusque-là sur la vie.

Élément Eau."

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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :

Message des alligators et des crocodiles :


Nous n'avons peut-être pas de corps émotionnel

mais nous avons un corps spirituel ainsi qu'une connexion à la Source pure ? Nous accomplissons un travail spirituel important d'une capacité cosmique. Le message que nous vous adressons est le suivant : »Ne jugez pas sur l'apparence ni sur le compor- tement. » Ne vous arrêtez pas à ce que vous voyez et plongez votre regard jusqu'à l'âme de toute créature : c'est là que vous trouverez sa vraie nature.

Les crocodiles et les alligators ont été parmi les premiers reptiles à venir sur Terre et ils portent encore le plan divin original qui leur a été donné par la Source. Dans cette même veine, ils transportent l'énergie pure de la Source pure de la Source et, à cause de cela, ils savent exactement qui ils sont et pourquoi ils sont sur Terre. Ils agissent selon leurs instincts innés. Ces reptiles intelligents coordonne leurs actions pour chasser en groupe et communiquer les uns avec les autres par télépathie.

Ils viennent d'autres univers. De nombreuses créatures provenant de différentes parties inconnues du cosmos semblent bien étranges aux humains et ils en ont peur. Comme tous les reptiles, ils font descendre leur énergie en passant par Neptune, qui est une planète aquatique de spiritualité suprême et de conscience psychique.

Ils descendent également sur cette planète particulière car elle renferme la sagesse de l'Atlantide et de la Lémurie, afin de se familiariser avec la sagesse d'une fréquence élevée de ces deux civilisations. Ils détiennent et diffusent particulièrement l'ancienne sagesse de la Lémurie. Leur travail de service est d'absorber cette sagesse dans leurs champs énergétiques et de la répandre lémurienne au-delà de l'Australie vers l'Afrique, l'Amérique et l'Asie. Quand vous voyez un crocodile qui se prélasse au soleil, il fait peut-être de son mieux pour diffuser les clés et les codes de la sagesse lémurienne dans le monde.

Ils ont aussi un lien fort avec la Terre creuse et ils apporteront la connaissance et la sagesse de nombreuses tribus et cultures anciennes, puis les déversent de leurs champs énergétiques dans le sol, les arbres et toutes les créatures qui accepteront de les recevoir. C'est ainsi qu'ils gardent vivantes l'histoire et la sagesse du monde préhistorique. En répandant la sagesse de la Terre creuse, ils aident à préserver la stabilité du monde.

Ils se connectent aussi directement à leurs planètes d'origine et accèdent à la sagesse d'ici pour passer dans la Terre creuse, formant ainsi la connaissance de base de Gaïa.

Ils étaient présents sur Terre pendant l'âge d'or de Pétranium qui était l'âge d'or de l'Afrique, de nombreuses années avant Mu, la Lémurie et l'Atlantide.

Physiquement, les crocodiles ont un museau pointu en forme de V et des dents qui dépassent de la lèvre supérieure, de sorte qu'ils ont l'air de sourire. Ils sont beaucoup plus gros que les alligators, qui ont des museaux plus larges en forme de U. Le plan original conçu par la Source a permis ces variations dans le cadre de différentes expériences sur Terre, pour voir comment chacun se comporterait sur Terre.

Ces créatures n'ont pas d'ange attitré, mais elles sont protégées et assistées par le royaume des élémentaux. Étant donné que les crocodiles et les alligators vivent dans l'eau et rampent ou courent sur la terre, ce sont les élémentaux de la terre et de l'eau qui travaillent avec eux.

Les ondines sont des élémentaux de l'eau de la troisième dimension, qui ont pour tâche de préserver la pureté de l'eau tant au niveau physique qu'au niveau énergétique. Elles purifient les énergies inférieures qui se trouvent dans l'entourage de ces créatures. En échange, ces redoutables reptiles transmettent l'ancienne sagesse et la connaissance aux ondines, qui se font un plaisir de les stocker et des les ramener sur leur planète d'origine.

Parmi les elfes élémentaux de la terre, les lutins et les fées ont des rôles spécifiques, mais les gnomes pleins de générosité de la cinquième dimension sont toujours prêts à les aider. Ils aident à coordonner les mouvements des crocodiles et des alligators, afin que la sagesse qu'ils détiennent se propage là où elle peut être le mieux utilisée. Ils s'efforcent également d'aider les reptiles à voir les choses d'un point de vue plus évolué.

