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Le Paon



Étymologie :


  • PAON, PAONNE, subst.

Étymol. et Hist. I. A. 1. Ca 1130 (Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 245) ; ca 1140 (Pèlerinage de Charlemagne, éd. G. Favati 410 : Asez unt venesun de cerf e de sengler, E unt gruës e gauntes et poüns empevrez) ; ca 1180 (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, 67, De corvo pennas pavonis inveniente, 9 : Des pennes al poün s'aturne, Trestut sun cors bien en aürne) [cf. 1668 La Fontaine, Fables, IV, 9 : Le geai paré des plumes du paon ; 1695, 19 juin, Mme de Sévigné, Lettres, éd. É. Gérard-Gailly, t. 3, p. 885 : leurs pauvres petits noms [des gens qui en ont pris d'illustres] à quoi l'on ne penseroit pas s'ils n'avoient point voulu prendre les plumes du paon] ; ca 1265 (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, 1, 169, 1 : Paons est uns biaus oisiaus... il a le chief serpentin et vois de diauble et pis de saphir, et riche coue de diverses coulour ou se delite mervilleusement) ; 1578 en parlant d'une personne (Boyssières, Contin. des Sec. OEuv., p.83 ds Hug; : Mais toy, plus orgueilleuse et fiere qu'un paon...) ; 2. 1611 ichtyol. (Cotgr.). B. Empl. adj. inv. 1897 paon (L'Illustration, 11 déc., p. 486 a ds Quem. DDL t.20); 1899 bleu paon (Nouv. Lar. ill., s.v. bleu). II. Ca1393 päonne (Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 274, 9). I du lat. pavo, -onis «paon». II forme fém. de paon* ; cf. antér. l'a. fr. paue, peue : 1180-90 peue (Alexandre de Paris, Alexandre, éd. E. C. Armstrong et D. L. Buffum, III, 7325), fin xiiie s. plur. pauwes (Sone de Nansai, 4475 ds T.-L.), formé sur le cas suj. lat., ainsi que l'a. fr. paonesse (suff. -esse2*) : fin xiiie s. [ms. 1402] (Placides et Timeo, éd. Cl. Thomasset, 304 ; cf. R. Arveiller ds Mél. Horrent (J.), p. 10), encore relevé au xvie s. Hug. et ds Trév. 1752-71 ; cf. également l'a. prov. paona, pavona fin xive-xve s. [ms. B fin xve s. (Floretus, éd. A. Blanc ds R. Lang. rom. t. 35, p. 76b).


Vous pouvez lire également la Définition. du paon afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Zoologie :


Dans le Hors-série de Causette (été 2018) intitulé « Histoires d'A...mours », Claudine Colozzi nous propose un petit "Kama-sutra des animaux" sous forme d'abécédaire :


P comme Plumes (son truc en)

Lors de la parade nuptiale, le paon mâle déploie en rond les plumes de sa queue devant sa compagne et les fait bouger dans un délicat frémissement : on dit qu'il fait la roue. Il gonfle le cou tant et si bien que sa tête apparaît très petite. Impressionnée, la femelle succombe.

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Symbolisme :


De la nature du paon : d'après Hugues de Fouilloy, De avibus, (dernier quart du XIIe siècle, Troyes, Médiathèque de l'Agglomération, ms. 177, fol. 158v. introd. et trad. Rémy Cordonnier, Paris, Phénix Éditions, 2004) :


"Cris du paon, maître effrayant.


Le paon a une voix effrayante, une démarche naturelle, une tête de serpent, et la poitrine couleur saphir. De plus, sur ses ailes, il a comme des plumes roussâtres. Il a aussi une longue queue, et, pourrait-on dire, comme couverte d'yeux. [.]


Note aussi que le paon, lorsqu'il est admiré, dresse sa queue, car le prélat avide de gloriole élève son esprit sous les louanges des flatteurs. Il arrange ses plumes de manière recherchée, parce qu'il est certain que tout ce qu'il fait est bien ordonné. Mais quand cependant il relève sa queue, il dévoile en même temps son croupion : ainsi, la noblesse [d'âme] méprise la louange. Le paon devrait donc garder sa queue baissée, et le maître agir avec humilité."

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Dans le Dictionnaire des symboles (1969, édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, nous apprenons que :


"si nous faisons volontiers du paon une image de la vanité, cet oiseau d'Héra (Junon) l'épouse de Zeus (Jupiter) est avant tout un symbole solaire ; ce qui correspond au déploiement de sa queue en forme de roue.

Il est l'emblème de la dynastie solaire birmane. La danse birmane du paon, l'usage du paon dans la danse cambodgienne du trot, sont en rapport avec la sécheresse provoquée par le soleil. La mise à mort du paon, comme celle du cerf, est un appel à la pluie, à la fertilisation céleste. Kamâra (Skanda), dont la monture est le paon (il en existe notamment une représentation célèbre à Angkor-Vat), s'identifie à l'énergie solaire. Le paon de Skanda est certes le destructeur des serpents (c'est-à-dire des attachements corporels, et aussi du temps). Mais l'identification du serpent à l'élément eau confirme l'apparentement du paon au soleil et à l'élément feu, l'antithermique de l'eau. Le paon est d'ailleurs aussi, dans le Bardo-Thodol, le trône du Bouddha Amitâbha, auquel correspondent la couleur rouge et l'élément feu.


