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Le signe du Verseau


Étymologie :


  • VERSEAU, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1557 (P. de Mesmes, Inst. astron., p. 195 ds Gdf. Compl.). De verse-eau (graph. att. ds Pomey 1671, Fur. 1690, Trév. 1704-1740) pour « celui qui verse de l'eau » (cf. 1547 l'Aquarius [n. lat. de ce signe] ou Verseur d'eau, v. verseur), calque du gr. υ ̔ δ ρ η χ ο ́ ο ς littéral. « qui verse de l'eau », parce que la période de l'année correspondant à ce signe zodiacal est considérée comme pluvieuse.


Lire également la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Symbolisme :

Dans Le Rythme du Zodiaque (édition originale Astrological Signs - The Pulse of Life, 1943 ; traduction française, Éditions du Rocher, 1981), Dane Rudhyar consacre un chapitre au signe du Verseau :

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D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


"Verseau (20 janvier - 18 février). Ce onzième signe du Zodiaque se situe au milieu du trimestre d'hiver. Il symbolise la solidarité collective, la coopération, la fraternité et le détachement de choses matérielles. Son maître traditionnel est Saturne, auquel on a adjoint, après sa découverte, Uranus.

La figure représentative du onzième signe fait surgir la noble apparition d'un être humain accompli, sous les traits d'un sage vieillard porteur, sous les bras ou sur l'épaule, d'une ou deux amphores ; ces urnes inclinées répandent le flot de l'eau, dont elles sont emplies. Mais la liquidité de ce flot est tout aérienne et éthérée, le caractère fluide de l'air y participant autant que la nature amollie et relâchée de l'eau. Ce milieu invoqué ici est assimilable aux eaux de l'air répandues par les ondes, au fluide de l'océan aérien où nous baignons. Ce signe d'Air à résonance aquatique témoigne d'une substance nutritive plus destinée à désaltérer l'âme que le corps ; et si l'air des Gémeaux évoque la communication de l'esprit, et celui de la Balance le dialogue du cœur, celui du Verseau pose le monde des affinités électives, qui font de nous des êtres vivant dans une communauté spirituelle et en pleine sphère universelle. Le signe a été mis en rapport avec Saturne, dans la mesure où l'astre libère l'être de ses chaînes instinctives et dégage ses forces spirituelles sur une voie de dépossession. On lui donne aussi Uranus pour maître qui remobilise l'être libéré dans le feu de la puissance prométhéenne, en vue de se dépasser.

Face au Lion herculéen, nous avons le Verseau séraphin. L'étoffe intime de ce type zodiacal est fluide, légère, éthérée, volatile, transparente, toute de limpidité spirituelle, pour ainsi dire angélique. Il inclut le don de détachement de soi accompagné de sérénité et le don de soi escorté de l'altruisme, de sens amical, du dévouement social. Il existe aussi un Verseau uranien, prométhéen, qui est l'être de l'avant-garde, du progrès, de l'émancipation, de l'aventure."

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Selon Jacques A. BERTRAND auteur de Tristesse de la Balance et autres signes (1983), les caractéristiques (humoristiques) du signe du Verseau sont :


"Partage du Verseau"

"Rien n'est simple. Tout se complique.

Et même se complexifie, comme disent les gens à qui les mots paraissent trop simples. Méfions-nous de ces gens. Si je devais ajouter un treizième signe au zodiaque (heureusement, le zodiaque me paraît être complet pour un bout de temps encore), j'ajouterais le signe A-qui-les-mots-paraissent-trop-simples. Je le représenterais avec de grosses lunettes, des cornets acoustiques dans les oreilles et des doigts en crayons à bille. Et peut-être aussi avec une queue en forme de divan chinois. Je l'appellerais le signe du Pétard Mouillé Qui Tue. Je sais, c'est sibyllin. (J'adore le mot sibyllin).

Cependant, la simplicité et la complication sont des choses à la fois plus compliquées et plus simples qu'on ne croit. Ainsi, certains individus paraissent se « compliquer la vie » qui vont en fait vers leur simplification. Par ailleurs, il est des simplifications qui compliquent affreusement la marche du monde.

Le verseau est un signe compliqué en quête de simplification.