Les dragons sont également des élémentaux. Ils peuvent avoir un élémental ou deux ou trois élémentaux. Ceux qui détiennent les élémentaux de la terre te de l'eau visitent souvent les crocodiles et les alligators. Ces magnifiques dragons brun et vert de la quatrième dimension les aident à apprécier leur environnement et le monde de la nature.

Comme toutes les créatures à sang froid, les crocodiles n'ont pas de corps émotionnel Mais ils sentent les pulsations de la Terre d'une manière différente de celle de la plupart des humains.

Bien qu'ils n'aient pas de corps émotionnel, ils suivent leur instinct, et lorsqu'un humain en adopte un, le nourrit et en prend soin, il peut choisir de répondre à cette bienveillance. Une histoire bien connue circule au Costa Rica concernant un crocodile qui avait reçu dans les yeux une balle tirée par un fermier local. A la suite du traumatisme qu'il avait subi, il ne mangeait plus. Chito s'est lié d'amitié avec le crocodile âgé de 17 ans et l'a appelé Pocho. Chito l'a nourri avec des poulets et d'autres aliments, et lui a offert de l'affection jusqu'à ce qu'il obtienne la confiance du reptile. Ils nt fait des spectacles et ont joué ensemble pendant 20 ans, jusqu'à ce que le crocodile meure de causes naturelles.

Les crocodiles protègent férocement leurs œufs et transportent les bébés dans l'eau quand les œufs éclosent, mais ensuite, leurs petits sont livrés à eux-mêmes.

Les alligators femelles prennent soin de leurs petits et les protègent jusqu'à ce qu'ils aient six mois. Ils leur enseignent des techniques de survie et communiquent avec eux par des grognements. C'est un comportement de la quatrième dimension.

Ces créatures sont engagées sur le chemin d'ascension vers la quatrième dimension.


VISUALISATION POUR SE CONNECTER AUX CROCODILES ET AUX ALLIGATORS

  1. Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.

  2. Voyez que vous êtes assis dans un bateau robuste à environ 10 mètres d'un crocodile ou d'un alligator endormi.

  3. Lorsque vous vous connectez au corps énergétique de l'énorme reptile, prenez conscience de l'extraordinaire mouvement de la lumière qui l'entoure.

  4. De son corps, des liens dorés et verts rejoignent Neptune et, de là, des univers et des plans lointains la lumière vibrante se déverse de ces plans lointains dans le crocodile ou l'alligator qui agit comme un transformateur.

  5. Vous sentez ou voyez des lignes vertes et dorées sortir de son corps et s'enfoncer dans la Terre creuse. La lumière du cosmos coule maintenant dans la Grande Pyramide au centre de la Terre creuse pour être traitée.

  6. En même temps, la connaissance et l'information sont libérées de la Grande Pyramide et pénètrent dans le reptile.

  7. Son champ énergétique est une vague palpitante de formes géométriques sacrées, qui se propage comme des doigts parcourant la terre, car elle transmet des informations à la terre, à l'eau, aux arbres et à toutes les créatures qu'elle touche, y compris à vous-même.

  8. Prenez un moment pour admirer la scène et remerciez le crocodile ou l'alligator pour son travail de service.

  9. Ouvrez ensuite les yeux et contemplez le travail de ces créatures étonnantes.

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Pour David Carson, auteur de Communiquer avec les animaux totems, puisez dans les qualités animales une aide et une inspiration au quotidien (Watkins Publishing, 2011 ; traduction française Éditions Véga, 2011), le crocodile appartient à la famille des Qualités intérieures, au même titre que le serpent, la taupe, la tortue, le faucon, le singe, le phénix, le jaguar, le chat, l'éléphant, le l'araignée, le lion, l'ours grizzly, le loup, le corbeau et la corneille, le gorille, le bison et le dragon.

Qualités intérieures :

Le rythme effréné du monde dans lequel nous vivons - exigences du travail, évolution technologique et pressions financières - nous fait aisément oublier notre parenté aux animaux. Il est encore plus facile de négliger notre esprit animal, personnel et intérieur, où nous pouvons puiser force, sagesse et conseils.