C'est encore dans ce cas, dit-on, le symbole de la beauté et du pouvoir de transmutation, car la beauté de son plumage est supposée produite par la transmutation spontanée des venins qu'il absorbe en détruisant les serpents. Sans doute s'agit-il là surtout d'un symbolisme d'immortalité. On l'interprète ainsi en Inde, outre le fait que Skanda lui-même transforme les poisons en breuvage d'immortalité.

Dans les Jataka bouddhiques, le paon est une forme du Bodhisattva, sous laquelle il enseigne le renoncement aux attachements mondains. Dans le monde chinois, le paon sert à exprimer les vœux de paix et de prospérité. Il y est aussi appelé l'entremetteur, à la fois parce qu'il est utilisé comme appeau et parce que son seul regard, dit-on, suffit à faire concevoir une femme.

Dans la tribu Mas du Sud-Viêt-nam, les hommes se plantent des plumes de paon dans le chignon : ce qui les identifie sans doute au peuple des oiseaux ; mais ce n'est peut-être pas sans rapport non plus avec le symbolisme du rayonnement solaire. Le paon est, au Vietnam, un emblème de paix et de prospérité.


Dans la tradition chrétienne, le paon symbolise aussi la roue solaire et de ce fait il est un signe d'immortalité ; sa queue évoque le ciel étoilé.

On remarquera que l'iconographie occidentale représente parfois les paons s'abreuvant dans le Calice eucharistique. Au Moyen-Orient, ils sont représentés de part et d'autre de l'Arbre de Vie : symboles de l'âme incorruptible et de la dualité psychique de l'homme.

Le paon sert parfois de monture, il dirige de façon certaine son cavalier. Appelé l'animal aux cent yeux, il devient signe de la béatitude éternelle, de la vision face à face de Dieu par l'âme.

On le retrouve dans la sculpture romane et dans le symbolisme funéraire.

Symbole cosmique pour l'Islam : lorsqu'il fait la roue, il figure soit l'univers, soit la pleine lune, soit le soleil au zénith.


Une légende soufie, probablement d'origine persane, dit que Dieu créa l'Esprit sous forme d'un paon et lui montra sa propre image dans le miroir de l'Essence divine. Le paon fut saisi d'une crainte respectueuse et laissa tomber des gouttes de sueur dont tous les autres êtres furent créés. Le déploiement de la queue du paon symbolise le déploiement cosmique de l'Esprit.


Dans les traditions ésotériques, le paon est un symbole de totalité, en ce qu'il réunit toutes les couleurs sur l'éventail de sa queue déroulée. Il indique l'identité de nature de l'ensemble des manifestations et leur fragilité, puisqu'elles apparaissent et disparaissent aussi vite que le paon se déploie et se replie.

Les Yézides, originaires du Kurdistan, dont il faut noter certaines similitudes avec les derviches soufis et les bouddhistes, accordent une grande importance à la puissance nommée Malik Taous, l'Anga-paon, en lequel s'unissent les contraires."

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Selon Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), le Paon a les caractéristiques suivantes :


Points clés : Résurrection et vision sage (vigilance).

Cycle de puissance : Printemps et automne.


Le paon est encore un oiseau qui a suscité beaucoup de traditions et de mythes dans toutes les sociétés. Avec son magnifique plumage, il fascine tous ceux qui le rencontrent. Comme chez bien d'autres oiseaux, c'est le mâle qui a les plus belles plumes et qui est le plus ostentatoire. Mais sa femelle, la paonne, n'est pas moins magnifique en soi. C'est un oiseau protecteur et puissant.

Les traits les plus saillants du paon sont assurément ses plumes et son cri étrange et tapageur qui ressemble un peu à en rire, comme si le paon nous rappelait d'aborder la vie joyeusement, en riant. Concernant cette vocalisation, j'ai entendu une histoire liée à l'apparition des pattes du paon qui a des pieds affreux ; la légende raconte donc qu'ils crie - paonne - chaque fois qu'il les voit.

Ceux qui ont le paon pour totem vont par conséquent pouvoir s'intéresser au mysticisme et au symbolisme des pieds. Ces derniers sont notre support ; ils constituent la fondation de toute votre structure. Ils nous permettent de nous mouvoir et de nous tenir droits. Que disent les pieds du paon de vous et de votre vie ? Une étude de la réflexologie plantaire pourra être bénéfique à tous ceux qui ont donc le paon pour totem.

Les plumes ont été utilisées pour le rituel et à des fins décoratives. Leurs couleurs et leurs motifs révèlent pourquoi tant de mysticisme a été associé au paon. L'iridescence bleu-vert suscite un sentiment d'émerveillement. La teinte bleu-vert a toujours été associée à la royauté. Quant aux "yeux" apparaissant sur le plumage, on les a souvent liés à une plus grande vision et à une plus grande sagesse.

