top of page

Blog

  • Photo du rédacteurAnne

Le Houx



Étymologie :


  • HOUX, subst. masc.

Étymol. et Hist. Ca 1200 hos bot. (Renart, éd. E. Martin, branche XI, 115). De l'a. b. frq. *hulis « houx » que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. hulis, huls et le m. néerl. huls, de même sens.


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Ilex aquifolium - Agrelon - Agrilou - Angril - Angrivô - Aréoulé - Bois à la glu - Cache-minottes - Cache-pottes - Cour - Crouza - Écouda - Égouriou - Épine de rat - Gargal - Glorieu - Grand Housson - Grand Pardon - Gréboul - Griay'ss - Haix - Hoise - Houk - Houlh - Hour - Houx du diable - Husse - Houssar - Hussa - Jaruss - Lussô - Laurier piquant - Mesplier sauvage - Oulette - Ouyou - Pinfou - Pique-rat - Rou - Verte Huce - Vis - Visc -




Botanique :


Dans Petit Grimoire : Plantes sorcières, Les Sortilèges (Éditions « Au bord des continents... », mars 2019, sélection de textes extraits de Secrets des plantes sorcières) Richard Ely présente ainsi le Houx :


Le houx, arbuste au feuillage persistant de la famille des Aquifoliacées, se reconnaît facilement. il porte des feuilles coriaces, ondulées, au bord parfois lisse, souvent épineux, d'un vert sombre et brillant. Des fleurs petites et blanches, groupées à l'aisselle des feuilles, composées de quatre pétales et quatre sépales, quatre étamines ou quatre stigmates selon que l'arbuste est mâle ou femelle. Les fruits sont des drupes d'un rouge prononcé, toxiques, demeurant sur la plante en hiver.

Le houx aime pousser dans les sous-bois ou à l'ombre d'un mur. Il atteint plusieurs mètres de haut et est un excellent refuge pour les oiseaux qui y construisent leurs nids à l'abri de leurs prédateurs, qui osent rarement se confronter à ses piques. Le houx apporte la chance aux maisons scandinaves qui le plantent en leur jardin. Il est un symbole associé à la fête de Noël, mais bien avant cela, un symbole de la pérennité de la lumière, de la belle saison au cœur du noir hiver, le Jul des terres du Grand Nord.

Plante protectrice au grand pouvoir, faire entrer le houx dans une demeure est permettre aux esprits de la forêt d'y pénétrer à leur tour. C'est une plante magique que toute sorcière ne peut ignorer.

 

*

*




Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Les purgatifs : [...] les graines de houx, Ilex aquifolium, [...] sont en voie d'oubli.

 

Selon C. Busser, auteur de "Baies, fruits et pseudo-fruits toxiques utilisés en médecine populaire ou en phytothérapie" (in Phytothérapie Numéro 1 : 31–3, 2007) le Houx x (Ilex aquifolium L. Aquifoliaceae) est un :


Arbrisseau à feuilles alternes et à dents épineuses ; fruits sphériques (7-8 mm) rouges, en petites grappes. Floraison : avril-juillet, fructification : août-octobre.


Usages populaires : Baies : les médecins et vétérinaires achetaient autrefois l’eau-de-vie de houx (en macération) : c’était un purgatif de référence, usage confirmé par les cliniciens [6,10, 16].

Feuilles : action fébrifuge et sur les toux spasmodiques ; en infusion en cas de pleurésie ; « De petits morceaux de feuilles séchées (ou infusion des feuilles fraîches) étaient utilisées, pour soigner des problèmes de foie et de reins », ou comme tonique.


Intoxication : Les baies sont toxiques par la présence de saponosides triterpéniques, mais ne seraient dangereuses que pour les enfants. La littérature signale des cas de décès chez le jeune enfant et une dose létale (mortelle) a été déterminée. Les signes dépendent de la quantité´ ingérée. Bruneton [3] ne cite pas le houx parmi les plantes toxiques mais comme purgatif.


Signes cliniques en cas d’ingestion (centres antipoison) Troubles digestifs : vomissements, salivation importante, diarrhées, douleurs abdominales avec dans les cas graves déshydratation et convulsions.

Troubles neurologiques graves.


Usage populaire dans les états grippaux : La formule suivante est transmise oralement encore de nos jours (Fréland, Vosges alsaciennes) : « Prendre 20 feuilles de ronce ; 1 feuille de houx ; 1 feuille de lierre, en tisane. » Elle était parfois préparée en plein hiver à partir de feuilles fraîches, éventuellement cueillies sous la neige.

La ronce, astringente, a une activité´ antibactérienne dans les affections bucco-pharyngées. Le houx est fébrifuge et antispasmodique. Les feuilles ne sont pas toxiques, seuls les fruits sont purgatifs, mais, par mesure de prudence, les habitants du canton n’utilisaient qu’une feuille par infusion.

La feuille de lierre est antispasmodique et antibactérienne, ce qui l’indique dans les toux sèches et coqueluchoïdes. Les saponosides présents dans le lierre impliquent un risque de toxicité à des doses excessives, c’est la raison pour laquelle la sagesse populaire a retenu en cas d’état grippal avec toux l’utilisation d’une seule feuille de lierre par infusion.

Cette formule agit en cas de toux sèche, de fièvre, d’affections bucco-pharyngées et comme antibactérien. Même si rien ne prouve qu’elle puisse agir directement sur les virus grippaux, cette formule géniale agit sur de nombreux symptômes associés et en cas de surinfection bactérienne. Nos médecins modernes n’agissent pas autrement dans les états grippaux aggravés en prescrivant un traitement symptomatique avec des antibiotiques inactifs sur le virus grippal mais efficaces en cas de surinfection bactérienne.

*

*


*

*

*

*

*

*




Croyances populaires :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


HOUX. A Noël, dans le pays de Galles en Angleterre, chaque homme conduit sa femme sous un bouquet de houx, suspendu au plancher, et lui souhaite une bonne année. Quelques-uns disent qu'une idée superstitieuse se rattache à cette coutume ; mais les gens malicieux prétendent qu'il n'y faut laquelle le mari donne avis à sa femme que voir simplement qu'une figure poétique par si elle ne se montre pas suffisamment soumise pendant le cours de l'an qui commence, elle doit s'attendre à une correction.

 

Paul Sébillot, auteur de Additions aux Coutumes, Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne (Éditeur Lafolye, janv. 1892) relève des croyances liées aux cycles de la vie et de la nature :


A la Harmoye, on fait une quête pour les mais, vers huit heures du soir ; on met des branches de pommiers aux portes de ceux qui donnent, des branches de houx à celles des personnes chiches.

 

Dans Le Folklore de France, la faune et la flore (Éditeur E. Guilmoto, 1904-1907) le même auteur nous rapporte que :


La croyance à une création dualiste a surtout été relevée en Bretagne ; mais en ce qui concerne les arbres, des traits isolés supposent qu’elle a existé dans d’autres régions. Une tradition béarnaise le constate très nettement: lorsque Jésus eut créé le laurier, le Diable voulut l’imiter, mais il ne réussit qu’à faire le houx ; c’est pour cela qu’il a des piquants ; en Bretagne cet arbre est la contrefaçon diabolique du chêne qui est l’œuvre de Dieu.

[...]

en Wallonie, lors de certains pactes avec le diable, le sang est tiré du bras gauche avec une épine de houx.

[...]

Lors de quelques nuits solennelles des environs de Noël, où les charmes passent pour être efficaces, des jeunes filles de Guernesey s'assemblent, et font, en observant rigoureusement le silence, un chapelet composé de grains de piment et de baies de houx placées alternativement; à chaque douzaine on met un gland, de façon à ce qu'il y en ait autant que la compagnie compté de personnes. Le chapelet est attaché autour d'une branche, que l'on place sur le feu ardent, et lorsque le dernier gland a été brûlé, les jeunes filles voient passer entre elles et la flamme la figure de leur futur époux.

[...]