On le voit sur les photos, à un âge avancé, répandre le contenu de deux fioles, carafes ou amphores. A-t-il trop bu ? Annonce-t-il le déluge ? Il rétablit l'équilibre, nous dit la Tradition qui a beaucoup lu. Il répand équitablement la vie et la mort dans l'univers. Il faut dire que le capricorne a un peu exagéré dans la cristallisation. Le verseau s'occupe de dissoudre tout ça.

Le verseau a peu de goût pour les choses trop denses. L'ordre établi l'ennuie profondément. Les fortes personnalités le chagrinent. Lui ne fait pas tant d'histoires avec son « moi ». (il ne tient pas à s'alourdir – le verseau est un signe d'air.). On comprend que le moi des autres l'agace.

Il aspire à des territoires plus vastes. Il compte bien se consacrer à l'évolution de l'humanité. La fraternité universelle ne lui fait pas peur. Ni même la fraternité cosmique.

Mais il ne faut pas toucher à son indépendance. Et puis il lui faut du changement. Le changement universel ne lui fait pas peur. Il est pour le progrès. Uranus lui inspire toutes sortes de nouveautés scientifiques – de trucs pour débrouiller les choses. Saturne, qui n'aime pas les débrouillards, le tire un peu en arrière : il arrive que le verseau reste seul dans son coin, avec ses jouets électroniques.

Mais, même quand il joue à Cap Carnaval, il ne se donne pas l'air d'avoir inventé la lune.

Le verseau ne paie pas de mine. Il est de nature chétive. (Le lion le tient – sans méchanceté – pour un pauvre type).

Le verseau préfère être Mozart que Beethoven. En tout cas, il n'est pas du genre à jouer trop fort de la batterie pour essayer de couvrir la voix du chanteur. Il ne manque pourtant pas de faire entendre un petit son original, de temps en temps, car, s'il « ne se fait pas remarquer », il ne déteste pas qu'on le remarque quand même.

Il veut plaire. Il ménage. Il écoute. Il fait la part des choses. Mais sa vivacité peut le pousser à des extravagances. Son besoin de changement peut le conduire à d'étranges revirements, à des passions déraisonnables – comme sont beaucoup de passions. Son côté anti-matière lui cause périodiquement des problèmes matériels. Il est sujet aux accidents.

Non conformiste ou même excentrique, le verseau ne verse pas dans le théâtre. D'ailleurs il serait plutôt spectateur. Il assiste au spectacle du monde avec l'art consommé du critique dramatique un soir de première.

Le verseau se soucie de l'avenir. Il a le sens de la continuité. Il rêve de l'homme total. Il est pour le happy end. On voit combien le verseau peut être révolutionnaire. Sa lucidité, sa clairvoyance, associées à son manque de goût pour les réalités banales, en font un parfait surréaliste. C'est pourquoi André Breton était verseau.

L'orgueil, qui est aux natures qui ne paient pas de mine ce que la vanité est aux altesses royales, l'empêche parfois de descendre de ses hauteurs. Notons que les hauteurs dont on ne peut pas redescendre ne sont pas de vraies hauteurs.

Certains verseaux restent bêtement isolés sur des monticules (Valéry Giscard d'Estaing – 1974-1981).

Je n'ai pas dit que c'était le milieu de l'hiver. On s'étonne du fait que l'hiver continue après Noël.

Le verseau verse un peu de neige, puis de l'eau pour la faire fondre. L'eau gèle. Le verseau verse un peu d'antigel. Sa passion pour l'équilibre finit par le conduire à l'inondation. On ne sait plus où on en est. Les poissons commencent à se sentir à l'aise."

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Peter Damian, dans un ouvrage intitulé Manuel astrologique des Fleurs de Bach (Édition originale, 1986 ; Ulmus Company Ltd., 1996 pour la traduction française) explicite le lien que le Dr Bach a mis en évidence entre les 12 signes du Zodiaque et les 12 Guérisseurs :


L'étude du signe va nous offrir une vision intéressante du type Hottonie des marais. Le signe du Verseau offre une plus grande variété d'expression de l'humanité plus que tout autre, et est probablement le plus changeant et le plus versatile.