Cette idée de vigilance et d'attention se retrouve dans la mythologie grecque. Argos "Panoptès" (littéralement "qui voit tout"), un veilleur au service d'Héra, avait cent yeux. Quand il est tué alors qu'il s'est endormi à son poste, Héra transfère ses yeux sur le plumage du paon - son oiseau favori.

De tous les oiseaux, le paon est celui qui ressemble le plus aux descriptions traditionnelles du phénix. Ce dernier est l'oiseau légendaire de la résurrection qui est sacrifié dans le brasier de la vie avant de renaître de ses propres cendres. En tant que reflet du phénix, le paon a imprégné de nombreuses sociétés humaines. Dans la mythologie chinoise, son plumage est un mélange de cinq couleurs qui déclinent une douce harmonie de sonorités.

En Égypte, il est lié au culte du dieu soleil, Amon-Râ. Même dans le christianisme, il était un symbole de la mort et de la résurrection de Jésus. En Égypte encore, le paon était associé à l'œil d'Horus voyant tout. Pour les Indous, il était lié à Indra, le dieu du tonnerre qui se transforma en paon pour échapper au démon Ravana, ce qui e dota des cent yeux de son plumage.

Le paon était également souvent considéré comme sacré parce qu'il détruisait les serpents venimeux. En Égypte, il occupait la seconde place dans cette catégorie des oiseaux sacrés, juste derrière l'ibis. En raison de ses nombreux yeux, il a été associé à la sagesse et à la vision - une vigilance accrue. Et s'il a également été connecté à l'immortalité, c'est encore une fois en partie à cause de sa ressemblance avec les représentations du phénix. Mais cette idée vient aussi d'une vieille croyance selon laquelle sa chair n'aurait pu se putréfier.

Un examen de ces mythes et d'autres associés à cet oiseau pourra orienter ceux qui l'ont pour totem vers de possibles connexions avec des vies passées. Cela jettera quelque lumière sur le rôle qu'il pourra jouer dans votre existence. Les enseignements et traditions liés au paon sont intimement connectés à ses caractéristiques et comportements. Ils vous aideront à voir comment d'autres sociétés humaines ont pu déceler et établir des correspondances.

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Selon Nicki Scully, auteure de Méditations de l'animal pouvoir, Voyages chamaniques avec les alliés esprits (éditions originales 1991, 2001 ; traduction française : Guy Trédaniel Éditeur 2002),


"Le Paon est un totem qui donne lieu à des interprétations opposées. Certaines cultures considèrent les plumes de paon comme de mauvais augure, surtout pour les jeux de hasard, tandis que d'autres voient dans ces merveilleux ornements l’œil qui voit tout, représentant grande chance et grand pouvoir. Les plumes de paon peuvent être utilisées pour protéger des mauvais esprits - c'est ainsi qu'en usent les Hindous, et le paon est considéré comme l'oiseau national de l'Inde - et le trône de Perse était appelé "le Trône du Paon".

Le Paon a une connaissance ancienne de la magie, et il peut diriger l'énergie pour créer tout ce qu'il désire. Parce que ses besoins sont peu nombreux, il passe le plus clair de son temps sur Terre, à fabriquer une présentation somptueuse. Il se contente de son environnement, et il aime ce qu'il a créé.

Le Paon est très joueur - en fait, c'est un hédoniste - mais cela ne le tracasse pas. Il n'y a pas ici le moindre déni de soi. Il embrasse d'une façon chaude, ouverte, la faculté de savourer et d'envelopper la vie. Il se rit de nos jugements, car il s'amuse sans s'éloigner de l'Esprit.

Oiseau grand et gracieux, le Paon réalise qu'il vit dans un corps au plan terrestre, et il a besoin de jouir de ses capacités pour manifester des plaisirs hédonistes. Il a la faculté de tout prendre à la légère et avec humour. Il est le roi parfait, aimant et royal. Il a une forme belle, mais il n'y est pas attaché - être dans un corps est la même chose que d'être dans un masque. Une fois que nous avons maîtrisé la capacité de mettre des masques et de les ôter à volonté, nous pouvons entrer dans nos corps avec un sentiment nouveau de liberté.

Le Paon a beaucoup à nous apprendre sur l'art de traiter les choses avec humour, le genre d'humour qui nous protège des abus de pouvoir. C'est un don que d'être capable de tirer des choses de l'air. Comme tous les dons, il doit être approché avec gratitude et joie. Il y a une grande générosité dans cet être.


Pour certains, ce voyage a pour seul objet d'être en présence du Paon, trouvant un rapport avec cette impressionnante capacité de se manifester sans s'attacher, ni en tirer une fierté vaine. La fierté véritable vient d'un lieu profond de générosité. Le Paon peut refléter votre propre générosité, vous apprendre à accepter les présents et à ne pas les utiliser pour manipuler les gens. Il y a une majesté dans le Paon qui peut sembler quelque peu pompeuse selon la perception du visiteur. Si vous venez avec admiration et envie, vous prendrez une autre série de leçons, car il les reflétera.

Cette expérience a trait à la magnificence. Accordez-vous la pleine expérience de la splendeur du Paon, pour comprendre sa capacité à se manifester entouré d'une magnificence séduisante au plus haut point !