Au XVII* siècle, on se frottait au premier houx que l'on rencontrait pour se guérir de la fièvre.

*

*




Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cet arbuste piquant :


Hiver - Janvier.

UNE BRANCHE DE HOUX - PRÉVOYANCE.

La prévoyance de la nature se montre d'une manière bien admirable dans cette belle plante. Les grands houx qui croissent en abondance dans la forêt de Needwood, portent une ceinture de feuilles hérissées d'épines, qui s'élève à huit ou dix pieds de hauteur; à celte hauteur ces feuilles cessent d'être une défense , elles deviennent douces et unies: la plante n'a plus besoin de s'armer contre des ennemis qui ne peuvent plus l'atteindre. Cet arbre, du vert le plus éclatant, est la dernière parure de nos forêts dépouillées par les hivers : ses baies servent de nourriture aux petits oiseaux qui ne quittent pas nos climats ; il leur prête aussi son feuillage, qui est comme un toit hospitalier préparé dans la mauvaise saison pour les recevoir . Les daims , et les cerfs même, viennent y chercher un abri : ils se cachent derrière les neiges qui s’amoncellent autour de lui, en glissant sur ses feuilles, disposées comme les tuiles d'un pavillon chinois, dont cet arbre affecte la forme élégante et pyramidale.

Ne semble-t- il pas que la nature, par une tendre prévoyance, ait pris soin de conserver toute l'année la verdure de ce bel arbre, et de l'armer d'épines, pour servir aux besoins et à la défense des êtres innocents qui viennent y chercher un refuge ? C'est un ami que sa main puissante leur conserve pour le temps où tout semble les abandonner.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Houx - Résistance et Prévoyance.

Résistance, le houx résiste aux rigueurs de l’hiver ; son feuillage est toujours vert, son bois est si élastique et flexible, qu’il est presque impossible de le casser ; prévoyance, à cause de sa baie qui sert pendant l’hiver de nourriture aux petits oiseaux.

*

*

Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


HOUX - PROVIDENCE.

Ne permettez pas à votre bouche de faire pécher votre chair ; ne dites pas même en secret : Il n'y a point de Providence, de peur que Dieu irrité contre vos paroles ne détruise toutes les œuvres de vos mains.

Ecclésiaste V, 5.

Les houx aiment à croître dans les forêts les plus sauvages, où les bêtes fauves auraient bientôt dévoré leur feuillage pendant l'hiver, si la nature n'y avait pourvu par une prévoyance admirable. Tant que ces arbres sont jeunes et que leurs feuilles sont à la portée des animaux, elles sont armées d'épines dures et aigues qui en défendent l'approche ; mais lorsque l'arbre s'est élancé sur une tige élevée,, les épines dorénavant inutiles, disparaissent, et les feuilles ressemblent à celles d'un laurier. Mais le Créateur a poussé la prévoyance plus loin, il a encore fait du houx une ressource assurée pour les animaux faibles qui, pendant les neiges de l'hiver, trouvent sous son feuillage impénétrable aux frimas, un abri et un peu de verdure. Les petits oiseaux pendant l'hiver, lorsque toute autre nourriture leur manque ou devient rare, ont une ressource assurée dans ses baies de corail.


RÉFLEXIONS.

Quelque variété qui paraisse dans le monde, on y remarque néanmoins un certain enchaînement secret à un ordre créé de tout temps par la Providence, qui fait que chaque chose marche à son rang et suit le cours de sa destinée.

(Mme DE LA SABLIÈRE.)

Nous voulons que la Providence se mesure à nos intérêts et qu'elle se renferme dans nos pensées. Faible et petite partie du grand ouvrage de Dieu, nous prétendons qu'il nous détache du dessein total pour nous traiter à notre mode, au gré de nos fantaisies ; comme si cette profonde sagesse composait ses desseins par pièces, à la manière des hommes.

(BOSSUET, Sermons.)

*

*

Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :


HOUX - DÉPENS.

Arbre toujours vert, dont les feuilles sont luisantes et armées de piquants, et dont le fruit est une baie d'un très beau rouge. Les houx viennent dans les bois, dans les haies.

Le houx luisant armé de ses dards épineux. (DELILLE)

 

Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Houx - Résistance - Prévoyance.

Le houx résiste aux rigueurs de l'hiver et conserve un feuillage toujours vert. Son bois est flexible et résistant, d'une couleur tantôt jaunâtre, tantôt verdâtre, et ces qualités le font rechercher par les ébénistes qui l'emploient pour les ouvrages de marqueterie. La nature, toujours bonne et prévoyante pour ses créatures, permet que le houx conserve ses fruits l'hiver afin que les petits oiseaux puissent s'en nourrir.

*

*

Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Houx (Ilex aquifolium) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Masculin

Planète : Mars

Élément : Fau

Pouvoirs : Protection ; Chance.


Utilisation rituelle : Un bouquet de Houx mis à la fenêtre d'une fille indique symboliquement qu'il vaut mieux ne pas s'y frotter.


Utilisation magique : Encore une plante ambivalente. En règle générale :

a) Les Anglo-Saxons et les Nordiques en ont fait une plante protectrice, voire sacrée.

b) Les peuples latins sont nettement plus réservés : la plante est pour eux sinon néfaste, du moins suspecte et « épineuse ».

Plante protectrice par excellence, le Houx garantit le foyer contre toutes sortes de maléfices et de catastrophes. Un mauvais sort ne peut pas atteindre une ferme protégée derrière une haie de Houx. La foudre ne tombe jamais sur... etc. (monde anglo-saxon).

Si une fille aime à manier les boules de Houx, elle aura un mari gentil, mais qui aura beaucoup de chagrin, de misères, et qui mourra Jeune (région de Soissons).

Si un garçon se pique souvent à des branches de Houx, il épousera une femme hérissée d'épines, c'est-à-dire une mégère (toute la France).

Si vous jetez à des animaux agités une poignée de boules de Houx, ils s'allongeront aussitôt sur leur litière et resteront tranquilles (sud de l'Angleterre).


Si tous les chiens du voisinage deviennent enragés les uns après les autres, c'est qu'un sorcier glisse des boules de Houx dans leur pâtée (Abbiategrasso, Milanais).

Les hommes d'entreprise devraient s'entourer de beaucoup de Houx ; le lierre étant la plante porte-chance correspondante pour les femmes qui souhaitent faIre carrière dans les affaires (États-Unis).

Lorsque cet arbuste prend de l'âge, ses « dents » s'émoussent et finissent par tomber : les feuilles d'un vieux Houx sont molles, sans épines, et elles perdent leur beau vernis brillant. Selon une tradition allemande, ce sont ces feuilles-là qu'il faut cueillir, un vendredi, juste après le coucher du soleil. Prenez-en neuf, enveloppez-les dans un linge blanc que vous fermerez par neuf nœuds. Placez le tout sous votre oreiller. Vos rêves, bons ou mauvais, se concrétiseront dans la réalité.


La tradition du Houx paratonnerre est aussi solidement implantée dans beaucoup de régions d'Allemagne et d'Autriche.

Les filles tirent un présage des feuilles épineuses en comptant les piquants et disant : « fille ; femme ; veuve ; religieuse ». Le dernier piquant donne la réponse (Beaucoup de régions d'Espagne). Il ne faut jamais semer du mais à proximité d'un bosquet de Houx, car le nain qui y habite est terriblement friand de maïs et il viendrait la nuit voler toutes les graines (Sicile).

 

Lire l'article sur le houx en tant qu'arbre sacré de Frau Holle.