Les traits du type Hottonie des marais ont certes des points communs avec ce signe. Le Verseau est très indépendant et altruiste, tout autant que remarquablement inventif et original. Ce qui est sûr, c'est qu'il tire une fierté certaine du caractère unique de sa personne. La fierté est en général bien développée, et quelques rares fois prend forme de snobisme, comme cela peut arriver au Lion (mais jamais le Verseau ne se montrera aussi chaleureux et démonstratif dans les affections que le Lion). Le Verseau partage aussi avec son signe opposé le don du commandement. Les qualités diffèrent, en ce sens que le Lion aime diriger à dessein, alors que le Verseau a assez confiance en lui ou est suffisamment autonome pour ce faire. Et plus important, il est plus changeant que le Lion et préfère diriger par l'exemple.

La réputation du Verseau se fonde autant sur son intelligence brillante que sur son véritable rôle « humanitaire ». Les mots-clés du Verseau sont « Je sais », et généralement, c'est vrai ! C'est le signe du génie, tout comme Uranus, sa planète régnante, est la planète du génie. La nature du signe est d'air fixe, ce qui suggère un grand pouvoir de concentration. La mystérieuse intuition de l'influence uranienne additionnée à l'intellect du Verseau confère à ce sine une supériorité sur les autres signes d'air (Gémeaux et Balance). L'air fixe permet également de supposer que le domaine du Verseau est le ciel lui-même. En vérité, le nom de son gouverneur, Uranus, est vraiment utilisé comme synonyme du mot cieux.

C'est précisément cette intelligence particulière qui désigne le Verseau comme le régent du futur. Les Verseau ont la réputation de vivre dans le futur, quand les mortels doivent se contenter du passé et du présent. Dans l'ère qui s'annonce et qui porte le nom de ce signe, l'humanité est promise à remplir ses idéaux et ses attentes les plus élevés. Nous disions (voir Verveine / Lion) que le Verseau est le Fils de l'Homme ; nous pouvons par conséquent nous attendre à ce que ce signe propose les plus beaux exemples d'humanité dans le grand âge qui va bientôt paraitre. Uranus se traduit par « lumière des âges », et le Verseau est souvent dépeint comme un héraut annonciateur des choses à venir. Jean le Baptiste en est un exemple, qui introduisit un rituel inédit de baptême par l'Eau, et le faisant ainsi au nom de Dieu, parlait de la venue du Messie. Il est intéressant d'assimiler le rôle de Jean au symbole du Verseau - le Porteur d'Eau. L'eau est une autre représentation de la connaissance, que le Verseau verse à volonté sur toute l'humanité. Ce signe est l'un des quatre signes du serpent que nous avons déjà mentionnés; Le glyphe du Verseau dépeint la possession d'une plus grande connaissance parce que sont représentés dans les lignes de ses deux vagues à la fois le signe du serpent et l'élément Eau. La réponse du Verseau au pouvoir de la connaissance st bien différente de celle du Scorpion, en ceci que le Scorpion utiliserait ce pouvoir de vérité à son propre avantage. Au contraire des autres signes fixes, le Verseau est symbolisé par deux serpents pour attester de la supériorité de sa compréhension et de sa sagesse sur les trois premiers.

Plus tard, le Christ attestera cette relation du Verseau avec ce rôle de bienfaiteur de l'humanité en ceci qu'il dispense la connaissance (Eau), en désignant ses apôtres comme étant « le sel de la Terre », les agents qui attirent et portent les « Eaux de la Vérité » qu'ils ont charge de répandre dans le monde entier le sel commun est une substance associée au Verseau ; en pharmacopée homéopathique, le Natrum muriaticum est une culture de sels). Le Verseau, signe de la Connaissance, précède les Poissons, signe de la foi véritable. Ainsi que l'enseignent les gnostiques, la vraie croyance doit d'abord se fonder sur une vraie connaissance.