[Le voyage du Paon fait partie, au même titre que ceux des Castor, Tortue, Mulot, Corbeau et Bisonne blanche des] Voyages pour célébrer et honorer. Il y a tant de choses à notre sujet que l'on peut apprendre à partir du règne animal, car les animaux déploient pour nous des qualités que nous oublions parfois. Nous avons beaucoup de choses à célébrer et honorer avec ces parents concernant la richesse, la beauté, et la pure joie de vivre.


Voyage du Paon

[Faites l'alchimie du Chaudron...]

Au sortir de l'alchimie, et en présence de Thoth, votre attention est attirée par une sensation de vrombissement, une vibration, qui doit être expérimentée pour atteindre une résonance avec le Paon ; c'est comme un tambourinement dans vos oreilles. En étant en résonance avec cette vibration, vous franchissez les barrières du temps et de l'espace, pour vous brancher sur les fréquences où les capacités de manifestation du Paon peuvent prévaloir. Le vrombissement continue et sera plus ou moins apparent tout au long de ce voyage.

Thoth montre la voie, et vous arrivez sur une pelouse spacieuse avec une pagode au loin. Vous pouvez sentir, d'après l'air, que vous êtes à haute altitude. Les pins, un air frais et pétillant, et un ciel bleu vif, rehaussent cette scène. La pagode a un dôme doré, et son intérieur rappelle un lit à baldaquin. Des boules d'or couronnent les piliers, et les marches des deux côtés facilitent l'accès. Les Paons vagabondent sur la pelouse.

Tandis que vous vous rapprochez de la pagode, vous voyez des piles des coussins lourdement brodés de fils d'or. Il y a par terre de riches tapis de soie persane la plus fine, des bols pleins d'eau et d'encens, et des offrandes de graines et de fleurs. Au milieu des coussins, assis sur le trône de ce temple rectangulaire, un Paon magnifique.

Approchez-vous encore. Tandis que vous grimpez les marches, votre inclination peut être de saluer ce noble oiseau. Il vous dit de venir vous asseoir à côté de lui. Vous vous exécutez, et vous admirez ces plumes, son long cou soyeux, et la crête colorée sur sa tête. Vous ne pouvez voir ses pieds, car ils sont sous lui. Ce Paon est très à l'aise avec sa beauté, sa royauté et sa fierté, et il est très heureux que vous soyez là pour partager la splendeur environnante de son domaine. Il veut vous envelopper de ce sentiment, pour que vous aussi fassiez l'expérience de cette élégance, de ce confort, de ce port royal.

Remarquez les sentiments inclusifs, - le Paon n'exclut pas les gens. Il vous offre quelque chose à manger ; abricots séchés, noix de coco et graines. Personne ne les a apportés - ils sont simplement apparus.

Suivez le regard du Paon tandis qu'il examine son domaine bien tenu. La somptueuse couverture de gazon s'étend dans toutes les directions, pleine de beauté, de symétrie et de grâce. Elle a un air très ancien.

Le Paon est capable de faire de la magie, et peut tirer des choses de l'air. Il vous tend un présent qu'il tire de l'air pur, et un enseignement qui convient au moment... [Longue pause]

Ce Paon prend du plaisir à donner, et un remerciement est sa plus grande récompense. Vous n'avez pas besoin de l'admirer - partager avec lui est suffisant. Quand votre temps est achevé, quittez la pagode et descendez la pelouse, jusqu'à l'endroit où vous rencontrerez Thoth. Partagez cette expérience avec lui...

[Thoth vous aidera à rentrer dans votre corps...]

Mots-clefs : Magie / Grâce / Générosité."

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


La queue du paon a le

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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Hachette Livre, 2000) :


"Le plus connu est le paon bleu, dont le plumage en forme de traîne d'un bleu profond, constellé de tâches orangées et noires, peut atteindre jusqu'à 2 mètres de long. Lors de la parade nuptiale, le mâle la déploie, en braillant son cri rauque si caractéristique. Mais il fait aussi la roue lorsqu'il se trouve en présence d'un autre mâle. Originaire de l'Inde et du Sri Lanka, il fut importé en Occident par Alexandre le Grand, puis plus tard en Amérique. Il fut d'abord apprécié en tant qu'oiseau d'ornement domestique, mais aussi, par la suite, pour sa chair.

Selon une légende mythique grecque, Argos, prince argien d'un royaume aujourd'hui situé en Grèce, dans le nord-est du Péloponnèse, et dont le nom signifie "lumineux", se distinguait par les cent yeux qui étaient répartis sur tout son corps, et qui lui donnaient une vision absolue. On le surnommait Panoptès, c'est-à-dire "celui qui voit tout". Argos fut chargé par Héra, sœur et épouse de Zeus, de garder Io, une jeune fille argienne aimée de Zeus et que Héra, jalouse, avait transformée en génisse. Toutefois, à l'instigation de Zeus, Hermès plongea Argos à son insu dans le sommeil éternel de la mort en lui jouant de la flûte de pan. Pour immortaliser celui qui l'avait si bien servie, Héra mit les cent yeux du corps d'Argos sur la traîne du paon bleu. Depuis lors, chaque fois que le paon fait la roue, Argos renaît, et ses cent yeux s'ouvrent à nouveau au monde."