 

Selon le site www.arfe.fr :


"Le Houx symbolise la persistance de la vie végétale (par ses feuilles et par ses fruits présents sur l'arbuste au cœur de l'hiver). Comme beaucoup de plantes piquantes il protège des maléfices. Son usage à cette fin était déjà pratiqué par les Romains où il était l'arbre des Saturnales. Ces traditions ont perduré en Allemagne, en Suisse et en France où il était d'usage d'en accrocher des rameaux sur les portes des étables et au seuil des maisons la veille de Noël. Il est difficile de distinguer, dans les textes anciens, ce qui se rapporte au Houx (Ilex aquifolium L.) de ce qui se rapporte à l'Yeuse ou Chêne vert (Quercus ilex L.) Le terme latin Ilex utilisé pour les deux est responsable de ces confusions mais également les végétaux eux-mêmes qui peuvent par bien des points s'assimiler (notamment par la forme et la persistance des feuilles et par les caractéristiques du bois). Ceci explique sans doute cette étrange parenté qui semble perdurer entre le Houx et le Chêne."

*

*

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Le houx, qui apporte prospérité et bonheur, doit ses pouvoirs à la couleur verte qu'il conserve l'hiver et qui représente la vie éternelle, à ses baies rouges symbolisant la crucifixion et à ses épines qui repoussent les mauvais esprits. C'est pour cela qu'il occupe comme le gui, une place importante dans les fêtes de Noël : en placer au-dessus des portes ou à l'intérieur est le moyen idéal de s'assurer d'heureuses fêtes, à condition d'en avoir pris possession avant la veille de Noël, sinon vous vous attirez des ennuis des vivants comme des morts. Les Anglais recommandent en outre de ne pas le conserver après le 6 janvier.

Le houx est plus efficace encore si, l'ayant reçu dans une boîte le jour de Noël, on attend pour ouvrir celle-ci le premier jour de l'année. Il existe deux variétés de houx : l'espèce mâle aux piquants acérés qui protègent les hommes et une espèce sans piquants, fragon ou petit houx pour les femmes.

Qui s'embrasse sous du houx en se souhaitant bonne année a toutes les chances de voir son vœu exaucé. Certains prétendent que cette coutume n'est pas superstitieuse mais « qu'il n'y faut y voir simplement qu'une figure poétique par laquelle le mari donne avis à sa femme que si elle ne se montre pas suffisamment soumise pendant le cours de l'an qui commence, elle doit s'attendre à une correction ».

Grâce à ses piquants, le houx protège des sorciers et de leurs maléfices. Cette superstition, vieille de plusieurs siècles, existe toujours en Europe, et est particulièrement vivace en Italie. Au Moyen Âge, les paysans, qui lui attribuaient également le pouvoir de détourner les orages, en trouvaient à leur disposition devant les églises et sur les autels. Le houx était placé dans le lait, sur les nouvelles charrettes (Belgique) ; les bouviers s'en faisaient un bâton de conduite censé mettre leurs animaux à l'abri des accidents. En Écosse, le houx empêchait la visite du cauchemar.

Au XVIIe siècle, les fiévreux se frottaient contre le premier houx rencontré pour se soulager. Pour soigner un rhume, la tisane de ses feuilles en nombre impair est paraît-il très efficace et pour faire disparaître les verrues, il faut « aller près d'un houx, transpercer chaque verrue d'une feuille de houx en enfonçant la maîtresse pointe dans le mal, et en employant autant de feuilles différentes qu'il y a de verrues (il faut que l'esprit de chaque verrue ait son habitacle) ; ôter les feuilles une à une, en priant un Pater à chaque feuille qu'on arrache ».

Des bouquets de houx frais pendus dans les étables soignent l'eczéma, les fics et les dartres des animaux. Les Anglais, qui piquent leurs propres engelures de feuilles de la plante, en jettent les boules aux animaux agités : « Ils s'allongeront aussitôt sur leur litière et resteront tranquilles ».

Le houx sert en France et en Espagne à connaitre son sort. A chacun de ses piquants, on dit « fille, femme, veuve, religieuse ou fils, homme, veuf, religieux » étant entendu que le dernier piquant définit l'oracle. Les Bretons, pour définir le caractère de leur futur(e) conjoint (e), font de même mais en répétant « joli(e), beau (belle), espiègle, cocu(e), voleur (se) » alors que les Américains, pour connaître quand surviendra un événement, mariage, naissance, fortune, etc., optent pour « cette année, l'année prochaine, maintenant, jamais ».

Selon une recette du nord de l'Angleterre, pour rêver de son fitur époux, il faut cueillir des feuilles de houx femelle le vendredi à minuit, ne pas dire un mot jusqu'au lever du jour, puis les placer sous son oreiller dans un mouchoir noué trois fois.

En Allemagne, si on ramasse un vendredi après le coucher du soleil neuf feuilles abîmées d'un houx âgé, qu'on les glisse sous son oreiller dans un linge blanc fermé par neuf nœuds, tous les rêves que l'on fera se réaliseront.

La plante, en correspondance avec les signes astrologiques du Bélier et du Scorpion, est associée à la fortune : « Deux branches coupées à l'aube permettent de découvrir des trésors occultes ou encore une branche trempée dans le vin après minuit et rapportée à la maison entraîne la richesse. » Elle constitue d'ailleurs l'amulette idéale pour les hommes d'affaires américains.

En dépit de ses propriétés exceptionnelles, cette plante sacrée chez les Nordiques et les Anglo-Saxons (son nom holly vient d'ailleurs de holy ou « sacré »), a longtemps suscité plus de méfiance chez les Latins. Une tradition béarnaise attribue la création du houx au diable, qui voulut imiter le laurier tandis qu'en Bretagne, il est la pâle imitation diabolique du chêne et c'est pour cela qu'il porte des piquants. Certains sorciers wallons recommandent d'ailleurs de retirer à l'aide d'une épine de houx le sang qui sert à signer un pacte avec le diable. Dans le Milanais, lorsque les chiens semblent victimes d'une épidémie de rage on soupçonne un sorcier d'avoir mis des boules de houx dans leur pâte. En Sicile, « il ne faut jamais semer du maïs à proximité d'un bosquet de houx, car le nain qui y habite est terriblement friand de maïs et il viendrait la nuit voler toutes les graines ».

Un garçon qui se pique souvent aux branches de houx est assuré d'épouser « une femme piquante, c'est-à-dire acariâtre » ; une jeune fille qui « aime et manie les fruits du houx » épousera un homme, « qui aura beaucoup de chagrin et de misères ».

Lorsque le houx porte des baies en abondance, il annonce un hiver rude.

*

*

D'après Nicole Parrot, auteure de Le Langage des fleurs (Éditions Flammarion, 2000) :


"Les petites billes rouge vif accrochées en grappes, parmi le feuillage rigide et brillant comme de l laque, peuvent prendre place aux côtés des fleurs les plus raffinées. Et parlent tout aussi bien. Sans doute parce que ses feuilles se terminent en pointes acérées, le houx dit : "protégeons-nous", "protégeons l'avenir" et même "défendons-nous". Il s'écrie aussi "longue vie !". Vous pouvez le croire, il connaît la question, son buisson peut atteindre trois cents ans. Mais il recommande : "traitez-moi avec égards" et prévient : "je peux piquer". Il ne s'en prive pas.

Attentionné et prudent, il met en garde les fantaisistes qui auraient la curieuse idée de croquer ses baies : "Ne me mangez pas, je suis toxique".

Naturellement, comme chacun sait, son apparition chez les fleuristes et sur les étals des marchés salue les fêtes de la Saint-Sylvestre et clame : "Joyeux Noël et bonne année !" Voici cinq siècles qu'il règne sur cette époque bénie. En offrir, geste curieusement peu fréquent, c'est offrir ses vœux, mais c'est aussi ne pas hésiter à se montrer non-conformistes et un brin hardi."


Mot-clef : "Longue vie !"

*

*

Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :


Message des arbres :

Nous venons du cœur de Dieu. Nous n'avons rien

à apprendre et beaucoup à offrir. Nous avons été ensemencés

sur la Terre pour le bien du règne humain et animal, incluant

les oiseaux et les insectes, et pour nourrir la planète elle-même,

physiquement, émotionnellement et spirituellement. Nous

diffusons l'amour et la guérison pour vous.


