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Symbolisme du 6




Étymologie :


  • SIX, adj. et subst. masc. inv.

Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 cardinal (Roland, éd. J. Bédier, 2059 : De cels d'Espaigne en ad getet mort. XX. E Gualter. VI. e l'arcevesque .V.) ; ca 1120 sis (St. Brendan, 549 ds T.-L.) ; b) 1893 cycl. (B. de Saunier, Mém. de Terront ds Petiot 1982) ; 2. 1464 numéral (La Farce de maître Pathelin, éd. J.-Cl. Aubailly, 1156-1157 : à six Heures) ; 3. subst. masc. a) 1er quart du xiiie s. jeux (Reclus de Molliens, Miserere, 225, 7 ds T.-L.) ; b) 1669 le six de juillet (Retz, Lettre du 27 juin ds Œuvres, éd. R. Chantelauze, t. 8, p. 274) ; c) 1694 « le nombre, le numéro six » (Ac.). Du lat. sex « id. ».

Lire également la définition du mot six pour amorcer la réflexion symbolique.

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Symbolisme :

Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des Symboles (1ère édition, 1969 : Édition revue et augmentée Robert Laffont, 1982) nous rapportent que :


"Pour Allendy, le sénaire marque essentiellement l'opposition de la créature ou Créateur dans un équilibre indéfini. Cette opposition n'est pas nécessairement de contradiction ; elle peut marquer une simple distinction, mais qui sera la source de toutes les ambivalences du six : il réunit en effet deux complexes d'activités ternaires. Il peut pencher vers le bien, mais aussi vers le mal, vers l'union à Dieu, mais aussi vers la révolte. Il est le nombre des dons réciproques et des antagonismes, celui du destin mystique. Il est une perfection en puissance ; ce qui s'exprime par le symbolisme graphique de six triangles équilatéraux inscrits dans un cercle : chaque côté de chaque triangle équivaut au rayon du cercle et six est presque exactement le rapport de la circonférence au rayon (2 π). Mais cette perfection virtuelle peut avorter et ce risque fait de 6 le nombre de l'épreuve entre le bien et le mal.

Dans l'Apocalypse, le nombre 6 aurait une signification nettement péjorative ; il serait le nombre du péché. C'est aussi le chiffre de Néron, le sicième empereur. On peut dire ici que l'épreuve a mal tourné.

De même, le faux prophète, l'Antéchrist de l'Apocalypse, sera marqué au nom de la Bête ou au chiffre de son nom... que l'homme doué d'esprit calcule le chiffre de la Bête, c'est un chiffre d'homme : son chiffre c'est 666 (13, 17-18). Ce chiffre est la somme des valeurs numériques attachées aux lettres. Il désigne César-Néron (si l'on prend les lettres hébraïques), César-Dieu (d'après les lettres grecques) ; il est licite d'universaliser la désignation, puisque l'histoire continue après la mort du Néron historique, non sans que de nouveaux Néron surgissent, et de voir dans le chiffre de la Bête le symbole du pouvoir ou de l’État divinisé.

D'après l'analyse des contes de fées, le six serait l'homme physique sans son élément sauveur, sans cette ultime partie de lui-même qui lui permet d'entrer en contact avec le divin. Aussi le chiffre 6 était-il consacré dans l'Antiquité à Vénus-Aphrodite, déesse de l'amour physique. Là non plus, la virtualité n'a pas été couronnée de succès.

Le nombre six est encore celui de l'Hexaemeron biblique : le nombre de la création, le nombre médiateur entre le Principe et la manifestation.

Le monde fut créée en six jours. Il le fut, remarque Clément d'Alexandrie, dans les six directions de l'espace, les quatre cardinales, le zénith et le nadir. La tradition juive le fait durer pendant six millénaires. Comme Clément fait correspondre le développement cosmique dan le temps et l'espace, Abù Y'qùb Sejestani fait correspondre aux six jours de la création, nombre parfait, les six énergies du monde, les six faces du solide ; ésotériquement, les prophètes (notaqâ) des six périodes. L'art hindou, l'art chinois, l'architecture classique selon Vitruve, a noté Luc Benoist, comportent six règles : les reflets de la création divine. Les pains de proposition des Hébreux, rangés six par six, écrit Saint Martin, nous peignent les deux lois sénaires, sources de toutes les choses intellectuelles et temporelles.