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D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; traduction française : Éditions Véga, 2006) :


"Guide d'interprétation :


En tant que symbole onirique

Vanité ; Royauté ; Dignité ; Beauté ; Confiance en soi ; Mise en garde.


En tant que gardien ou protecteur

Met en garde contre les envahisseurs ; Soutient l'aura.


En tant que guérisseur

Guérit par la réflexologie des pieds : Corrige les troubles de vision.


En tant qu'oracle ou augure

Attention au mauvais œil ; Vous aurez de la chance en amour.


Les Cartes Messages de votre Animal Totem est un coffret créé par Steven-D. Farmer et illustré par Bee Sturgis, Editions Exergue, 2014.

Mythes et contes

Dans l'ancienne Égypte, le paon était le compagnon de la déesse Isis. En Chine, au Japon, à Babylone et en Perse, le paon était symbole de royauté.

Si le paon est votre animal de pouvoir

Vous avez confiance en vous, êtes capable de voir l'avenir et pouvez enseigner aux autres comment devenir clairvoyants. Vous êtes extrêmement sensible et devez protéger votre champ énergétique personnel. Votre allure est digne et royale. Chef de file de votre domaine, vous êtes reconnu et loué. On pourrait vous imaginer arrogant, mais en réalité vous ne prenez pas trop au sérieux ces choses-là, en sachant qu'elles peuvent disparaître en un clin d’œil. Vous préférez essayer de profiter de la vie de votre mieux.

Demandez au paon de vous aider

  • à vous rappeler de rire face à la vie, surtout quand les choses vont mal ;

  • à vous mettre en avant et à croire en vous-même.


Accéder au pouvoir du paon en :

  • arborant des couleurs vives et chatoyantes ;

  • récitant quotidiennement des affirmations pour le respect de soi.

Les plumes du paon mâle poussent à partir de son dos, pas de sa queue. Lorsqu'il fait sa cour, il étale sa queue dans un splendide éventail chatoyant bleu / vert parsemé de marques en forme d’œil. Habillez-vous plus joliment pour honorer votre nature sacrée.


Élément Air."

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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :


Message des oiseaux de la troisième dimension :

Nous voulons que vous compreniez qu'un aigle

n'est pas meilleur qu'un moineau. Pas plus qu'un colibri n'est

meilleur qu'un corbeau. Ils vibrent simplement à des fréquences

différentes et ont des leçons uniques à vous enseigner. Nous

avons choisi les leçons que nous voulons vous transmettre et la

manière dont nous allons vous les présenter, un peu comme un

conférencier choisit le sujet qu'il veut enseigner et la façon dont

il veut l'enseigner. Vous êtes unique et spécial, quelle que

soit la fréquence à laquelle vous vibrez.


Tous les oiseaux de la troisième dimension appartiennent à une groupe d'âmes et nous enseignent des leçons à les démontrant dans leurs propres vies. Ils viennent de Sirius ou sont descendus sur Terre en passant par cette planète.


Les paons et les oiseaux de paradis : J'aime les paons. Je me souviens du frisson que j'ai ressenti en regardant le coucher du soleil de l'autre côté du Gange. Tous les cent mètres ou presque, des paons, traînant leurs queues magnifiques, émergeaient des arbres pour descendre boire sur la rive. J'étais avec ma fille et nous sommes ensuite allées à Agra, où elle a acheté pour moi une plaque de marbre incrustée d'un paon que j'ai encore sur le mur de mon salon.

Le paon est un animal flamboyant, magnifique et égoïste. Tous les yeux se tournent vers lui quand il dresse les plumes de sa queue en éventail. Son cri est fort, strident et réclame de l'attention. Cependant, il y a un but plus élevé pour cela. Pendant que tout le monde regarde le mâle, la femelle, plus petite et d'une couleur terne, peut élever leurs petits en toute sécurité.

Ainsi, le paon et la paonne démontrent qu'ils peuvent travailler ensemble pour le plus grand bien de tout tout en étant de sexe différent.

Ils nous enseignent également que nous devons regarder au-delà des apparences pour voir ce qui se passe réellement.


VISUALISATION POUR TIRER DES ENSEIGNEMENTS DES OISEAUX DE TROISIÈME DIMENSION

  1. Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.

  2. Fermez les yeux et détendez-vous.

  3. Pensez à un oiseau et appelez-le, mais vous pouvez aussi laisser n'importe quel oiseau apparaître dans votre esprit.

  4. Dites mentalement à l'oiseau que vous êtes prêt à écouter ses enseignements et demandez une communication ou une démonstration.

  5. L'oiseau peut chanter pour vous, auquel cas relaxez-vous et laissez le message pénétrer dans votre cœur.

  6. Si l'oiseau vous montre une photo, demandez-vous quel est le message.

  7. L'oiseau peut communiquer avec vous par télépathie, alors restez ouvert pour apprendre.

  8. Remerciez l'oiseau et cherchez-en un de ce type dans votre vie, dans un livre ou à la télévision.

  9. Si vous en voyez un, sachez que cela vient confirmer qu'il vous apporte un message important.

Alternativement, vous pouvez sortir dans votre jardin, un parc ou la campagne et observer quels oiseaux se présentent à vous.