Le houx : Les individus désagréables ou méchants se sentent mal et projettent leurs sentiments blessés sur les autres. Le houx épineux apporte le message que nous ne devrions pas juger les autres sur leur apparence. Regardez plus loin et voyez leur souffrance intérieure. Donc, quand vous voyez un arbre de houx, souvenez-vous de ce principe qui peut adoucir vos sentiments et vous amener à vous montrer plus compréhensif envers certaines personnes.

Et durant l'hiver les baies rouges du houx servent de nourriture aux oiseaux. Nous nous en servons également pour décorer notre maison durant le temps des fêtes ; alors quand nous regardons au-delà de l'apparence d'une personne et que nous voyons sa nature divine, nous recevons une récompense.


VISUALISATION POUR AIDER LES ARBRES

  1. Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.

  2. Faites appel à l'archange Purlimiek, l'ange de la nature, et sentez sa belle énergie vert-bleu.

  3. Permettez à n'importe quel arbre d'apparaître dans votre esprit.

  4. Bénissez-le et remerciez-le d'être venu vers vous.

  5. Demandez au rayon doré du Christ de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  6. Demandez au feu lilas de la Source de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  7. Demandez à l'énergie protectrice bleu foncé de l'archange Michaël de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  8. Demandez à la lumière aigue-marine de la sagesse féminine divine de l'ange Marie de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  9. Demandez à la lumière argentée de l'archange Sandalphon de l'équilibre et de l'harmonie de se déverser dans l'arbre et de se répandre à travers ses racines.

  10. Prenez un moment pour invoquer toutes les énergies qui vous attirent et voyez-les se déverser dans l'arbre.

  11. Imaginez les couleurs qui s'écoulent d'une racine à l'autre en connectant le réseau d'arbres et en dynamisant les lignes ley.

  12. Ouvrez les yeux ensachant que vous avez aidé les arbres.

*

*

Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi le Houx (Ilex aquifolium) :


"Le houx est une plante que l'on associe à la fête de Noël. C'est un petit conifère dont plusieurs variétés existent en Europe et en Amérique du Nord. La plus connue est un arbrisseau dont les feuilles vertes et luisantes ainsi que les petits fruits rouges servent de décoration aux fêtes de Noël et du Nouvel An.


Propriétés médicinales : Selon l'espèce, cette plante connaît différents usages médicinaux. Comme les fruits rouges de l'espèce la plus connue sont un poison qui n'est pas mortel mais qui peut grandement incommoder, il faut les tenir hors de la portée des enfants. Les feuilles de cette variété sont néanmoins recommandées pour le traitement des infections urinaires, car elles ont des propriétés diurétiques. C'est aussi un bon expectorant très efficace dans les cas de bronchite. Le houx blanc, originaire de l'Amérique du Nord, est considéré comme un excellent purgatif ; ses baies sont aussi toxiques. Une autre sorte de houx, le houx noir, était utilisé comme vomitif dans certaines cultures amérindiennes.


Genre : Masculin.


Déités : Cernunnos.


Propriétés magiques : Protection - Garde contre les éclairs - Chance - Magie dans les rêves.


Applications :

SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS

  • Cette plante est réputé pour protéger contre le tonnerre et les éclairs, l'empoisonnement et les mauvais esprits.

  • Planté autour de la maison, le houx protège des attaques de magie noire.

  • Au Moyen Âge, on croyait que si on lançait du houx sur des bêtes sauvages, celles-ci s'étendaient à vos pieds et vous laissaient tranquille.

  • La tradition veut que l'on baigne les nouveau-nés dans une infusion de houx, ce qui les protège contre tout péril.

  • C'est aussi une herbe chanceuse pour les hommes, car elle est une plante mâle ; son pendant féminin est le lierre.

MAGIE DES RÊVES

Ce dont vous avez besoin :

  • neuf feuilles de houx

  • un morceau de coton blanc.

Rituel : Un vendredi soir, après minuit, préférablement une nuit de pleine lune, seul et sans faire de bruit, allez cueillir neuf feuilles de houx en gardant le silence le plus complet. Remerciez la plante dans votre tête pour son "cadeau". Puis, dans un morceau de coton blanc, enveloppez soigneusement les feuilles en disant :


Cernunnos, toi qui veilles dans le creux des forêts,

Montre-moi l'avenir

Fais que mon rêve se réalise

Ouvre-moi la porte des songes

Afin que je sache ce qui m'attend.


Tout de suite après, placez ce morceau de coton sous votre oreiller. Les rêves que vous ferez au cours de cette nuit se réaliseront rapidement."

*

*

Sylvie Verbois, auteure de Les arbres guérisseurs : Leurs symboles, leurs propriétés et leurs bienfaits (Éditions Eyrolles, 2018) transcrit le message que lui inspirent les arbres :

Mot-clé : Donner et recevoir.

Élément : Feu ; Air ; Espace.

Émotion : Colère ; Tristesse ; Joie.


Je suis le bois franc, tel est mon nom. J'apporte la prospérité et le bonheur, vous n'avez rien craindre de moi. Le piquant de mes feuilles est là pour protéger. J'éloigne ainsi les ruminations, les pensées obsessionnelles, je détourne votre esprit des idées fixes et des impatiences, des orages émotifs et des fascinations dommageables. J'adoucis votre cœur durci par la peur de ne pas être aimé comme vous le désirez. J'écarte vos craintes illusoires, vos égarements, vos aveuglements. Je transforme votre regard porté sur votre existence et vous incite à penser avec le cœur, à éprouver un sentiment désintéressé, à (vous) donner sans arrière-pensée, et à accepter de recevoir ce que la vie vous offre.

*

*

Dans Petit Grimoire : Plantes sorcières, Les Sortilèges (Éditions « Au bord des continents... », mars 2019, sélection de textes extraits de Secrets des plantes sorcières) Richard Ely précise les vertus magiques du Houx :


Porteur d'espoir : Le houx par son feuillage d'un beau vert luisant, traversant la Saison Sombre, paré fièrement de ses fruits rouges, promesse d'un soleil vainqueur, a toujours été considéré comme le symbole de l'espoir du retour de la belle saison, des récoltes abondantes et du pain sur la table. Ses feuilles coriaces et épineuses lui associent de plus l'idée de protection. En Normandie, quelques feuilles de houx dans le lait protégeaient celui-ci des esprits mauvais et des sortilèges. En Wallonie, seule le bâton de houx défendait efficacement le voyageur sur les chemins de nuit contre toutes sortes d'apparitions étranges. En Écosse, un seul de ses rameaux suffisait à empêcher la venue du Cauchemar. Planté à côté d'une maison, il protège la famille qui y réside contre les mauvaises pensées, les incubes, les démons et le malheur qui tombe du ciel sous forme de foudre.

Une croyance populaire dit que là où poussent le houx et la rue, c'est jardin de sorcière. Rien n'est moins vrai ! Ces mêmes sorcières connaissent le secret de cet arbuste lié aux esprits de la forêt. Ce sont eux qui, pénétrant dans la maison au début de l'hiver, en chassent tout autre intrus malveillant. Associé à la fête de Noël, le houx en bouquets ou en couronnes vient garnir portes, fenêtres et cheminée. La cheminée surtout, cette voie royale pour les fantômes, les âmes des trépassés, que la sorcière garde toujours propre d'un coup de balai magique. Toutes ces entrées étaient placées sous la bonne garde de la plante en hiver. Le houx sert encore à la bonne sorcière pour capturer le mal, la maladie qui frappe la personne faisant appel à ses pouvoirs. Placé aux côtés du malade, le houx transpirera son mal, le prendra sur lui pour, au fur et à mesure qu'il se desséchera, apporter la guérison à l'homme.


Arbuste du diable : Le houx serait né du diable, de sa jalousie envers les créations divines. En Europe, on raconte que le diable, jaloux de la beauté du chêne, voulut lui aussi son arbre majestueux et puissant, mais qu'il ne put finalement engendrer que cet arbuste dont les feuilles portent ses épines.


Signature : Mars.