Il existe diverses façons de nous reconnecter à nos guides intérieurs. L'une d'elles est de fournir un effort conscient pour trouver l'animal qui compense les faiblesses que nous sentons en nous-mêmes - le lion peut pas exemple nous aider à combattre notre timidité. Une autre approche consiste à identifier un ou plusieurs animaux avec lesquelles nous sentons une affinité particulière et à travailler en lien étroit avec eux sur une large gamme de problèmes et de peurs. Ce chapitre sonde les créatures susceptibles d'offrir un éclairage intérieur particulier sur notre caractère et notre psyché. [...]

Les crocodiles sont habiles. Reptiles tueurs à sang froid, ils sont armés de la patience du calme et de l'attente. Lorsqu’une victime est proche, ils attaquent avec une rapidité extrême. Le spécimen du Nil possède un cerveau très développé, plus qu'aucun autre reptile. Son ouïe et sa vue sont bonnes, son odorat, excellent.

Dans la cosmologie égyptienne, Sobek, le dieu crocodile, naquit des eaux du chaos pour créer le monde. L'histoire des crocodiles est riche de mythes et de symboles ; on pensait qu'ils pouvaient déclencher les crues, dont la fertilité de la vallée du Nil dépendait, et en même temps, on les craignait comme des messagers de mort. Ainsi, ces puissantes créatures étaient associées à la fois à des événements positifs et très négatifs.

A raison, les humains sont effrayés à l'idée de rencontrer le prédateur, dont le spécimen du Nil est l'un des plus grands de l'espèce. Des animaux tels que chiens sauvages, chacals et gazelles, descendus à la rivière pour se désaltérer; composent l'habituel festin du crocodile. Rapidement et brutalement, la redoutable créature saisit son infortunée victime et la maintient sous l'eau jusqu'à ce qu'elle se noie.

Le crocodile fait partie des créatures les plus anciennes. Son cri inquiétant est antédiluvien et nous ramène loin en arrière, à l'ère des reptiles, puis au temps des pharaons et enfin à nos jours - un laps de temps infini.

L’Égypte a connu la prospérité grâce au Nil, nommé très justement "le fleuve de la vie". Le Nil blanc pourrait être le plus grand fleuve du monde, et l’Égypte prétend posséder 22% de sa longueur. L'inondation annuelle enrichit la terre, la rendant fertile et généreuse. L'une des plus anciennes civilisations se forma dans la vallée, de chaque côté du fleuve. Sur les blancs de sable et rives du Nil, des crocodiles impassibles prennent leur bain de soleil. Cet animal veilleur, sentinelle et gardien du temps, est vraiment la reine du Nil.

Mot-clé : Reine du Nil.

Un Bain de crocodile

Cet exercice peut vous aider à puiser dans l'extraordinaire pouvoir du crocodile, celui de la patience, de la survie et du savoir, remontant à des âges immémoriaux. Il s'adresse uniquement aux femmes.

  1. Faites couler une eau agréablement chaude dans une grande baignoire. Entrez lentement dans l'eau, ventre à terre ; étirez-vous et détendez-vous

  2. Étirez vos bras, plaçant vos coudes en opposition, ce qui dessine devant vous la forme d'un diamant, et posez votre tête sur vos mains. demeurez confortablement ainsi, la tête hors de l'eau sur le rebord de la baignoire. Les talons de vos pieds doivent se toucher, orteils vers l'extérieur,. Fermez les yeux et détendez-vous.

  3. Dans cette position à demi flottante, invoquez l'esprit du crocodile. Sentez-vous submergé par plusieurs niveaux de réalité, glissant entre deux mondes, intérieur et extérieur. Sentez-vous glisser dans d'autres univers, réalités et dimensions. Respirez longuement, profondément, simplement et confortablement, sentant l'esprit du crocodile. Faites-le aussi longtemps que vous vous sentez à l'aise. Quand vous avez terminé, remerciez votre totem. Roulez sur le dos, reposez-vous un peu et savourez votre bain de reine."