Aure référence biblique à la nature du Verseau : celle du fils bien-aimé de Jacob, Joseph. Les onze frères de Joseph, jaloux de le voir favori de leur père, et jaloux également de ses songes prophétiques, conspirèrent afin qu'il soit vendu come esclave. Joseph était le plus jeune, et l était facile de l'abuser - tant il aimait sa fratrie et lui faisait confiance ; et ce ne fut que sur l'intervention de Reuben, l'aîné (qui symbolise la compassion propre au signe des Poissons), que la vie de Joseph fut épargnée. Il fut vendu eux Égyptiens, mais seulement après avoir été dévêtu de son manteau de toutes les couleurs. C'est son père Jacob (le Soleil), qui avait fait pour Joseph ce manteau qui le paraît des nuances de l'arc-en-ciel, comme le soleil à travers la pluie orne le ciel aquarien (l'arc-en-ciel est le cadeau du Soleil du Ciel - le Verseau - pour le remercier de ces eaux qu'il répand abondamment et généreusement).

En fin de compte, l'amour de Joseph pour sa fratrie persista. Il décida de répondre à leur traîtrise par la gentillesse et la protection quand ils se rencontrèrent à nouveau. Tel est l'amour du Fils de l'Homme envers l'humanité, nous disent les Écritures. On peut lire cette histoire de Joseph dans la Genèse. L'mage du Fils de l'Homme est reprise dans d'autres allégories tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament.

Poursuivons notre histoire, pour voir que Joseph devint gouverneur d'Égypte grâce à la puissance de ses pouvoirs prophétiques. Il peut interpréter les songes du Pharaon comme la prédiction de sept années d'abondance, puis sept années de disette, sauvant ainsi l'Égypte de la famine. Une fois encore, les pouvoirs de l'intuition psychique sont mentionnés comme étant associés à la nature du Verseau, proposant encore une autre interprétation de son glyphe : deux éclairs de lumière donnant l'information en un flash d'intuition qui jamais ne se pourrait obtenir par le seul intellect ou la simple logique. Souvent les Verseau « savent », sans même savoir comment.

Bien entendu, nous ne venons de donner là que « les bonnes nouvelles », comme on dit. Bien des Verseau ne sont pas à même de faire montre de toutes ces qualités relevant largement de l'archétype. Il leur arrive d'être imprévisibles et excentriques, à la limite du bizarre. Outre qu'il peut être complètement rebelle, le Verseau peut aussi se révéler destructeur voire dévastateur. La radioactivité et l'énergie nucléaire sont gouvernés par le maître du signe, Uranus. Si elle n'est pas contrôlée, la force uranienne du Verseau devient violente - semblable aux orages électriques associés à ce signe. Uranus est la planète des cataclysmes. Elle signe également les hommes sans foi ni loi, tels Genghis Khan, ce Verseau atypique, ceci nous incite donc à conclure que Saturne, co-gouverneur du signe du Verseau (et reconnu comme étant le maître du Capricorne), est juste un garde permanent, agent circonspect et responsable chargé de contenir le côté uranien du Verseau pour l'empêcher de devenir incontrôlable. Saturne prête à ce signe cette nature sérieuse, studieuse, qui souvent conduit le Verseau à une solitude mélancolique extrême.

Plus constructive, la nature saturnienne du Verseau encourage cet air de « sublime indifférence » dont nous parlions à propos du type Hottonie des marais. « Le monde est mon pays, et ma religion est de faire le bien », disait Thomas Paine, exprimant ainsi parfaitement la philosophie de ce signe.

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Selon Solange de Mailly-Nesle auteure d'un ouvrage intitulé L'Interprétation du thème astral (Éditions Nathan, 1989 sous le titre Le Thème astral ; Éditions du Rocher, 2000) :

Le symbole représente "Un homme versant l'eau de la connaissance ou deux ondes stylisées".

Le Verseau c'est l'air pur de l'hiver qui forme un tissu invisible entre le ciel et la terre. C'est l'être motivé par une perfection morale, un but désintéressé, qui veut aider ses semblables à vivre selon leur idéal spirituel.

Comportement : Original et indépendant.

[...]

Symbolique : hiver, fixe, masculin, Air, Uranus.

Indifférent à lui-même (hiver), il est nourri par un idéal altruiste. Idéaliste ayant le sens de l'humain, il sait sacrifier ses intérêts personnels pour réaliser (fixe) une cause supérieure. Porté vers les autres (Air), il veut les aider à se libérer d'eux-mêmes grâce à des concepts nouveaux, des idées nouvelles. C'est un anticipateur (Uranus), prêt à remettre en question les traditions et les conformismes. Mais parfois trop naïf, il peut manquer de défense.