*

*

Liz Marvin, autrice de Grand Sage comme un Arbre (Michael O’Mara Books Ltd, 2019 ; First Éditions, 2021 pour la traduction française) transmet les messages qu’elle a pu capter en se reconnectant aux arbres :

Sois créatif : le Houx

Parfois la seule façon de résoudre un problème est de s’y attaquer de manière détournée. Dans leur sagesse infinie, les arbres le savent aussi, et ils produisent différents types de feuilles à différentes hauteurs pour maximiser leur croissance. Par exemple, selon l’exposition de la feuille, elle possède plus ou moins de cellules captant la lumière. Le Houx pousse ce système encore plus loin : les feuilles du bas sont plus épineuses que celles du haut, car elles risquent d’avantage d’être la proie des animaux. Prenez exemple sur le Houx, innovez !

*

*




Symbolisme celte :


Dans La Magie des Plantes, Douze mois avec la Sagesse des Plantes (Édition originale, 2017 ; Éditions Danaé, 2017), Sarah Kynes nous propose la notice suivante :


Houx américain (Ilex opaca) ; Houx (Ilex quifolium)


Ce jour-là, dans certaines régions du nord-ouest de l'Angleterre, on avait l'habitude de porter une branche de houx enflammé dans toute la ville, accompagné d'un orchestre bruyant et de feux d'artifice. Sur une plus petite échelle, et de manière bien plus tranquille, et puisque le houx est associé à la divinité, vous pouvez brûler quelques feuilles pour honorer particulière en ce jour de l'Épiphanie. Écrivez le nom d'une déesse ou d'un dieu sur une feuille de houx. Servez-vous d'autres feuilles ou d'une branche de houx pour rendre hommage à plusieurs divinités.

Rendez-vous à l'extérieur, quelque part où vous pouvez brûler quelque chose sans danger. Allumez une bougie, puis tenez les feuilles entre vos paumes en disant :


En ce jour de l'Épiphanie, je prends le temps de te rendre hommage. Je requiers ton amour et tes conseils ; et par ton pouvoir je serai béni.


Allumez le houx à la flamme de la bougie, et laissez-le tomber dans votre chaudron ou tout autre récipient ignifugé. Répétez l'incantation pendant que le houx brûler. Quand les cendres sont froides, éparpillez-les sur le sol.

Le houx est associé aux éléments de l'Air, de la Terre et du Feu. Son influence astrologique vient de Mars et de Saturne. Il est associé aux divinités suivantes : Arès, Cailleach Bheur, Cernunnos, le Dagda, Danu, Freyr, Gaïa, Holle, Lugh, et Saturne. Pour plus de renseignements sur le houx, voyez au chapitre « Juillet. »

[...]

8 juillet : Début du mois celtique du Houx.

Même si nous associons le houx à l'hiver, il fleurit à cette époque de l'année. Les fleurs produisent les abies brillantes que nous aimons placer sur nos autels de Yule. Maintenant que le solstice d'été est passé et que l'année décroît, cet arbre est roi, ayant succédé au chêne. Dans le passé, on considérait qu'apporter du houx dans une maison portait malheur en toute saison, sauf à Yule. de plus, il était considéré comme très infortuné d'abattre un houx vivant. [...]

Avec leurs piquants acérés, les feuilles de houx sont la plante protectrice par excellence. Pour renforcer les défenses de votre foyer, mettez trois feuilles sous votre paillasson. Ces feuilles peuvent aussi servir à la protection contre les attaques magiques. Mettez une feuille dans votre porte-monnaie ou votre portefeuille pour la chance. Faites sécher plusieurs grappes de fleurs, puis cousez-les dans un sachet. Mettez-le sous votre oreiller pour renforcer vos travaux oniriques, en particulier la divination par le rêve. Mettez des fleurs de houx fraîches sur votre autel pour obtenir des conseils spirituels.


Le houx est associé à l'ogham Tinne et à la rune Mannaz.

*

*

Pascal Lamour, auteur de L'Herbier secret du Druide, des plantes pour les hommes et les esprits (Éditions Ouest-France, 2017) fait le point sur ses recherches :

Nom gaulois : colinno-, et en breton kelenn.

Saisonnalité Samain

Une ordalie : Ar wialenn hag an absolvenn Er veh é konfessat é Rom


Cette chanson collectée dans le Morbihan par Yves le Diberder, en 1911, raconte l'histoire d'une jeune file qui se rend à Rome pour obtenir l'absolution, après avoir eu trois fils et une fille avec un prêtre. Dans d'autres versions, elle a empoisonné son frère prêtre. Voici ce qu'on lui dit :


« Allez au buisson de houx « Kerhet d'er bod kèlen.

Pour couper une verge, Auit drouhein or huièlenn.

Plantez-la au milieu du sable. Ha plantet hi kreiz or zaben.

Si elle survit, vous aurez l'absolution. Mar biwei, po en asolven.

Par la grâce de Dieu et de la Trinité. Dré grasow Douéi hag en Drinded.

La branche de houx survécut. Er huièlen en oè bèwet.

La fille eut l'absolution. » En asolven hi en doé pet. »


On retrouve ici le houx dans sa symbolique de connaissance, de sagesse et d'immortalité. le houx n'est pas choisi par hasard. Dans la vision populaire, il a gardé son rapport avec la fonction sacerdotale. Symbole axial, comme le bâton de Merlin, il est le lien entre la terre et le ciel, pour obtenir le pardon des dieux.


Voir aussi Fragon.

*

*

Arnaud Riou dans L’Oracle du peuple végétal (Guy Trédaniel Éditeur, 2020) classe les végétaux en huit familles : les Maîtres, les Guérisseurs, les Révélateurs, les Enseignants, les Nourricières, les Artistes, les Bâtisseurs et les Chamans.


La famille des Maîtres comprend le Chêne, le Bouleau, le Houx, le Noisetier, le Pommier, le Saule et l’Aulne. Ils ont une fonction régulatrice et inspirante auprès du peuple végétal, du peuple animal et des humains. Ces arbres étaient déjà reconnus par les druides et regroupés dans le Bosquet des Druides.

Lorsque le disciple est prêt,

Le maître apparaît.


Dans la nature, les arbres aiment se rejoindre, se compléter, s'inspirer, se protéger. Leur place, qui peut sembler aléatoire, est en fait très cohérente sur un plan invisible. Dans la tradition celtique, sept arbres sacrés se retrouvent pour former ensemble le Bosquet des Druides Ils se réunissent et forment un cathédrale végétale à travers laquelle chacun peut exprimer au mieux son énergie. Ces arbres au nombre de sept sont le Bouleau, l'Aulne, le Saule, le Chêne, le Houx, le Noisetier et le Pommier. Lorsque dans la forêt, ils sont réunis en cercle, ils tiennent conseil et constituent le « bosquet druidique », lieu sacré, magique. Ce cercle végétal devient alors place d'initiation puissante, où les druides apprennent puis enseignent les secrets du monde de l'invisible. Le Bosquet des druides se positionne souvent près d'une source, d'une rivière ou d'une zone tellurique importante où toutes les connaissances cachées des arbres deviennent claires et accessibles aux initiés qui savent où se placer.


........................................................................................................................

Tu es protégé,

Partout où tu vas,

tu reçois ma protection.

……………………………………..............................................................................


Facilement identifiable par ses feuilles d’un vert brillant et ses perles rouges, le Houx est une plante sacrée que l’on rencontre en forêt tout l’hiver. Elle accompagne les arbres Maîtres et les protège. Si l’essentiel des arbres et arbustes perd leur verdeur au début de l’automne, le Houx résiste à cette période en maintenant l’éclat de ses feuilles brillantes dans les mois les plus froids.

Alors que la Sainte Famille fuyait vers l’Egypte, Joseph, Marie et l’Enfant Jésus, poursuivis par l’armée d’Hérode, se cachèrent derrière un Houx. Le Houx ferma ses branches sur eux pour les protéger de la vue des soldats. En remerciement, Marie bénit le Houx pour qu’il conserve sa verdure toute l’année. Le Houx est associé à la période de Noël, au milieu de la neige, cet arbuste vert aux perles rouges rappelle le sapin et ses boules.