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Leonardo López Luján, auteur de « Les dépôts rituels et les cérémonies de reconstitution de l’univers à Teotihuacan, Mexique », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 119 | 2012, 9-24, propose une interprétation du Crocodile Primordial chez les habitants de Teotihuacan :


Il y a une vingtaine d’années, López Austin, Sugiyama et moi avons proposé que les serpents à plumes de cette pyramide portaient le temps sur le dos – entre leur tête et la sonnette de leur queue – sous la forme d’une coiffe de grande taille représentant le Crocodile Primordial. A l’époque Postclassique, cette créature mythique, à qui il manquait la mâchoire inférieure, était connue sous le nom de Cipactli. Son corps, celui d’un crocodile ou d’un poisson-scie, symbolisait la croûte terrestre, émergeant du monde aquatique au moment même de la création. Cipactli était donc aussi le premier jour du calendrier divinatoire et représentait le commencement d’un nouveau cycle.

Selon les mythes postclassiques, deux divinités avaient coupé Cipactli en deux pour former les cieux et la terre, plaçant des colonnes entre les deux moitiés, créant ainsi un espace où l’homme allait habiter. Cet espace était formé des quatre régions inférieures. Les colonnes servaient de passages émanant du corps de Cipactli – descendant du ciel et montant de l’inframonde vers la surface terrestre – pour constituer le temps, dans le monde des hommes, en une séquence calendaire. Et ainsi, le temps non-calendaire, omniprésent, restait en suspens, en haut et en bas, dans les deux parties du corps de Cipactli. Toute possibilité d’existence, toute forme du temps, étaient localisées dans les cieux et dans le monde souterrain : au-dessus, chicnauhtopa, ou « les neuf qui sont au-dessus de nous » et en dessous, chicnauhmictlan, ou « les neuf mondes des morts. » C’est pour cette raison que les chamanes pouvaient se considérer, avec leurs moyens de transport mystiques, comme « les voyageurs de l’inframonde et des cieux. » Afin de trouver quelque réalité possible dans « la zone du temps omniprésent », ils passaient à travers les 18 niveaux du corps de Cipactli. 18 niveaux, comme les 18 périodes de 20 jours de l’année solaire. En conséquence, le corps de Cipactli portait en lui la totalité du temps, qui devait être transporté vers le monde des hommes en ordre calendaire. En résumé, on peut considérer la Pyramide du Serpent à Plumes comme un monument érigé en hommage au temps et au pouvoir politique ; c’est là que les divisions du calendrier ont fait émerger le temps dans le monde des hommes. À notre avis, cette interprétation est attestée par les cadavres de plus de 137 personnes sacrifiées et enterrées lors de la consécration de cette pyramide. Le nombre des individus déposés dans chaque fosse (4, 8, 9, 18 et 20) suggère une relation symbolique directe avec la structure de l’univers, ainsi qu’avec les cycles calendaires de 260 et 365 jours.

[...]

Examinons rapidement quelques exemples d’offrandes-cosmogrammes de Tenochtitlan. Un certain nombre recréent les niveaux verticaux de l’univers. Au fond du coffret les prêtres disposaient un lit de sable de mer et de coquillages représentant l’inframonde aquatique. Par-dessus étaient placées les têtes et les plaques dorsales de crocodiles ou encore le nez d’un poisson-scie, en référence à Cipactli, le monstre terrestre qui flottait sur les eaux originelles. Enfin on enterrait une grande variété d’oiseaux – dont des aigles et des hérons – pour symboliser les cieux qui recouvrent tout, et dans la dernière couche du coffret on mettait des images des dieux du feu et de la pluie.

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D'après Laurence Gardner, auteur de L’Énigme du Graal, Les héritiers cachés de Jésus et de Marie-Madeleine (traduction française : Dervy, 2013),


"Le verbe hébreu maisach ("oindre"), d'où provient le terme "messie", dérivait de Messeh, le crocodile sacré d’Égypte. L'onction sacrale des rois était exécutée par les épouses pharaoniques avec la graisse du Messeh et ce sacrement était associé aux prouesses sexuelles de la bête royale. Dans des temps plus lointains encore, l'intrépide dragon-serpent de l'ancienne Mésopotamie était identifié comme le Mûs-bûs.