En Chine, pourtant, six est avant tout nombre du Ciel, bien que ce soit seulement du point de vue de la manifestation : c'est, si l'on veut, l'hexagramme k'ien du Yi-king, ce char attelé de six dragons, Ciel en action. Les influences célestes sont au nombre de six. D'une façon plus générale, l'hexagramme indique bien la caractéristique du nombre 6 (= 2 x 3) : deux triangles imbriqués.

Le nombre 6 s'exprime par l'hexagone, ou mieux par l'hexagone étoilé qui est le conjonction de deux triangles inversés. En langage hindou, c'est la pénétration de la yoni par le linga, l'équilibre de l'eau et du feu, symbole de la tendance expansive (rajas) qui est celle de la manifestation. Cette étoile est en Occident le sceau de Salomon, ou le bouclier de David, emblème d'Israël. Elle exprime toujours la conjonction de deux opposés, un principe et son reflet inversé dans le miroir des eaux. On a pu ainsi considérer le triangle droit comme exprimant la Nature divine du Christ, le triangle inverse sa nature humaine, l'étoile étant l'union des deux natures.

L'étoile à six branches est encore le macrocosme, ou l'homme universel, l'étoile à cinq branches étant le microcosme et l'homme ordinaire.

Pour les Chroti, descendants des mayas, six est un nombre féminin, en fonction des six révolutions synodiques de la lune, tandis que sept est masculin. Six relèverait de la symbolique cyclique de la lune, sept de la symbolique lumineuse du soleil ; l'une marque l'achèvement d'une course, d'un cycle, d'une évolution ; l'autre, sa perfection, ou mieux, la jouissance de sa perfection. d'où l'on peut induire que de six à sept s'opère le passage de la manifestation à la conscience de la manifestation, sept étant l'homme, créature éveillée, comme il est la totalité véritable des directions de l'espace, ajoutant le centre aux six directions qui s'y croisent.

Le sixième jour, chez les Mayas, appartient aux dieux de la pluie et de l'orage. Six est un nombre néfaste et ce jour est aussi celui de la mort. On y procède aux divinations concernant les malades. L'animal augural du jour est le Hibou, dont la vue est considérée comme un présage de mort.

Au contraire, comme tous les nombres pairs, exprimant la gémellité de toute création aboutie, six est un symbole faste pour les Bambara ; il est le signe des jumeaux mâles (3 + 3)."

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D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :

Le 6 est le Nombre de la Genèse. Ses deux symboles, l'hexagramme et le Sceau de Salomon, rassemblent les éléments et les astres qui gouvernent le Zodiaque. Historiquement, il semble bien que l'art de la divination et la science des Nombres sont apparus simultanément à Sumer, en Mésopotamie, environ 2 900 ans avant notre ère, soit il y a quelques 5 000 ans. Évidemment, la question de savoir si l'homme a commencé à calculer avant d'écrire, à compter avant de conter, ou l'inverse, se pose. Là encore archéologues et historiens s'accordent pour dire que la science des Nombres est né de l'écriture, mais que le principe d calcul est antérieur à celui de l'écrit. Toutefois, il faut observer que c'est une préoccupation typiquement contemporaine, que d'aborder l'histoire des hommes et celle de l'éveil de l'intelligence en suivant un ordre chronologique. Or, si les traces historiques, justement, des découvertes, préoccupations et sociétés des hommes présentent une certaine chronologie, rien ne nous dit que les éléments qui nous sont présentées sont apparus dans cet ordre. Ainsi, nous pensons que, à l'instar de la mémoire génétique, notre histoire est inscrite en nous, le cheminement que nous avons suivi également, de même que les étapes que nous avons franchies, les degrés d'ouverture de la conscience que nous avons gravis un par un pour avoir cette vision du monde très particulière qui est la nôtre aujourd'hui et qui rend la réalité telle qu'elle est à nos yeux.


La Genèse et le 6. Ce cheminement, cette genèse sont contenus dans l'histoire symbolique du 6. Mais avant d'illustrer ce propos, nous tenons à souligner un point essentiel de la science et de la symbolique, telles qu'elles furent conceptualisés parles Anciens. Comme les symboles du 6 comparés à ceux du 5 nous l'indiquent, c'est dans un ordre décroissant, régressif, qu'il faut envisager les Nombres. Même si nous avons peine à l'imaginer de la manière dont nous utilisons les nombres dans la vie courante, symboliquement et selon la science des Anciens, 5 est plus grand que 6. Cette inversion chronologique illustre le retour que l'homme doit opérer en lui-même pour retrouver son essence originelle et redéployer les ailes de sa conscience retrouvée, elle aussi, qui ne connaît aucune limite, aucune division. Nous sommes là dans le mythe du Paradis perdu, présent dans toutes les cosmogonies mythiques.