Le Houx se marie au Gui dans la tradition celtique. Les perles rouges du Houx incarnent l’énergie féminine, quand les perles blanches du Gui correspondent à l’énergie masculine. Ensemble, Gui et Houx appellent la vie qui se manifeste dans son essence, comme, selon la médecine tibétaine, la goutte rouge et la goutte blanche se mêlent dans l’utérus de la future maman pour créer la cellule germe à travers laquelle l’âme s’incarne. Dans le culte de Bacchus, le Houx était associé au Lierre. Le Houx incarnait l’énergie féminine et le Lierre l’énergie masculine. Ces deux branches étaient alors clouées aux portes des maisons pour apporter l’équilibre et la protection des demeures. L’Église interdit cette pratique et conservera le Houx pour rappeler la couronne d’épines du Christ perlée des gouttes de son sang. Dans la tradition celtique, les feuilles de houx étaient broyées par les druides dans la confection d’onguents de protection. Le Houx protège des sorts, des maléfices, des attaques et des maladies. Pythagore écrit que le Houx a le pouvoir de changer l’eau en glace. Dans la tradition celtique, le Houx est le frère complémentaire du Chêne. Le Chêne gouverne le printemps et l’été, le Houx gouverne l’automne et l’hiver en maintenant sa verdure. Ainsi, le Chêne gouverne la partie lumineuse et le Houx la partie d’ombre. Le Houx joue un rôle de protection. Lorsque vous apercevez des bosquets de Houx en forêt, c’est souvent autour d’arbres Maïtres, car le Houx a juré fidélité au Chêne, aux arbres du Bosquet des Druides, dont il barre l’accès aux attaques invisibles. Ainsi, par la forme de ses feuilles acérées, par ses perles rouges et sa nature particulièrement persistante, le Houx symbolise la protection, l’immortalité et le courage.


Mots-clés : La protection – la défiance – le Christ – le sacrifice – l’engagement – le combat – la résistance – la persévérance – la faille – l’équilibre – le yin et le yang harmonisés – la bonne fortune – la chance – le sang – le féminin – les menstruations.


Lorsque le Houx vous apparaît dans le tirage : C’est pour vous rassurer sur le fait que vous êtes protégé. Le Houx peut vous interroger sur la façon dont vous vous sécurisez. Certains ont peur derrière une porte blindée quand d’autres sont sereins dans une petite cabane. Laissez-vous la peur vous envahir ? Vous sentez-vous menacé ? Par qui ? Par quoi ? Depuis quand ? Le Houx vous aide à plonger dans les sources de la peur pour vous rappeler que c‘est en ouvrant votre cœur que vous sentirez vos bases solides. Plus vous serez en lien avec la beauté et la générosité de votre âme, de votre être tout entier et la beauté de votre mission sur la Terre, plus vous vous sentirez ancré et sécurisé. Les attaques ne seront même plus attirées par votre énergie. Vous vous sentez en insécurité lorsque vous êtes déséquilibré dans votre yin et dans votre yang, les deux pôles féminin et masculin. Une grande stabilité naît en vous quand vous parvenez à équilibrer la méditation et l’action, lorsque vous vous détachez du résultat et que vous incarnez la confiance de l’équilibre. Le Houx vous interroge sur l’équilibre sacré du masculin, du féminin, du yang et du yin et de leur complémentarité. Ainsi, en équilibrant la parole et le silence, la méditation et l’action, vous retrouverez l’équilibre naturel. Le Houx peut aussi vous interroger sur la façon dont vous prenez soin de vos proches, de vos enfants, de vos amis, de votre famille.


Signification renversée : Lorsqu’il vous apparaît dans le tirage dans sa position renversée, le Houx vous interroge sur votre posture défensive. Vous sentez-vous naturellement sur la défensive ? Vous sentez-vous menacé, agressif ? Avez-vous besoin du combat ? Votre comportement quotidien est essentiellement conditionné par de nombreux schémas inconscients d’autodéfense, vous restez trop souvent sur la défensive, vous observez, préservez une distance de sécurité, évitez de faire le premier pas de peur d’une trop grande intimité avec l’autre. Ressentez-vous le goût du combat ? Vous sentez-vous redevable d’une revanche ? Laissez-vous l’autre s’approcher de vous ? Que cherchez-vous à protéger ? De même, le Houx vous interroge sur votre capacité à poser un genou à terre, à vous détendre, à vous adoucir, à laisser mourir en vous ce qui n’a plus lieu d’être. Le Houx enfin vous interroge sur votre capacité à cocréer, à vous associer, à collaborer avec d’autres.


Le message du Houx : Je suis le Houx. Le Maître des protecteurs. Je prendrai soin de toi, de ton corps et de ton âme pourvu que tu me laisses t’approcher. Je viens te protéger non pas parce que tu es en danger, mais parce que tu oublies ton véritable pouvoir. Sais-tu que tes principales attaques viennent de l’intérieur ? Te sens-tu fragile ? As-tu peur ? As-tu besoin de protection ? Alors, ne te barricade pas. Ne t’enferme pas à double tour. N’installe pas de barrières, n’érige pas de barricades, ne pose pas de limites. Il ne te sert à rien de t’enfermer, car le danger vient de l’intérieur. Le dehors n’en est que le reflet. Se défendre de cette façon, c’est se fragiliser. Une carapace refroidit. Je réchaufferai ton intérieur, je te sécuriserai en ouvrant tes fenêtres. Ma sève est suffisamment douce pour me réchauffer, même sous la neige. Mon cœur est tendre et doux. C’est pourquoi je réchauffe l’hiver ; je t’accompagne non pas parce que des forces offensives le menacent, mais pour que tu te sentes en sécurité et que tu nourrisses en ton cœur une attitude paisible, équilibrée, stable et douce. Sens tes racines profondément enfouies dans la terre. Je suis le Houx, repose-toi sur moi jusqu’à réaliser que tu peux ouvrir ton cœur sans réserve chacun qui se présente à toi.


Le Rituel du Houx : Je me relie au Houx, qui équilibre le masculin et le féminin. Je me pose, respire profondément et visualise venir vers moi une femme, belle, rayonnante. Je prends le temps d’observer son style, son origine, ses attributs, son type, son âge. Je la regarde attentivement. Elle est face à moi sur ma gauche. Puis vient face à moi un homme beau, élégant. Il s’avance vers moi vers la droite. Je prends le temps de contempler ses vêtements, son allure, son style, les objets ou attributs qu’il porte. Lorsqu’ils arrivent près de moi, la femme se transforme en une goutte blanche et l’homme en une goutte rouge. Ces deux perles d’énergie viennent se fondre dans mon cœur au niveau du thymus, au centre de la poitrine. Cette énergie mêlée équilibre mon masculin et mon féminin. Ainsi équilibré, je me sens en paix. Ainsi équilibré, je me sens sécurisé. Ainsi équilibré, je me sens dans mon rayonnement.

*

*




Rituels :


Sharlyn Hidalgo, autrice de Rites de magie celtique, Les Cérémonies des treize lunes et de Samhain (Éditions Danaé, 2020) associe à la Lune de Juin la Cérémonie du Houx :


Préparatifs : Avant la cérémonie, ramassez suffisamment de branches de houx pour tous les participants.


Accueil et remerciements : Bienvenue à la cérémonie du Houx. Présentez-vous et faites le tour du cercle en demandant à chaque participant d'indiquer son nom et la raison pour laquelle il s'est joint à vous. Demandez à vos invités de fermer les yeux et observez un moment de silence pour vous préparer à la cérémonie.


Invocation des points cardinaux : Invoquer les points cardinaux, les énergies du Houx (équilibre, action immédiate, énergie du guerrier, protection, dualité et unité, relation équilibrée) ainsi que ses totems, guides et divinités. Placez des tiges et des feuilles de houx sur l'autel.


Enseignements : Le houx représente la justice et la défense des opprimés. Il est un symbole de protection.