Généralement, quand la question du mariage de Jésus et de Marie-Madeleine à Béthanie vient dans le débat, la réaction habituelle de l’Église est de dire que "les Évangiles n'indiquent pas que Jésus était marié". Et en réponse, il est classiquement objecté que "corrélativement, ils n'indiquent pas davantage qu'il n'était pas marié". Or, la réalité, c'est que les Évangiles précisent bien que Jésus et Marie étaient mari et femme. Et le rituel d'onction de leur mariage pourrait difficilement être plus explicitement décrit." (p. 81)

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Dans Vert, Histoire d'une couleur (Éditions du Seuil, 2013) Michel Pastoureau s'attache à retracer l'histoire de la perception visuelle, sociale, culturelle de cette couleur en Occident, de l'Antiquité au XIXe siècle. C'est aussi l'occasion d'évoquer d'autres éléments de la symbolique liées à la couleur verte. Ainsi :

"Plus féroce encore est le crocodile, le monstre des fleuves. Bien que son nom évoque plutôt la couleur jaune (croceus en latin, d'où crocodilus), dans les images il est toujours de couleur verte et ressemble à un dragon aptère ou bien à un énorme lézard doté de quatre pieds très larges et de pattes courtes. Son corps est recouvert d'écailles de grandes dimensions, dures et coupantes. Sa tête est horrible à voir, longue et fendue par une immense gueule, privée de langue mais d'autant plus menaçante qu'elle abrite un grand nombre de dents. Ces dernières ne lui servent pas à broyer mais seulement à mordre et à tuer. Le crocodile est en effet extrêmement vorace et, comme sa mâchoire inférieure reste immobile, il gobe plus ses proies qu'il ne les mâche. Son intestin est très long ce qui explique pourquoi sa digestion est lente, l'obligeant à rester longtemps immobile, dans l'eau la nuit, sur la rive le jour. Comme le renard et tous les animaux pleins de ruse, il peut faire semblant de dormir puis se réveiller soudainement, se dresser d'un seul coup de queue et s'emparer de tous les animaux qui se sont approchés de lui. Il est fourbe, violent, glouton. Mais, étrangement, il semble connaître le remords. Tous les bestiaires racontent en effet comment le crocodile, lorsqu'il voit un homme s'approcher de lui, ne peut s'empêcher de le saisir et de le dévorer. Mais ensuite il regrette ce qu'il a fait et pleure longuement, des larmes de crocodile, épaisses, abondantes, verdâtres."

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Sophie Ékoué, auteure de Sagesses africaines (Hachette, 2016), nous rapporte que :


"Dans l'ancien berceau de l'Empire mandingue (aujourd'hui sur le territoire du Mali), le caïman, maître des eaux et génie protecteur, est chargé de préserver la cohésion et la paix dans le village."


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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), l'alligator (crocodile) est défini par les caractéristiques suivantes :


Traits : L'alligator symbolise le fait d'être sans peur, un sens exceptionnel du timing, l'agilité, une force de protection féroce, la détermination et le pouvoir d'attraction du soleil. c'est le représentant d'une période très ancienne, préhistorique, lorsque la survie dépendait de l'efficacité et de la résilience. L'alligator a une peau épaisse, et c'est cela qui fait que vous êtes difficile à deviner, mais très autoritaire. Il se glisse dans l'eau et s'y cache jusqu'au moment où il est prêt à attaquer. cette qualité fait de vous quelqu'un qui réussit dans la carrière qu'il a choisie parce que vous savez instinctivement quand il faut bouger. L'alligator observe sans être vu. Il vous encourage à faire de même. Il représente une nature hautement intuitive et créative, nature que vous avez pu bloquer ou éviter. Il est temps d'accueillir cette partie-là de vous. Tout comme l'alligator, vous êtes hors du temps, vous êtes un sage tout empli d'émerveillement devant l'univers.​

Talents : Naissance ; Courage ; Créativité ; Rusé ; Fiable ; Sans peur ; Discret ; Indestructible ; Ingéniosité ; Vision enthousiaste ; Pouvoir ; Protecteur ; Résilient ; Dissimulé ; Rapide ; Furtif ; Force ; Sagesse.


Défis : Agressif ; Apparence dure ; Cruel ; Féroce ; Virulent ; Prudent ; Intimidant ; Sautant aux conclusions ; Trop sensible aux critiques ; Impitoyable ; Porte rapidement un jugement.