[...]

Qualités octroyées par le Verseau aux planètes :

Idéalisme ; Progrès ; Anticipation ; Innovation ; Humanisme ; Liberté.

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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :


"Originalité, Inspirations, Utopies, tels sont les 3 noms magiques des 3 décans du Verseau, dont les symboles vivants mêlent le rêve à l'ambiguïté, le réalisme à l'imagination. "Verseau" est composé de "verse", forme du verbe verser, et de "eau". Certains y ont vu une simple traduction du grec budrokhœus - qui a signifié d'abord "qui verse de l'eau", puis "pluvieux" -, les étymologistes s'accordant pour dire que la période de l'année correspondant à ce signe est une période de pluies.

Toutefois, nous objectons que le mot grec ne pouvait faire allusion à une telle période, car au mois de février, en Grèce, ce sont plutôt les vents froids que le pluie qui déferlent. Qui plus est, n'oublions pas que le Zodiaque n'est pas né dans l'esprit des Grecs, mais dans celui des Mésopotamiens, qui vivaient dans une région au climat très différent, où l'on peut imaginer que les pluies étaient rares, mais de ce fait même, régénérantes, fécondatrices.

Par ailleurs, si l'on s'en tient à l'étymologie du verbe "verser" c'est-à-dire versare en latin, on découvre qu'il signifie "tourner" ou "faire tourner" et que, au figuré, on l'employait pour exprimer le fait qu'on remuait l'esprit de quelqu'un pour le faire changer d'avis ou agir sur lui. On peut attribuer l'action de remuer ou de faire tourner aux mouvements du vent ou de l'eau : les ailes d'un moulin sont actionnées par la force des vents et sa roue à aubes par celle des eaux. Et si nous sommes remontons aux origines du mot latin versare, on découvre une racine indo-européenne dans le mot werte qui, en sanskrit comme en germanique, signifiait : "tourner, retourner, renverser", mais aussi "se tourner, s'orienter", et même "changer"...

On voit la richesse d'interprétations que contient le nom de ce onzième signe du Zodiaque qui mêle l'eau et le vent, c'est-à-dire l'Eau et l'Air, deux éléments primordiaux qu'on ne peut séparer. Cette richesse et ce mélange, qui engendrent quelque chose de singulier et font appel à des considérations tout à fait originales et non conventionnelles, sont omniprésents dans les symboles vivants des 3 décans de ce signe.


Le Verseau du 1er décan, du 20 au 30 janvier environ : ce décan a pour nom Originalité. Son maître est Vénus. Ne nous étonnons donc pas si le "verseur d'eau" qui figure en lieu et place des 10 premiers degrés de ce signe est un personnage pourvu d'une certaine grâce. C'est un jeune homme qui a quelque chose d'efféminé, aussi bien dans son attitude que dans son physique et son allure. On pourrait presque croire qu'il s'agit d'un être androgyne, ou doté d'un caractère angélique. Et pourtant, il s'agit bien d'un jeune homme. Il se tient debout, la jambe droite en avant, le pied droit posé à terre, l genou droit très légèrement replié, tandis que sa jambe gauche est plus en retrait, la pointe de son pied gauche bien ancrée sur le sol, mais le talon levé et le genou gauche plus nettement replié. Il est un peu revêtu comme un page du Moyen Âge, et il porte une cape sur le dos, qui descend jusqu'au milieu de son corps, flottant au vent derrière lui. Son buste est un peu penché vers l'avant. De sa main gauche, il tient une cruche d'eau par une anse, la tête en bas, dont il verse le contenu dans une bassine déjà remplie d'eau. Comme on peut le constater, le vent et l'eau sont présents dans cette image, le premier étant suggéré par les mouvements de sa cape et de sa chevelure ébouriffée, la seconde, bien sûr, par le flot qui coule de sa cruche renversée. Il a posé sa main droite sur le fond de la cruche, sur laquelle son regard fixe semble concentré, indifférent à tout ce qui pourrait se passer autour de lui. En effet, n'oublions pas que le premier maître incontesté du signe du Verseau est Saturne. Ici, donc, le pouvoir de concentration, la capacité à fixer son attention sont d'une grande importance. Mais pourquoi donc verse-t-il l'eau d'une cruche dans une bassine contenant déjà de l'eau et posée sur la terre ferme ? Parce que, symboliquement, ce sont ses pensées originales et ses sentiments singuliers qu'il déverse, remue et fait tourner ainsi, mais il ne tient pas à les disperser. Ainsi, dans la bassine, l'eau de ses pensées, idées et sentiments est contenue, préservée, et ne risque pas de se perdre. C'est ainsi que le natif de ce 1er décan se distingue souvent par son pragmatisme.