Il représente également la dualité, mais ses objectifs principaux sont l'intégration et l'unité. A l'heure actuelle le monde semble de plus en plus divisé. Une perspective plus globale et la complémentarité des opposés restent néanmoins possibles. Tous les extrêmes sont porteurs de vérité. Comment intégrer leur côté positif pour nous apaiser et faire la lumière sur ce qui nous dérange ? Comment comprendre ce que nous rejetons ? Il ne s'agit pas de faire des compromis, mais de s'ouvrir à de nouvelles possibilités.

Le mois du houx représente également les amants et les relations, qui peuvent également être sources de querelles et de disputes, chacun défendant son point de vue ou exprimant son besoin d'être compris et écouté. Nous cherchons l'apaisement et la compréhension au sein de nos relations Nous y créons de la réciprocité et de l'égalité. Nous cherchons à développer des relations pleines d'amour et de soutien.


Incantation : Que nous enseigne le houx ? la justice et l'équité.

Le houx nous offre force et protection.

regardez ! Nou demeurons entiers.

Nous sommes libres de nouer des relations dans l'amour

et la compréhension.

Nous cherchons l'apaisement.

Que nous enseigne le houx ? L'unité et la diversité.


Méditation guidée : Au cours de ce voyage, vous allez travailler sur une relation qui vous tient à cœur mais suscite votre inquiétude. Vous pourrez ainsi mieux comprendre la personne concernée.

Fermez les yeux. Imaginez la personne avec qui vous entretenez des rapports conflictuels ou rencontrez des difficultés. Exprimez l'intention de la voir sous un nouveau jour. Demandez à Lugh (le dieu de la Lumière) et aux déesses souterraines de l'Obscurité de vous aider à aimer et comprendre. ressentez leur soutien et leur capacité à vous ouvrir à de nouvelles possibilités Invoquez la force et la protection du houx.

Faites appel à tous vos sens pour vous concentrer sur la personne en question. Visualisez-la en détail. Si vous avez du mal à la visualiser, imaginez-la, ressentez-la, ayez conscience de son être... Calez votre respiration sur la sienne.

Rappelez-vous que nos projections expliquant en grande partie les conflits. Quand vous êtes en désaccord avec une personne, commencez par vous demander si vous portez en vous une partie de son énergie. Vous trouverez rapidement des réponses. Vous comprendrez vos projections et les dissocierez de la personne ou de la situation. (Longue pause).

Vous prendrez conscience de ses pensées, sentiments, souvenirs ou messages. Ils vous apparaîtront comme par magie. Soyez réceptif à ces informations lorsqu'elles se présentent à vous. Transmettez la compassion et la compréhension qui se trouvent dans votre cœur à la personne avec qui vous êtes en contact. Vous verrez vos arrière-pensées fondre comme neige au soleil. (Longue pause)

Une fois que vous avez terminé, recentrez-vous sur vous-même et déconnectez-vous de la personne. Concentrez votre attention sur votre cœur. Revenez à la réalité et ouvrez les yeux (Vérifiez que tous les participants ont ouvert les yeux, sont pleinement présents et déconnectés de la personne qu'ils visualisaient).


Échanges : faites passer le bâton de parole. Demandez aux participants de partager leur expérience et d'indiquer dans que le mesure cette méditation leur a permis de changer d'avis sur la personne et leur conflit.


Activité : créer une baguette en houx : Demandez aux participants de choisir une branche de houx qu'ils pourront ramener chez eux. Accordez-leur du temps pour qu'ils en fassent une baguette de protection qui leur rappellera de faire un travail sur eux-mêmes (projections sur les autres ou arrière-pensées dues à la jalousie, l'envie, le jugement ou une blessure) mais aussi preuve de compassion (envers les personnes différentes ou envers eux-mêmes s'ils sont tiraillés par des choix contraires). Encouragez-les à décorer leur baguette quand ils seront de retour chez eux. Faites le tour du cercle et demandez à chaque participant d'exprimer ce que leur baguette représente à leurs yeux. Donnez-leur quelques exemples :

  • Ma baguette de houx représente le pardon et la compréhension.

  • Ma baguette représente l'unité et la plénitude.

  • Ma baguette me rappelle de travailler sur moi-même et de prendre conscience de mes projections.

  • Ma baguette représente la diversité et le respect de la différence.

  • Ma baguette me rappelle de maintenir l'équilibre entre les extrêmes et de faire preuve de neutralité.

Faites le tour du cercle et demandez à chaque participant d'exprimer un vœu de guérison. Envoyez de l'énergie aux personnes en conflit pour les aider à comprendre le point de vue opposé et accepter la différence (culture, relations, religions ou systèmes de croyance). demandez aux participants de pointer leur baguette de houx vers le centre du cercle et de dire « Ainsi soit-il ».


Chants : Choisissez un chant de clôture comme « May the Circle Be Open » ; « Merry Meet » ou « We Are a Circle » ou un chant reflétant la plénitude et l'unité.


Clôture : Remerciez l'énergie du houx ainsi que ses guides. Libérez les points cardinaux et ouvrez le cercle.

*

*



Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


HOUX. — Depuis bien des siècles, en Angleterre, dans certaines parties de la France, en Suisse, à Bologne et ailleurs, la veille de Noël, on détache des branches de houx, et on les suspend dans les maisons et dans les étables, dans l’espoir d’éloigner tous les mauvais esprits et tous les sortilèges. Comme plante dont la feuille est épineuse, elle repousse et elle éloigne. Elle a donc les mêmes propriétés que le genévrier (cf.). Un chant de joie anglais qui remonte au moyen âge illustre cet usage :


Her commys holly, that is so gent,

To pleasse all men is his intent. Alleluia.

But lord and lady off this hall,

Who so ever ageynst holly call. Alleluia.

Who so ever ageynst holly do crye,

In a lepe shall he hang full hie. Alleluia.

Who so ever ageynst holly do syng,

He maye wepe and handy wryng. Alleluia.

*

*

Selon Véronique Barrau et Richard Ely, auteurs de Les Plantes des fées (Éditions Plume de carotte, 2014), le houx suscite des "avis mitigés".


Il ne fait pas l'unanimité : Quand la Toussaint approche insidieusement en soufflant des pensées grises dans nos esprits, quand les nuages se font bas et lourds, quand la température commence à chuter irrémédiablement, la Caillaec Bheur écossaise sort de son rocher en lequel elle s'était transformée une année durant. Cette sorcière à la peau bleue parcourt dès lors inlassablement les vallées et montagnes tout en frappant la terre de son bâton taillé dans une branche de houx. Ce simple contact déclenche l'arrivée du gel et de la neige recouvrant la terre.

Ce n'est qu'au 1er mai, quand les rayons de soleil éclairent l’Écosse que la sorcière de l'hiver consent à revenir à sa forme minérale jusqu'à l'automne. Avant de se métamorphoser, elle jette son bâton sous des ajoncs ou du houx, là où nulle herbe ne pourra plus jamais croître... Cette relation privilégiée avec la plante épineuse qui nous intéresse se retrouve aussi chez les Macralles de Belgique qui en sont tout simplement fanatiques. Pour preuve, on ne trouve que du houx dans les jardins de ces sorcières !

Mais si on se reporte aux traditions d'autres pays, cette passion exclusive pour ce végétal est loin d'être partagée par toutes les ensorceleuses. A Rome, elles se faisaient fort discrètes quand les habitants défilaient lors des Saturnales avec un rameau de houx à la main. Elles évitaient tout autant les maisons près desquelles poussait la plante.

Les sorcières de France, de Suisse et d'Allemagne ne rentraient jamais dans une demeure où l'on avait fixé des rameaux de ce végétal la veille de Noël. Les feuilles piquantes du houx décourageaient les plus hardies.