Élément : Terre ; Eau.


Couleurs primaires : Vert.

Apparitions : L'alligator signifie que vous êtes sans peur, que vous avez de profondes émotions et semblez indestructible. L'apparition de l'alligator veut dire que vous devez vous servir de votre force intérieure. Parfois, cela signifie d'attendre jusqu'à ce que ce soit le bon moment pour agir. Si vous bougez trop vite, vous pourrez manquer votre but. Cela veut dire de réévaluer votre façon d'être en interaction avec les autres. Êtes-vous insensible, froid et indifférent ? Si c'est le cas, l'alligator est une indication concrète pour vous inciter à changer de comportement. Même si vous préférez être un solitaire et manifester avec force votre présence ou apparaître froid quand il s'agit d'affaires, l'alligator vous prévient que ce n'est pas ainsi que l'on traite sa famille et ses amis. L'alligator vous aide à attirer les bonnes personnes dans votre vie, il vous aide à prendre des décisions délibérées et à évaluer la situation avant de frapper. Il vous met en garde contre le fait de décider avant d'avoir rassemblé toute l'information disponible sur la question. Mais, une fois que la décision est prise, n'hésitez pas : agissez.

Aide : A chaque fois que vous manquez de clarté ou que vous avez besoin de stimuler votre force intérieure, physique ou émotionnelle, appelez un alligator. Il vous aide lorsque vous prenez des décisions et n'êtes pas sûr de savoir si vous devez attendre ou bondir. Si votre productivité est basse et que vous vous sentiez démotivé, l'alligator peut vous donner le regain d'énergie dont vous avez besoin. Il peut vous aider à garder des secrets, à maintenir votre niveau d'éthique et à rester enraciné et émotionnellement stable. L'alligator peut aussi vous aider lorsque vous avez besoin de ne pas ouvrir la bouche ou que vous devez utiliser des mâchoires puissantes et des dents acérées. Il peut libérer votre courant de créativité pour vous aider à vous mettre en avant avec de nouveaux projets, de nouvelles idées ou inventions.

Fréquence : La fréquence de l'alligator ressemble au bruit du grattement d'une guitare basse. Il est régulier, fort et puissant, mais ensuite, au-dessus du grattement, il y a le battement de tambour. Cela commence doucement pour devenir rapidement un martèlement rapide qui soudain s'arrête, et, tout ce qu'on entend à nouveau, c'est le grattement au rythme régulier.

Voir aussi : Bunyip.

Imaginez...

Vous êtes sur un bateau à moteur dans les Everglades. tout en serpentant dans les eaux saumâtres, vous voyez des oiseaux et la nature sauvage. Votre attention est attirée par deux petits renflements qui dépassent à la surface de l'eau à moins d'une dizaine de mètres. Des yeux vous observent, mais il n'y a pas d'autre mouvement. Vous ressentez de la tension dans l'air, alors que les yeux s'enfoncent lentement dans les profondeurs sombres. Quelques instants plus tard, un alligator sort de l'eau, grimpant avec lenteur sur la rive d'une petite île. Il se tourne et a l'air de porter son regard directement sur vous. Allongé sur le sol, il ouvre sa large gueule, ce qui vous permet de voir ses énormes dents. Il ferme sa gueule d'un claquement sec et vous fixe du regard. Vous ressentez l'énergie de la connaissance ancienne, de la survie et de la sagesse, une énergie qui vient de l'alligator et qui coule vers vous. Dans un respect mutuel, vous lui envoyez des énergies positives de votre propre essence. Vous faites circuler le bateau à travers les marais, mais vous êtes fasciné par cette énergie qui fait à présent partie de vous.

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Dans l'édition revue et augmentée de Les Animaux totems dans la tradition amérindienne (Éditions Le Dauphin blanc, 2019) Aigle bleu nous transmet la médecine de l'Alligator :


Le mot clé de la médecine de l'Alligator est intégration. Lorsque l'alligator saisit sa proie, il la roule dans l'eau De cette façon, il désoriente la bête et l'empêche de se ressaisir ou d'attaquer à nouveau. Dès que toute résistance est dissipée, il enfouit sa proie au fond de l'eau et attend que la viande devienne tendre et bien faisandée avant de la dévorer.

