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L'Hygrophore conique



Étymologie :


Hygrophore : du grec hygro-, "qui a une relation avec l'humidité" et -phore, "qui porte".

  • HYGRO-, élément formant

Élém. tiré du gr. υ ̔ γ ρ ο ́ ς « humide » et entrant dans la constr. de nombreux mots.

  • -PHORE, élément formant

Élém. tiré du gr. -φ ο ρ ο ς « qui porte, qui transporte » (lui-même tiré de φ ε ́ ρ ε ι ν « porter, transporter »), servant à constr. des subst. masc. du vocab. sc. ; le 1er élém., tiré du gr., désigne ce qui est porté, transporté.

A. − [Le 2e élém. signifie « qui porte, qui possède ou présente par nature »]


Hygrocybe : même préfixe que précédemment suivi du suffixe -cybe, du grec κύβη signifiant tête ; (ce mot hypothétique est considéré par les linguistes comme l'origine possible du verbe κυβιστάω, signifiant plonger la tête la première).


Autres noms : Hygrocybe conica ; Capuchon visqueux ; Chapeau de sorcière ; Chapeau de cire ;

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Mycologie :


Hygrocybe conica
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Découvrir le champignon appelé "chapeau de sorcière" grâce à la fiche extraite du site : http://mycorance.free.fr/


Hygrocybe conica
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ainsi que celle provenant de cet autre site : http://www.mycodb.fr/



 

Dans sa thèse de doctorat intitulée Clés de détermination des champignons en vue d’une méthodologie diagnostique des intoxications. (2018. Thèse de doctorat. UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER) Mélanie Ramon donne l'Hygrophore conique comme responsable d'intoxications relevant du syndrome gastro-intestinal :


Le syndrome résinoïdien est le syndrome le plus fréquent, du à un grand nombre d’espèces. Il regroupe toutes les situations dans lesquelles des troubles digestifs apparaissent moins de 6 heures après l’ingestion. Il peut apparaitre lors de :

- La consommation excessive de champignons (la paroi des cellules fongiques étant constituées de chitine, très difficile à digérer).

- D’un déficit en tréhalase : enzyme qui dégrade un diholoside (ou dioside) présent dans tous les champignons jeunes et frais, le tréhalose.

- La consommation de champignons âgés ou conservés dans de mauvaises conditions.

- La présence effective d’une toxine. La plupart des toxines responsables ne sont pas connues.


Les principales caractéristiques de cette intoxication sont :

- Un syndrome digestif avec des nausées, vomissements, diarrhées parfois sanglantes et prolongées, des douleurs abdominales et une soif intense.

- Une insuffisance rénale fonctionnelle peut survenir.

Ces symptômes peuvent régresser entre 12 et 48h.


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Symbolisme :


Le symbolisme de ce champignon peut être retrouvé à partir de son nom vernaculaire de "chapeau de sorcière", vraisemblablement inspiré par la forme du champignon mais peut-être aussi pour d'autres raisons... à découvrir.


Symbolisme du chapeau : Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on découvre que :


"Le Maître, dans l'assemblée maçonnique, conserve son chapeau : il siège le chef couvert, signe de ses prérogatives et de sa supériorité. Que la coutume soit ou non maintenue pour des raisons pratiques, le symbolisme du chapeau n'en est pas affecté. Le rôle du chapeau paraît correspondre à celui de la couronne, signe du pouvoir, de la souveraineté, et de d'autant qu'il s'agissait autrefois d'un tricorne.

On a prétendu que le port du chapeau pouvait signifier la fin du rôle des cheveux comme instrument récepteur de l'influence céleste, et par là même qu'était atteint le but ultime de la quête initiatique. Mais cette atteinte n'interrompt pas - bien au contraire - la fonction médiatrice ; les cornes du chapeau ou les pointes de la couronne sont conçues, comme les cheveux, à l'image des rayons de lumière.

Le chapeau, en tant que couvre-chef, symbolise aussi la tête et la pensée. Il est encore un symbole d'identification ; à ce titre, il prend tout son relief dans le roman de Meyrink, Le Golem : le héros a les pensées et entreprend les projets de la personne dont il porte le chapeau. Changer de chapeau, c'est changer d'idées, avoir une autre vue du monde. (Jung). Porter le chapeau, c'est assumer une responsabilité, même pour un acte que l'on n'a pas commis."


Symbolisme de la sorcière : Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982),


"C. G. Jung considère que les sorcières sont une projection de l'anima masculine, c'est-à-dire de l'aspect féminin primitif qui subsiste dans l'inconscient de l'homme : les sorcières matérialisent cette ombre haineuse, dont elles ne peuvent guère se délivrer, et se revêtent en même temps d'une redoutable puissance ; pour les femmes, la sorcière est la version femelle du bouc émissaire, sur lequel elles transfèrent les éléments obscurs de leurs pulsions. Mais cette projection est en réalité une participation secrète de la nature imaginaire des sorcières. Tant que ces forces sombres de l'inconscient ne sont pas assumées dans la clarté de la connaissance, des sentiments et de l'action, la sorcière continue de vivre en nous. Fruit des refoulements, elle incarne les désirs, les craintes et les autres tendances de notre psyché qui sont incompatibles avec notre moi, soit parce qu'ils sont trop infantiles, soit pour toute autre raison. Jung a observé que l'anima est souvent personnifiée par une sorcière ou une prêtresse, car les femmes ont plus de liens avec les forces obscures et les esprits. La sorcière est l'antithèse de l'image idéalisée de la femme.