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Pour David Carson, auteur de Communiquer avec les animaux totems, puisez dans les qualités animales une aide et une inspiration au quotidien (Watkins Publishing, 2011 ; traduction française Éditions Véga, 2011), le paon appartient à la famille de la Sagesse intérieure, au même titre que l'hippopotame, le chien, l'aigle, l'ours polaire, le cheval, le coyote, le papillon, la chouette, la salamandre, le saumon, le phoque, la grue, le lièvre, le tigre, le bœuf et la pieuvre.


"Sagesse intérieure : Invoquer un esprit animal, c'est éveiller de nouvelles perceptions. Tout phénomène naturel, y compris l'animal, est intrinsèquement mystérieux. L'indicible que recèle toute forme de vie nous ramène aux questions fondamentales sur l'existence. Comment et pourquoi s'est formé le cosmos ? Pourquoi les choses existent-elles plutôt que le néant (comme s'interrogent souvent les philosophes) ? La méditation peut nous apporter une conscience silencieuse des vérités qui se cachent derrière ces énigmes. Lorsque nous plongeons nos yeux dans ceux d'une autre créature, nous sommes confrontés à de profonds mystères, dont l'animal est l'incarnation vivante.


Ce chapitre présente les animaux susceptibles de nous guider vers de nouveaux indices et une acuité nouvelle. Si nous sommes prêts à nous ouvrir et à écouter, nous pouvons gagner en maturité spirituelle et avancer dans notre voyage intérieur. [...]


La taille réelle du corps d'un paon n'est pas plus grande que celle d'un coq adulte, mais ses plumes sont si immenses que sa longueur totale peut dépasser 1.5 mètres. Créature superbe, cet oiseau est une pure merveille. Tel Argus, le géant attentif aux cent yeux de la mythologie grecque, le paon peut revendiquer le titre de chef des yeux ; à Sumatra, on le nomme d'ailleurs paon Argus. Avec sa robe de plumes scintillantes, aux teintes et nuances des plus rares, cet oiseau possède un pouvoir hypnotique. Il reste souvent à l'écart, sa longue et magnifique traîne se transformant en un vibrant éventail de couleurs éblouissantes. Traditionnellement, les prêtres invoquaient l'esprit du paon pour faire venir la pluie ; en outre, l'oiseau est réputé pour conférer chance, magnificence, honnêteté et sérénité. Ses plumes sont utilisées sur les autels de culte hindous ; parées d'une multitude d'yeux brillants, elles symbolisent la compassion, souvent née de l'observation des besoins d'autrui.

Plus particulièrement, l'oiseau est associé à la divinité hindoue Murugan, le dieu de la guerre, populaire dans le Sud de l'Inde. Murugan est souvent représenté sur un paon, symbole de l'abnégation de l'ego. Dans le bouddhisme, l'oiseau est associé à Avalokitesvara, le bodhisattva de la compassion.

Ceux qui ont le paon pour animal totem avancent sur un chemin sacré, spirituel, et sont emplis d'amour pour la vie entière. L’œil du paon représente le Troisième Œil, celui qui détruit l'illusion et apporte une compréhension de la vérité universelle.

Le paon nous rappelle qu'il nous faut ouvrir nos yeux spirituels et regarder honnêtement, avec une vision neuve. Alors, nous sommes en mesure de voir au-delà des limites ordinaires des sens. Nous voyons, entendons et sentons les vibrations supérieures du discernement ; les fausses croyances s'écroulent et une profonde connaissance émerge.


Mot-clé : Yeux de la compassion


Méditation Troisième Œil

Cette méditation contribue à votre évolution personnelle, c'est pourquoi il convient de ne jamais vous auto-critiquer pendant cet exercice.

  1. Assurez-vous de ne pas être dérangé. Asseyez-vous dans un endroit calme et confortable et faites quelques respirations profondes. Avant d'entamer cette méditation, considérez le paon. Il déambule, son long plumage traînant derrière lui, puis s'arrête subitement et ouvre ses plumes en éventail, offrant un somptueux ballet d'yeux. Voyez cette image dans votre œil mental et projetez-la dans votre front. Adressez une courte prière à la Terre, à ses habitants et à ses animaux, et priez pour l'apaisement des souffrances de toute forme de vie. Sentez le calme et la détente vous envahir pleinement.

  2. Concentrez-vous sur chaque respiration, inspirant pleinement et profondément. Fermez les yeux et portez votre attention sur un point précis de votre front, entre vos sourcils. Imaginez que vous respirez par ce point. Ouvrez votre état de conscience et concentrez-vous sur votre respiration. Lorsqu'un petit point blanc lumineux apparaît à l'intérieur de votre vision, vous êtes sur le seuil. Vous avez entrouvert les portes de la vérité, qui permettent de voir au-delà de l'illusion.

  3. En expirant, sentez la lumière se répandre et éprouvez une chaleur dans votre front. Laissez la lumière augmenter, de manière à former une unité. Vous commencez à accepter votre moi véritable, la lumière transcendante qui n'a ni début ni fin - qui a toujours été, et sera toujours.