Cette médecine nous enseigne l'intégration, la capacité de bien saisir et de profiter de toutes les expériences de vie, les désagréables aussi bien que les agréables. Tout réside dans l'attitude avec laquelle nous abordons ces occurrences. De même que, dans les arts martiaux, on nous apprend à rouler au sol pour ne pas nous blesser lors d'une chute. Si nous savons plier et rouler au gré des expériences difficiles, nous saurons mieux les intégrer afin de profiter des enseignements qu'elles nous apportent.

Tout est source d'enseignement. Rien n'est hasard ou coïncidence. toutes nos circonstances de vie, nous les avons programmées pour apprendre d'elles. Si nous nous plaignons et nous lamentons, refusant ainsi les expériences difficiles ou désagréables, nous n'apprendrons pas les leçons qu'elles comportent et nous devrons donc recommencer, revivant, encore te encore, les moments difficiles de la vie. Mieux vaut tout accepter et, de cette manière, apprendre à intégrer toutes les circonstances de vie ainsi que les sagesses qu'elles nous enseignent. Il faut aussi être ouvert à apprendre de tous ceux et celles qui sont sur notre chemin. Cela est souligné par le fait que l'alligator n'hésite pas à manger d'autre alligators si l'occasion se présente, et que la force de ses mâchoires est la plus puissante jamais mesurée de toutes les espèces vivantes. Ainsi, il n'a aucune hésitation, prend ce qui se présente à lui et le fait avec force.

La médecine de l'alligator nous enseigne aussi la patience, celle d'attendre le moment juste pour agir. Dans la vie, il est sage d'attendre le bon moment, de savoir être immobile suffisamment longtemps pour permettre à la proie de venir tout près de l'eau afin de boire avant de la saisir. Il vaut mieux attendre que la viande soit bien tendre et facilement digestible avant de la manger. Trop souvent, notre hâte, notre précipitation et notre énervement nous font perdre des occasions précieuses, saccager le travail et échapper la vaisselle. Elles nous font remettre l'ouvrage avant qu'il ne soit complètement corrigé. Nous faisons alors des erreurs, perdons la confiance de nos collaborateurs et ne profitons pas pleinement de tout ce que la vie nous offre. L'alligator souligne la vertu de la patience en sachant rester très longtemps sous l'eau, parfois jusqu'à plusieurs heures, en détournant sa circulation sanguine uniquement vers ses poumons et son cerveau.

Ainsi est-il bon de nous inspirer de la médecine de l'alligator, ce qui nous permettra de devenir bien gras et très vieux, remplis de la sagesse de vie ! Faites appel à sa médecine pour apprendre l'intégration et la patience et ainsi profiter pleinement de tout ce que la vie vous offre !

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Littérature :

Une nouvelle fantastique de Renée Vivien : La Saurienne.

 

Odile rêve au bord de l’île, Lorsqu’un crocodile surgit ;

Odile a peur du crocodile.

Et lui évitant un « ci-git »

Le crocodile croque Odile.

Caï raconte ce roman,

Mais sans doute Caï l’invente

Odile alors serait vivante.

Et, dans ce cas-là, Caï ment.

Un autre ami d’Odile, Alligue,

Pour faire croire à cette mort,

Se démène et intrigue,

D’aucuns disent qu’alligue a tort.

Jean Cocteau

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L'Alligator

Sur les bords du Mississipi Un alligator se tapit. Il vit passer un négrillon Et lui dit : « Bonjour, mon garçon. » Mais le nègre lui dit : « Bonsoir, La nuit tombe, il va faire noir, Je suis petit et j’aurais tort De parler à l’alligator. » Sur les bords du Mississipi L’alligator a du dépit, Car il voulait au réveillon Manger le tendre négrillon.

Robert Desnos, "L'Alligator" in Chantefables et Chantefleurs, 1952.

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Dans L'Homme à l'envers (Éditions Viviane Hamy, 1999), Fred Vargas imagine un personnage abandonné dès l'enfance qui invente des contes africains pour se rapprocher des ses origines africaines :

"-Tu les inventes, tes histoires.

- Et alors ? Tu connais un moyen de faire autrement ?

