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La Truffe des cerfs




Autres noms : Elaphomyces granulatus ; Cerf imperméable ; Champignon des cerfs ; Fausse truffe ; Parga ; Petite dame ; Pistolet à mouches ; Truffe de renne ; Truffe du cerf ; Truffe granulaire.


Vérène Chalendar, dans un article intitulé "Éléments de pharmacopée mésopotamienne : retour sur l’ingrédient rikibtu" (Le Journal des Médecines Cunéiformes, 2018, n°32 : 24-55) précise que :


Note 23 : Le terme « Hirschbrunst » était considéré comme l’appellation populaire d’une sorte de champignon ou de truffe (cf. Kobert 1897 : « Der beim Volke in Deutschland hier und da noch als sexuelles Stimulans geltende, unterirdisch vegetierende Hirschschwamm, Boletus cervinus, auch wohl Hirschtrüffel oder Hirschbrunst genannt, heisst mit seinem wissenschaftlichen Namen Elaphomyces granulatus Fr. s. Lycoperdon cervinum L. (Tuberac.) ») que l’on retrouve sous l’appellation « Boletus ou Tuber Cervi », chez les auteurs français du XVIIIe siècle dont voici quelques propos quant à l’origine de cette appellation et quant à l’une de ses indications thérapeutiques : « on a cru qu’elle était produite par la semence du cerf que cet animal répandait à terre lorsqu’il était en rut », « on s’en sert pour exciter la semence » (Lémery 1714, p. 131), « espèce de truffe … d’une odeur spermatique… on s’en sert dans les remèdes qui excitent à l’amour » (Valmont de Bomare 1775, p. 358) ou « la truffe-du-cerf, qu’on nomma par métaphore, boletus cervi, … à cause du goût qu’on croit que ces animaux ont pour cette plante», « elle passe pour aphrodisiaque » (Paulet 1793, p. xii puis p. 103).

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Mycologie :


D'après Jean-Baptiste de Panafieu, auteur de Champignons (collection Terra Curiosa, Éditions Plume de carottes, 2013),


"Du fait de son odeur forte et désagréable, la truffe des cerfs (rien à voir avec les vraies truffes !) était considérée comme "un effet des accidents du rut du cerf". On pensait aussi que les cerfs les mangeaient comme aphrodisiaques, et elles étaient vendues comme telles dans les pharmacies allemandes. On les faisait macérer dans de l'eau-de-vie, cette liqueur "ayant la vertu merveilleuse de ranimer ceux qui étaient affectés de langueur maritale... Quelques charlatans vendaient, au poids de l'or, cette teinture à des jeunes gens blasés et à des vieillards maniaques". Cependant, dès le milieu du XIXe siècle, ces propriétés étaient largement mises en doute par les mycologues !

[...] Trente ans après Tchernobyl, la chair des sangliers de certaines régions d'Europe centrale reste inconsommable, du fait de la présence de césium radioactif. Ces animaux se contaminent en mangeant des champignons souterrains, les truffes de cerf, Elaphomyces granulatus (ici recouverte de terre et parasitée par des Cordyceps canadensis). Le césium enfoncé sous terre est ainsi remis en circulation dans la chaîne alimentaire."

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Bienfaits thérapeutiques :


F.S. Cordier, auteur de Les Champignons, Histoire - Description - Culture - Usages des espèces comestibles, vénéneuses et suspectes... (J. Rotschild Éditeur, 1876) recense des usages anciens de la Truffe du cerf :


La Truffe du Cerf, Elaphomyces granulatus, Fr., servait autrefois à colorer le baume apoplectique. Elle passait pour alexypharmaque, c'est-à-dire comme moyen propre à expulser du corps les poisons, les virus, qui s'y seraient introduits. On lui accordait aussi la propriété de provoquer la sécrétion du lait et d'accélérer l'accouchement. Si elle possède réellement cette dernière propriété, on pourrait la substituer au seigle ergoté. Il est vrai que celui-ci se trouve plus communément dans les pharmacies.

Gleditsch parle d'un paysan qui, pour réveiller en lui les désirs vénériens, prenait tous les jours huit grammes d'esprit-de-vin dans lequel il avait fait macérer la Truffe du Cerf. Il vantait cette liqueur comme ayant la vertu merveilleuse de ranimer ceux qui étaient affectés de langueur maritale. Il en cédait largement et gratuitement à tous les pauvres. Quelques charlatans, moins généreux, vendaient, au poids de l'or, cette teinture à des jeune gens blasés, ou à des vieillards maniaques. Aujourd'hui encore la Truffe du Cerf est usitée dans quelques pays comme aphrodisiaque (Cette propriété n'est nullement démontrée).

 

Selon le site https://viva-academy.com/ :


Les guérisseurs sibériens appelaient le représentant uniquement "l'élixir de la reine des champignons". Les médicaments qui en sont issus sont considérés comme un aphrodisiaque puissant, utilisé pour restaurer la force après une maladie ou une blessure grave. Un mélange de pignons de pin, de miel et de parga concassé a guéri la consommation [?] et d'autres maladies. En Pologne, les médecins ont donné aux couples sans enfants des teintures de champignons sur du vin rouge. Malheureusement, les recettes exactes de ces médicaments ont été perdues.

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Usages traditionnels :


François Simon Cordier, auteur de Les Champignons, Histoire - Description - Culture - Usages des espèces comestibles, vénéneuses et suspectes... (J. Rotschild Éditeur, 1876) évoque l'usage sulfureux de la Truffe des cerfs :


L'Elaphomyces granulatus tient le milieu entre les Vesseloups et les Truffes ; à l'état sec, il devient fragile et pulvérulent.

Passe pour malfaisant. On lui attribue néanmoins une vertu éminemment aphrodisiaque, qui l'a fait vendre très cher en Allemagne. Odeur vireuse ; goût désagréable. Nous n'avons rien de positif sur l'E. granulatus.

Les Élaphomyces ne sont pas d'un usage alimentaire, ils passent même pour malfaisants. Cependant MM. Tulasne en ont fait prendre des quantités considérables à des oiseaux et à des grenouilles, et ces animaux n'ont nullement paru en souffrir.

 

Dr Lucien Marie Gautier, auteur d'un ouvrage intitulé Les Champignons considérés dans leurs rapports avec la médecine, l'hygiène publique et privée, l'agriculture et l'industrie (Libraire J. B. Baillière et fils, 1884) nous apprend que :


Propriétés. La Truffe des cerfs est recherchée, dit-on, par les cerfs et autres bêtes fauves, surtout dans la saison du rut, mais elle n'est pas employée comme aliment. En Allemagne, elle est, paraît-il très recherchée et vendue à un prix élevé comme aphrodisiaque ; mais elle ne semble pas plus mériter cette réputation que les Truffes.

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