Le Verseau du 2e décan, du 31 janvier au 8 février environ : nous sommes ici dans un univers moins ambigu que dans le 1er décan, mais tout aussi intense et plus primitif. Le personnage qui est représenté au cœur du signe du verseau se tient debout, lui aussi, mais il est nu comme un ver. Il serait plus juste de dire qu'il est nu comme un homme préhistorique. en effet, si son corps fait plus songer à celui d'un enfant qui aurait grandit trop vite, ou encore à celui d'un adulte un peu difforme qui aurait gardé les rondeurs et les attitudes de son corps d'enfant, il est recouvert d'une dense toison de poils dans le creux des bras, sur le torse et sur les cuisses. Il fait ainsi penser à un être dont les instincts sont encore très vifs, chez qui l'animalité affleure toujours. Sa chevelure, très dense également, est hirsute. Elle flotte au vent. De la main droite, qui se trouve au niveau de son visage, il tient une vasque renversée, de laquelle coule à flot une eau qui fait songer à celle d'un fleuve au parcours sinueux, au creux d'une vallée. En réalité, on devine que cette eau renversée est agitée par le vent et que c'est l'explication de ses ondulations. L'aspect primitif du personnage figurant ici, dont se dégage un mélange de brutalité et de douceur, et typique de la Lune noire, qui gouverne ce décan. Quant à l'eau ondoyant sous l'effet du vent, elle fait allusion aux qualités d'inspiration, d'aspiration et de divination que l'on attribue à ce décan.


Le Verseau du 3e décan, du 9 au 18 février environ : notre dernière figure est celle que nous avons l'habitude de mettre en avant, lorsqu'on fait allusion au signe du Verseau. En effet, il s'agit d'un personnage ayant posé son genou droit à terre, tandis que son pied gauche est ancré sur le sol et que sa jambe gauche est repliée. Il se tient dans cette position au bord d'un fleuve tumultueux. Il soutient et encercle de ses deux bras puissants une lourde et imposante amphore posée sur son épaule gauche. Il s'en déverse un flot important, qui donne l'impression d'être sans fin ; ainsi, l'amphore en question semble sans fond. On pense évidemment à la corne d'abondance, aux ressources infinies de l'imagination et du psychisme. Car c'est bien de cela dont il s'agit dans ce décan gouverné par Neptune, qui souligne une grande richesse émotionnelle potentielle, de grandes réserves d'inspiration, là aussi, un foisonnement de rêves et d'utopies, dont les hommes se nourrissent pour espérer, mais aussi pour croire et évoluer. En effet, la foi et l'utopie se rejoignent dans ce décan."

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Dans son ouvrage de vulgarisation intitulé Décryptez votre thème astral, Éclairez votre chemin de vie grâce à l'astrologie (Éditions Hachette Livre, 2019), Julie Gorse propose des fiches récapitulatives pour chacun des signes :


Planète maître : Uranus (et Saturne, utilisé avant la découverte d'Uranus).

Mots-clef : le non-conformisme - le réformateur.

C'est le signe du milieu de l'hiver (fixe). Il peut être froid et tranchant, et il symbolise une prochaine renaissance. il est yang (émissif).

En lien avec l'élément Air, il est celui qui fait souffler le vent collectif de la liberté pour faire circuler les grandes idées humanitaires, l'égalité et la fraternité.

Archétype contemporain : Che Guevara.

Personnage : la Reine des Neiges.

Analogie corporelle : les chevilles ; le système circulaire de retour et le système nerveux.

Locutions usuelles : « être en avance sur son temps » ; « sortir des sentiers battus » ; « la diversité dans l'unité » (devise de l'Europe) ; « avoir l'esprit de contradiction ».


Le monde du Verseau est celui de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, celui dans lequel nous sommes tous frères et sœurs en humanité.