Sacrilège ! C'est sûrement un lutin farceur qui en 1907, suggéra à un paysan irlandais de nettoyer sa cheminée avec des branches de houx. La forme dentelée des feuilles est peut-être efficace pour décrocher la suie collée dans le conduit mais ce vil usage ne fut pas du goût des fées qui chérissent cette plante. Rouges de colère, elles firent s'abattre une pluie de pierres sur la maison de l'indélicat. Face aux dégâts occasionnés, l'homme comprit la leçon et ne répéta jamais plus la même erreur.


Une fée à l'écoute : Dans un temps lointain, un couple âgé assis sous un grand houx se lamentait de devoir travailler pour subvenir à leurs besoins alors que leurs corps fatigués réclamaient du repos. De l'arbre épineux surgit alors une ravissante petite fée. Sa tête était couronnée de houx tandis que de petites baies rouges pendaient à ses oreilles et que d'autres fruits similaires formaient un magnifique collier ornant son cou. Cette fée des Houx, emplie d'empathie, leur offrit une bourse pleine de pièces d'or qui jamais ne se désemplissait. Elle émit toutefois une condition : ne jamais déterrer le pot qu'ils allaient de ce pas ensevelir ensemble sous un dolmen, sans quoi le couple retomberait dans la misère. Les deux petits vieux promirent et savourèrent leur nouvelle aisance financière. Mais comme dans tout conte de fées, la curiosité fut la plus forte et au bout de quelque temps, ils sortirent de terre le fameux pot. La suite, comme vous le devinez, les replongea dans les conditions pénibles dont ils se plaignaient tant...


Les Germains décoraient leurs maisons de branches de houx encore garnies de leurs baies pour honorer les esprits de la forêt."

*

*




Croyances populaires :


D'après Véronique Barrau, auteure de Plantes porte-bonheur (Éditions Plume de carotte, 2012) : le houx commun (Ilex aquifolium) "est verni, nous aussi.

Ça commence dans le sang : Les premiers Chrétiens firent des fruits rouges du houx le symbole des gouttes de sang de Jésus couronné d'épines. S'appuyant sur cette représentation, l’Église proscrivit dès le IVe siècle l'usage du gui lié aux cultes druidiques durant les fêtes de la nativité en essayant de le faire remplacer par le houx. Comme les feuilles piquantes de la plante passaient en outre pour repousser les forces du mal et que leur verdeur persistante représentait la force de vie de la nature, l'arbuste fut rapidement le bienvenu dans les maisons au cœur de l'hiver pour y apporter tous ses bienfaits supposés.


Patience récompensée : Enfermée dans un coffret, une branche de houx sera un porte-bonheur efficace si vous patientez jusqu'au premier jour de l'année avant d'ouvrir la boîte. Gageons que le végétal en question saura vous aider à appliquer vos nouvelles résolutions !


Fêtes de fin d'année : Un Noël sans houx accroché au-dessus des portes d'entrée ou dans les maisonnées serait bien triste si l'on en croit la superstition. Son absence équivaudrait en effet à passer de mauvaises fêtes... Voilà qui ne peut que vous inciter à décorer votre salon de cette belle plante aux couleurs complémentaires que sont le rouge et le vert. Que votre précipitation à bien faire ne vous fasse commettre d'impair toutefois ! La prudence commande en effet de ramasser du houx avant la veille de Noël, sans quoi morts et vivants vous apporteront des déboires de toutes sortes... Et comme si cela ne suffisait pas, les Anglais conseillent de jeter le houx hors de chez soi après le 6 janvier. Dieu sait ce que cet oubli peut engendrer comme terribles malheurs !

Couple : Une embrassade sous le houx faciliterait la réalisation des vœux à exaucer. Encore faut-il, selon les Anglais, que soient entremêlées une branche de houx femelle (sans piquants) et une branche de houx mâle (aux bordures épineuses), sans quoi les visées de 'un des conjoints pourraient empiéter sur celles de l'autre...


Hors norme : En Tasmanie pousse la plus vieille plante vivante du monde : un houx de l'espèce Lomatia tasmanica. La datation au carbone 14 d'une feuille fossilisée a permis de constater que la plante, ayant germé durant la préhistoire, dépasse les 43 000 ans et se reproduit par clonage : ses centaines de rejets s'étendent sur plus d'un kilomètre au bord d'un torrent.


Un ornement à la mode : Selon la Revue de l'horticulture belge et étrangère, la vicomtesse d'Ardelle aurait découvert l'utilisation traditionnelle du houx comme porte-bonheur dans un manuscrit datant du XIIe siècle. Cette découverte serait à l'origine de l'intérêt porté par ses concitoyens. En 1880, tous les salons brillant par leur élégance étaient agrémentés de massifs de houx dont les couleurs verte et rouge étaient du plus bel effet décoratif.


A double tranchant : Une ancienne coutume galloise voulait que chaque mari souhaite la bonne année à sa femme sous un bouquet de houx suspendu au plafond. La malice faisait dire à certains que, sous ses dehors romantiques, cet acte valait en fait d'avertissement à l'épouse. Si la gente féminine se montrait insuffisamment soumise durant l'an qui débutait, des corrections avisées les remettraient sur le droit chemin...


Au loin les orages : L'orage ne plane pas que dans les colères de couples... Lorsqu'il tonnait dans le ciel, les paysans du Moyen Âge serraient fébrilement un rameau de houx béni que les curés laissaient à disposition devant les portes des églises ou sur les autels pour protéger chacun des foudres célestes. La nuit est un autre phénomène naturel que certains, incapables d'y trouver le repos escompté, redoutent par-dessus tout. Présent dans plusieurs cultures, le cauchemar est le nom donné à un esprit maléfique auquel on attribue la responsabilité des songes tourmentés et des sensations d'oppression sur la poitrine des dormeurs. Pour se protéger de ses visites nocturnes, les Écossais n'oubliaient jamais de placer une branche de houx près de leur lit.

Selon la superstition, les bords dentelés et piquants des feuilles de houx sont également à même de tenir à distance les sorciers et leurs maléfices. L'usage de la plante était abondant en Europe et le simple fait de placer ses feuilles dans le lait passait en Basse-Normandie pour repousser les mauvais sorts. Au Moyen Âge, les charretiers belges incluaient secrètement une cheville de houx dans leurs véhicules afin que la plante, redoutée par les sorciers, décourage ces derniers d'accomplir une mauvaise action à l'encontre des voyageurs ou du véhicule.


Un nom de bon augure : Dans les années 1880, les époux Wilcox ont acquis un grand terrain de la banlieue de Los Angeles pour y établir leur ferme. La propriétaire baptisa le ranch "Hollywood", traduisez "Bois de houx" alors qu'aucun arbuste de cette espèce ne poussait aux alentours. Son choix, comme elle l'expliqua plus tard, fut guidé à la fois par son côté superstitieux et par la sonorité agréable du mot à son oreille.


Argent : Réputé pour attirer l'argent, le houx constitue pour certains hommes d'affaires d'Amérique un précieux fétiche. Une croyance stipule par ailleurs qu'il suffirait de plonger une branche de houx dans du vin après minuit puis de rapporter chez soi le morceau de bois pour devenir infiniment riche ! Pour les amateurs de trésor, sachez enfin que deux branches prélevées au petit matin vous montreront la voie pour trouver des magots dissimulés au regard. Si avec tout ça vous ne devenez pas riche, on ne peut plus rien pour vous !


L'ambivalence du houx : Ses épines piquantes ont valu a houx d'être assimilé à une création du diable ayant échoué à reproduire deux espèces arboricoles d'origine divine. Aux yeux des Béarnais, le houx serait ainsi une contrefaçon ratée du laurier tandis que les Bretons évoquent le chêne. Peut-être est-ce pour cette raison que les Belges du pays Wallon utilisaient une épine de la plante pour signer les pactes passés avec Satan... Diabolique ou non, le houx entretient une ambiguïté malsaine car s'il protège des faiseurs de sort, le végétal offre tout aussi complaisamment son bois à tout sorcier voulant façonner son bâton !"

*

*


*







6 400 vues

Posts récents

Voir tout

Le Maté

Le Fragon

bottom of page