Ainsi, si nous voulons comprendre comment, symboliquement, le 5 est plus grand que le 6, quand mathématiquement et chronologiquement c'est le contraire, il suffit de savoir que 6 est le Nombre de la formation de l'homme dans le ventre de sa mère. En effet, biologiquement, au sixième mois de la vie fœtale l'enfant est formé. Les trois mois qui lui restent à vivre dans la matrice correspondant à sa préparation à la vie extérieure, physique, humaine en quelque sorte. C'est, semble-t-il, durant ces trois mis que se mettent en place sa mémoire réflexe autonome. Celle-ci lui permet d'avoir ses propres réactions, indépendantes de celles de la mère, et la structure de sa personnalité dont nous pourrons lire une représentation schématique et symbolique dans le Zodiaque de son thème natal, établi l'instant précis de sa naissance.

On observe donc que 6 est le Nombre de l'homme à la première étape de sa formation, tandis que 5 est le Nombre de l'homme formé et constitué, debout, symbolisé par l'étoile à 5 branches ou pentagramme. De ce fait, on comprend mieux comment 6 procède 5 dans le parcours symbolique des Nombres.


L'hexagramme et le sceau de Salomon. En divisant un cercle ne 6 angles égaux, on obtient un hexagone. En rassemblant ces 6 angles par des lignes horizontales, verticales et diagonales, on obtient une étoile à 6 branches. Mais en dessinant 2 triangles à l'intérieur du cercle et de l'hexagone, l'un debout la pointe dirigées vers le haut, l'autre renversé la pointe vers le bas, nous formons une étoile.

Fiche d'identité du 6 :

Noms : sénaire, sextuor, sextuple, sextil.

Correspondances arithmomanciques, avec les lettres de l'alphabet : F, O et X.

Correspondance avec les lettres-nombres du code de la kabbale : Waw.

Correspondance astrologique : le Taureau.

Couleurs : l'indigo.

Symbole géométrique : l'hexagone et l'hexagramme ou étoile à 6 branches.

Quelques figures et symboles du 6 :

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Dans La numérologie dans l'après-vie, Décryptage de la stratégie qui précède une incarnation (Éditions Arcana Sacra , 2017) écrit par Denis Schneider, voici comment est présenté le 6 :

Symbolique : Vénus. Janus. Terre et Air. Relie le Ciel et la Terre. Symbole d'union et d'opposition, d'évolution / involution.

L'harmonie, la beauté qui s'incarne.

L'Amoureux des tarots.

Signification : La famille, l'amour, les responsabilités familiales, communautaires, nationales.

Dualité, hésitation, incertitude, contrastes : choix de la liberté humaine et de son action, entre le vice et la vertu. Perméabilité ; épreuves et servitudes.

Personnalité : Cherche l'harmonie, l'équilibre, l'amour, les responsabilités.

Pacifiste, rêveur et sensible, sentimental, altruiste, généreux, loyal, a besoin des autres pour se réaliser et évite la solitude.

A tendance à vouloir tout contrôler ; profondément indécis, il a besoin de stabilité relationnelle et affective ; cependant, pris entre vice et vertu, sa tendresse, sa sensualité, son caractère amoureux et passionné, son goût de plaire et son jeu de séduction, sa sexualité et son degré d'exigence le conduisent à mettre son couple en danger. Pourtant la famille, le couple ont pour lui une grande importance et il souffre d'autant plus de cette ambivalence. Son aspiration à la perfection, ses exigences d'absolu vis-à-vis des autres d'une part, et son besoin d'harmonie et de paix d'autre part le place parfois dans des situations délicates d'inconfort ou de souffrance.

Altruiste, sait dépasser ses émotions pour se mettre à l'écoute d'autrui, son sens de la conciliation peut faire merveille.

Sensible aux arts et à la beauté, il manque de sens pratique et de stabilité et est très dépendant des conventions.

Au négatif : Parfois susceptible; intolérant, jaloux, larmoyant et difficile à vivre. Peut confondre le relatif et l'absolu.

Influençable, anxieux, indécis, peut avoir des difficultés à assumer ses responsabilités.

 

Même analyse, mot pour mot dans La Numérologie appliquée, Ontologie et Holistique (Éditions Arcana Sacra, 2018) de Denis Schneider.

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