C'est le signe des grands idéaux, pour lesquels on peut dédier sa vie et se battre s'il est nécessaire de les défendre. Hors norme, le Verseau est avant-gardiste.

Dernier signe d'air, dans sa plus haute forme, il est stimulé par la conscience intuitive (conscience supérieure). Il peut faire preuve d'un fort degré d'ingéniosité pour les découvertes innovantes et les nouvelles technologies. Il symbolise aussi l'attrait pour l'ésotérisme, en particulier pour l'astrologie.

Le Verseau cherche à développer l'amour véritable, inconditionnel, né de l'amitié. Son détachement face à la passion peut être dirigé de façon positive pour amener le changement, la révolution !

Il est désintéressé et altruiste, car il est totalement lié à la notion de collectif.

Il peut, dans l'ombre, en perdre son identité : il dira alors plus facilement « on » ou « nous » que « je ». Il peut même avoir tendance à se vivre dans l'anonymat (pouvant aller jusqu'à la sensation d'avoir été adopté ou d'être fils ou fille de personne). Sa soif de liberté peut le pousser à la séparation et même au drame. Il deviendra alors rebelle, revendicateur et parfois hors-la-loi, anarchiste.

En complémentarité, il lui manque la lumière du signe qui lui est opposé : le Lion. S'il intègre la capacité à s'affirmer, il pourra alors devenir un excellent « visionnaire ».

Pour se sentir bien, il a régulièrement besoin de liberté. Sa ressource : découvrir les dernières nouveautés, intégrer un groupe pour créer en intelligence collective ou simplement partager ses expériences (cercles de parole, d'amis, etc.). Là où réside le Verseau dans votre thème astral se situe votre besoin de non-conformisme et de liberté.


Anecdote : Le verseau fait sa part pour le collectif, comme dans la légende du colibri : « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s'activait, allant chercher quelques gouttes d'eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d'un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : "Colibri ! Tu n'es pas fou ? Tu crois que c'est avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu ?" Le colibri répondit : "Je le sais, mais je fais ma part." »

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Symbolisme celte :


Dans Les Druides et l’astrologie Origine et fondements de l’astrologie celto-druidique De la préhistoire au Moyen Âge (Aparis, 2014), Michel-Gérald Boutet fait le point sur les convergences entre les différents zodiaques antiques :


Pour Verseau, la suite hittite nomme le « trône la divinité titulaire (Halmasuit) » de la Souveraineté. L’idée du pot verseur présente dans le zodiaque védique est aussi présente dans la symbolique zodiacale grecque, latine et celtique. La désignation du Livre de Ballymote fii8 explique peut-être le qualificatif « calamiteux ».


Note : Hydrochoös en grec et Aquarius en latin pour « verseur » alors qu’Anacantios en celtique signifie « calamiteux » ou Anagantios « Inactif » et a la connotation d’Anaxs « pot ».

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Littérature :


Régine Detambel dans Les Écarts majeurs (Éditions Julliard, 1992) propose un chapitre intitulé "Douze signes au déclin" dans lequel un petit texte est consacré au Verseau :


Le Verseau

La verve du vertueux Verseau le fait souvent verser dans un verbalisme verbeux, un verbiage verbo-iconique, voire une véritable verbomanie, un verboquet, une verbigération. Il versifie avec une verbosité verdoyante et souvent vertigineuse, presque versaillaise, d'une véracité et d'une véridicité vermillon ou vermeilles, en tout cas verticillées. Le versatile Verseau est donc un véreux versificateur de vermicelles verticaux, plutôt vériste dans le verset vérolé, le verslibrisme verruqueux ou la version des vertugadins. C'est un verrier versicolore du vers ou du verbe, vernissant sa verroterie jusqu'au verso, jusqu'au vertigo, jusqu'au vermoulu. Cette verbalisation trop verdissante, d'une verdure de verveine ou de véronique, d'une verdeur de verge de verrat et de vermouth vernal est en vérité verrouillée des vertèbres au vertex. Quand le verseau verbifie en verlan sur du vergé, on vérifiera que ses vers se verglacent, se vergéturent, se vert-de-grisent comme une véranda ou une verrière. On verra que ce verdict est sans vergogne.

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