  4. Lorsque vous sentez que vous êtes arrivé au bout de votre méditation, ouvrez lentement vos yeux physiques. Essayez de faire cet exercice chaque jour pendant quelques minutes."

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Dans son jeu de carte L'Oracle du peuple animal (Guy Trédaniel Éditeur, 2016), Arnaud Riou regroupe les animaux par famille. Le paon appartient selon lui à la famille de la communication avec l'abeille, le chien, le dauphin, le loup, le chat, l'ara, le faucon, le singe et l'oie sauvage.


La communication : La qualité de nos relations dépend en grande partie de la qualité de notre communication. Savez-vous parler de vos besoins, vous positionner, savez-vous demander, poser vos limites, rassembler ? Savez-vous motiver vos enfants, vos partenaires, vos collaborateurs ? Savez-vous parler en public, négocier ? Savez-vous comment sortir de votre comportement boudeur, manipulateur ou flou et développer une posture claire et constructive ? C'est sur cette voie que les animaux de cette famille vont vous inspirer.


[...] "Approche-toi, j'ai quelque chose à te dire...", "J'aimerais tellement trouver les mots justes", "Ce n'est pas ce que je voulais dire", "Il ne m'a pas compris", "Je n'ose pas lui avouer", "Comment ne pas le vexer ?" Oser parler et savoir dire est tout un art.

L'art de la rhétorique, l'art de prendre la parole en public, de demander, de refuser, de poser ses limites. La vie est plus facile lorsqu'en nous le verbe est fluide et les mots complices de notre pensée. C'est un entraînement alors que de trouver les mots justes, la distance juste. C'est tout un art aussi que de maîtriser le bon rythme, l'art de ponctuer, de laisser en suspension les points de notre histoire ou d'y mettre un point final. C'est tout un art que de respirer avec les virgules, de s'interroger, de s'exclamer !

C'est tout un art de négocier, de définir ses besoins en termes clairs, de poser ses limites, de savoir dire non, de refuser, mais aussi de négocier, de coopérer, d'accepter.

Certains animaux ont dominé cet art de la communication. Ils viennent ici nous accompagner dans notre évolution. Chaque fois qu'un animal lié à la communication vous apparaît, c'est une occasion d'affiner votre parole, d'apprendre à utiliser le verbe pour exprimer votre pensée, vos besoins et de construire le monde auquel vous aspirez.

Les animaux liés à la famille de la communication vont vous aider, vous inspirer et vous proposer d'utiliser cette grande force qu'est la communication.


Offre au monde la beauté de ton âme ;

C'est le plus beau cadeau que tu puisses faire à l'humanité.

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La carte [ci-contre] représente un décor d'un autre temps. Nous sommes sur les vestiges d'un temple. La végétation a repris ses droits et les pierres cohabitent harmonieusement avec les arbres. Le soleil vient de se lever sur une journée de printemps, le ciel est dégagé. Le Paon est au centre de la carte. Au lointain, d'autres oiseaux semblent séjourner. Le Paon s'est isolé. Il offre aux regards sa queue magnifique.

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Créature hypnotique venue d'ailleurs, le Paon nous fascine par l'élégance de sa roue. Lorsque cet oiseau magique épanouit sa queue, ce sont cent yeux qui sortent de nulle part pour nous rappeler à l'essentiel. C'est pourquoi la vue du Paon magnétise autant les enfants que les adultes.

Si le Paon est synonyme d'élégance, d'excellence et de raffinement, son message dépasse l'image et l'apparence. L’œil que nous montre le Paon est le troisième œil, celui de l'intuition et du retour à l'essentiel. Celui qui permet justement de sonder les cœurs et de dépasser notre perception habituelle pour accéder au regard de la magie et du sacré. Le paon nous permet de transcender notre regard ordinaire pour observer le monde avec l’œil de la beauté et celui de l'esprit. C'est le regard de la poésie et de la grandeur des âmes nobles. C'est pour leur lien avec le sacré que les plumes de Paon sont utilisées pour les rituels les plus élaborés, notamment dans les traditions indiennes et tibétaine. Il décore la bompa, vase de purification utilisée dans les cérémonies spirituelles du Vajrayana, ou le véhicule de diamant des bouddhistes tibétains. dans la mythologie grecque, c'est la déesse Héra, la femme de Zeus, qui donna au Paon sa queue en hommage à son serviteur Argos qui avait cent yeux et avait ainsi le pouvoir de surveiller simultanément dans toutes les directions. Le Paon dans sa manifestation nuptiale est également lié à Tchenrezig à mille bras. Le Bouddha de la compassion apparaît avec ses mille bras semblables à l'iridescence naturelle de la plume de Paon lorsqu'elle est déployée. C'est pour développer son activité compatissante que Tchenrezig s'est doté de mille bras. C'est pour développer son acuité que le Paon est doté de ses cent yeux. Pour Darwin, le Paon contredisait toute sa théorie de l'évolution. Il est inexplicable en effet que les attributs de cet oiseau si voyant, si bruyant, courant si maladroitement et volant si mal n'aient pas évolué dans la progression des espèces. Un oiseau de cette nature aurait dû attirer tous les prédateurs. Mais les mystères de la nature en ont décidé autrement. Le Paon semble conserver ses secrets et faire de sa beauté sa plus belle protection. De nature solitaire, le Paon vit en petit groupe, mais ressent le besoin constant de s'isoler, comme pour mieux maintenir sa relation avec l'au-delà.