Camille frissonna, alla chercher un pull à l'arrière du camion. Il ne pleuvait pas, mais la brume poissait le corps comme un linge mouillé.

- Partout, la nourriture était à portée de leur main, continua Soliman. Mais l'homme prenait tout pour lui et les crocodiles se plaignaient de sa voracité égoïste. Pour en avoir le cœur net, le dieu du marais puant prit la forme d'un crocodile et s'en alla contrôler la situation par lui-même. Après avoir souffert la faim pendant trois jours, le dieu du marais convoqua l'homme et lui dit : "Dorénavant, l'Homme entra dans une terrible colère et ôta à l'homme le goût du sang, de la chair fraîche et de la viande crue. A dater de ce jour, l'homme dut faire cuire tout ce qu'il portait à sa bouche. Ça lui prit beaucoup de temps et les crocodiles eurent la paix dans leur royaume de la viande crue.

- Pourquoi pas, dit Camille.

- Alors l'homme, humilié d'être devenu la seule créature à manger cuit, repassa tout le boulot à la femme. Sauf moi, Soliman Melchior, parce que je suis resté bon, parce que je suis resté noir, et ensuite parce que je n'ai pas de femme.

[...]

- Merde ! cria Soliman. Mais on s'en branle qu'il soit spécial ! Et l'âme de Suzanne, Camille ? dit-il en se tournant vers elle. Tu y penses, à l'âme de Suzanne ? Coincée pour l'éternité dans ce fichu marigot puant avec les crocodiles ? Tu ne crois pas qu'elle est dans une position spéciale, Suzanne ?

- On n'est certain de rien, au sujet de ce marigot, observa le Veilleux. Je ne vais pas te le redire cent fois.

- Tu ne crois pas qu'elle compte sur nous, Suzanne ? continua Soliman. Qu'à l'heure qu'il est, elle doit se demander ce qu'on est bien en train de trafiquer ? Si on l'oublie ou quoi ? Si on est pas en train de se remplir de vin en sen fichant pas mal ?

- Non, Sol, je ne crois pas ça."

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Dans Un lieu incertain (Éditions Viviane Hamy, 2008) comme dans tous ses romans, Fred Vargas utilise la métaphore animale pour mieux brosser le portrait de ses personnages :

"Emile s’était mis debout, avait jeté la brindille, rempoché son tabac et ses allumettes. Il se mordait la lèvre, l'expression soudain harassée. Découragé, piteux, immobile comme un vieux crocodile. Trop immobile. Est-ce à ce moment qu'Adamsberg comprit ? Il n'eut jamais la réponse exacte. Ce qu'il sut sans aucun doute, c'est qu'il s'était reculé, s'éloignant d'Emile, dégageant de l'espace comme pour lui laisser du champ libre. Et Emile se détendit avec, précisément, la rapidité irréelle d'un crocodile, telle qu'on n'a pas même le temps de voir le mouvement d'attaque. Avant qu'on ait pu compter un, le reptile a saisi le gnou à la cuisse. Avant qu'on ait pu compter un, Mordent et Retancourt étaient au sol, et impossible de savoir où Emile avait frappé."

 

Nicole Viloteau, autrice de Un Baiser d'ailes bleues, 150 rencontres avec des animaux extraordinaires (Éditions Arthaud, 2009) croque sur le vif des instants de nature précieux :


[...] J'espérais découvrir un gros varan, l'un de mes reptiles préférés. En détaillant la silhouette noire du mâle talégalle, que vois-je se profiler derrière lui, en contrebas de la rivière ? Un énorme crocodile marin, en train de se prélasser au soleil ! Sans doute pour digérer ou se débarrasser des brochettes de sangsues invariablement agglutinées autour du cloaque et dans l'entrecuisse, là où la peau est plus fine à percer.


Le monstre frise les cinq mètres et ressemble à s'y méprendre à un vieux tronc d'eucalyptus. Sieur Porosus dort ou fait semblant. Je me rapproche en catimini de la rive en surplomb pour mieux l'observer : sa vieille écaillure olivâtre maculée de boue grise n'est pas très photogénique ! Je ne suis pas sûre de le revoir les jours suivants à cet endroit : les crocos marins sont imprévisibles....

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