Dans un autre sens, la sorcière a été considérée comme une dégradation voulue, sous l'influence de la prédication chrétienne, des prêtresses, des sibylles, des magiciennes druidiques. Elles furent déguisées de façon hideuse et diabolique, à l'encontre des initiées antiques qui reliaient le Visible et l'Invisible, l'humain et le divin ; mais l'inconscient suscita la fée, dont la sorcière, servante du diable, n'apparut plus que comme une caricature. Sorcière, fée, magicienne, créatures de l'inconscient, sont filles d'une longue histoire, enregistrée dans la psyché, et des transferts personnels d'une évolution entravée, que les légendes ont hypostasiées, habillées et animées en personnages hostiles."

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Symbolisme du chapeau de sorcière : Sur le site http://www.le-sidh.org/ on peut lire que :


"Doreen Valiente fait mention des peintures rupestres de l’Age de pierre sur lesquelles sont représentées des figures coiffées de chapeau pointu. Les gnomes sont réputés porter un chapeau pointu. Margaret Murray, l’auteur de The Witch Cult in Western Europe et le Dieu des Sorcières, dit « Le vêtement le plus caractéristique de la garde-robe de la Fée était son chapeau dont la forme et la couleur différaient en fonction de la région d’où elle venait. Dans les ‘West Highlands’, c’était un chapeau vert, conique. Sur l’Île de Man, c’était un rouge également conique. [...]

Au Mexique de l’époque pré-colombienne, sur des peintures mexicaines indigènes, appelées « Codex Fejervary-Mayer », est représentée par une figure qui ressemble énormément à une Sorcière, nue à l’exception d’un chapeau pointu, chevauchant un balai. En Rome Antique, les prêtres païens appelés Flamen, portaient un chapeau conique. Au cours des périodes Romanes plus tardives, une illustration nommée « Le Jardin de Plaisirs » par Herrad d’Hohenberg (ndt : Herrad de Landsberg et son « Hortus Deliciarum » représente de malheureux Juifs coiffés de chapeau conique plongés dans un chaudron que des Diables font chauffer. Les juifs, qui souvent passés pour être en coalition avec les Sorcières, en ennemis de la Chrétienté, apparaissaient fréquemment dans l’art représentés avec le Chapeau conique. Les hérétiques, également associés aux Sorcières en tant qu’ennemis de l’Église, portaient le Chapeau conique. On pense que ce Chapeau d’Hérétique était le prédécesseur du Chapeau d’âne, une humiliation, le chapeau conique que l’on met aux vilains écoliers. Une peinture du XIXème siècle réalisée par P. Berruguete, appelée ‘Auto-da-fe’ met en scène deux Cathares, des Hérétiques, exécutés et deux autres, portant des Chapeaux coniques, enchaînés par le cou qui attendent leur destin. [...]

John Mumford, auteur de Sexual Occultism, voit le chapeau de sorcière comme un autre symbole que connaît l’hindouisme : le Lingam-Yoni. C’est un objet sacré qui consiste en un bassin en forme de vagin (Yoni) et une sorte de jeu de pilier, à l’intérieur de ce bassin, et qui représente le pénis (Lingam). Le Lingam et le Yoni représentent le Dieu Shiva et la Déesse Parvati dans l’union éternel et donc dans l’état de constante création.

Les dévots hindouistes font une libation au Lingam-Yoni avec des substances comme le beurre fondu ou du ghee (ndt : sorte de beurre clarifié), du lait et des pétales de souci (Calendula officinalis). Mumford voit dans le Chapeau des Sorcières le Yoni représenté par le rebord et le Lingam représenté par le cône. Une autre théorie est celle-ci : le chakra-Couronne modèle une forme conique lorsqu’on se raccorde aux Énergies de La terre. Cela a mené Hamish Miller, célèbre radiesthésiste et guérisseur, à penser que « … Peu de doutes que le conception originale de sa forme (celle du Chapeau de Sorcière) soit venue aux personnes qui pouvaient voire le champ d’énergie. »

Le chapeau de sorcière représente également le ‘Cône de Pouvoir’, une forme-énergie créée à l’intérieur du Cercle magique par une circumbulation, par le chant ou par la concentration, et utilisée comme « carburant » de la Volonté du Coven projeté vers son but. Le Coven est symbolisé par le bord du chapeau et le cône de pouvoir par le cône. Au sein des systèmes sorciers qui possèdent trois degrés de progression, le symbole de ce troisième degré (où la Sorcière – ou le sorcier - devient un(e) Grand(e) Prêtre(sse)) est habituellement celui d’un pentagramme couronné d’un triangle pointe en haut, tandis que le (la) maître(sse) du Cône de pouvoir, le (la) Grand(e) Prêtre(sse), à la fois symboliquement et littéralement portent le chapeau de Sorcière."

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