Lorsque le Paon vous apparaît dans le tirage, c'est souvent de façon soudaine. Il surgit pour vous montrer la beauté. Elle est devant vos yeux, incontournable. Le Paon vous invite à regarder le monde avec les yeux de l'amour et la puissance du cœur. Il vous rappelle que le beau est partout et qu'il ne tient qu'à vous de l'incarner à travers votre parole, vos gestes et l'élégance de vos actes. Coopérer avec le Paon comme animal totem est le privilège des êtres d'exception prédits à une action rayonnante sur la Terre. Le Paon vous aide à accroître votre popularité, votre rayonnement et votre image. Il accompagne les orateurs, les auteurs, les artistes, les organisateurs d'événement et toute personne souhaitant diffuser la beauté sur le monde. Si vous devez parler en public, le Paon vous accompagnera à soigner votre élocution, à trouver les images poétiques les plus pertinentes pour appuyer vos propos, à donner un style littéraire et imagé à vos propos. L’œil que vous ouvre le paon est celui de l'intuition, de l'authenticité et de la vision pure. Le Paon inspire votre perspicacité pour voir au-delà des apparences. Il vous invite à écouter davantage votre sagesse. Il vous aide à ouvrir votre troisième œil. Dans tous les cas, le paon vous invite à ouvrir les yeux, ou à les fermer, pour mieux voir.


Mots-clés : Le sacré - La magie - L'intuition - Le raffinement - La beauté - L'élégance - Le discernement - L'acuité - La vue - La perspicacité - L'aura - La poésie.


Signification renversée : Le Paon renversé peut vous signaler que vous ne voyez pas ce qui est évident, que vous passez peut-être actuellement à côté d'une situation qui pourtant vous ferait du bien. Il vous invite à vous concentrer sur votre lumière plutôt que de ressasser ce qui ne fonctionne pas. Le Paon peut vous signaler que vous vous laissez envahir par des situations ou des êtres qui vampirisent votre énergie vitale. Le paon renversé vous invite à agir à partir de ce qui est possible pour vous. Il peut vous signaler que vous ne voyez pas assez votre beauté ou qu'au contraire, vous vous préoccupez trop de votre image.


Le message du Paon : Je viens présenter ma beauté à ton regard. La beauté que je te montre dépasse tout ce que tu peux ordinairement voir et même concevoir. Car pour que la beauté nous apparaisse dans notre quotidien, c'est notre regard que nous devons transformer. Tu sais de quoi je parle, car tu es relié déjà à cette beauté. Tu ressens au plus profond de toi qu'il existe un espace d'absolu harmonie et de magnificence. Toute ton âme te rappelle que tu as goûté à cet espace en d'autres époques. Tu as cette aspiration à retrouver le beau en toi et autour de toi. Aujourd'hui, je viens te délivrer de ce qui t'empêche d'exprimer ta beauté naturellement dans tes actes et dans tes gestes. Collaborer avec le totem du Paon, c'est faire le vœu de l'absolu et du divin. Je suis heureux de te reconnaître.


Le rituel du Paon : Je rends hommage au Paon. Aujourd'hui, je m'autorise à retrouver dans mon regard la beauté du monde. Je reconnais la beauté de mes gestes. Je m'autorise à laisser rayonner mon image. Je suis digne de célébrer en moi et autour de moi ce qu'il y a de plus beau, de plus raffiné. Je visualise dans ma poitrine une lumière jaune. A chaque inspiration, cette lumière s'intensifie. A chaque expiration, je visualise la roue du paon se développer à partir de ma poitrine. Celle-ci densifie mon aura, la colore, la régule. Je sens ainsi autour de mon être une aura lumineuse semblable à celle de la roue du Paon."

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), le Paon est défini par les caractéristiques suivantes :


Traits : Le Paon symbolise la projection astrale les rêves lucides, le rêve éveillé, les objectifs et les mouvements entre les royaumes visible et invisible. Le paon est un gros oiseau, très voyant et ostentatoire, avec une queue de 1.80 m (appelée sa traîne) qu'il perd après chaque saison des amours. "Paon" est aussi le nom donné à plusieurs espèces de cette même famille (les phasianidés). Le mâle s'appelle "paon", la femelle "paonne" et les petits "paonneaux". Ces gros volatiles peuvent voler sur de courtes distances. Les motifs des plumes de leur traîne ressemblent à des yeux, ce qui veut dire que vous avez une grande perspicacité, que vous êtes intuitif et même souvent clairvoyant, et que vous avez de formidables visions et révélations.


Talents : Beauté ; Coloré ; Détermination ; Endurance ; Mode ; Éclatant ; Glamour ; Grâce ; Patience ; Autodiscipline ; Attire l'attention ; A du style ; Vibrant ; Vivacité.


Défis : Arrogant ; Faux ; Hautain ; Vaniteux.


Élément : Terre.


Couleurs primaires : Bleu ; Vert ; Blanc.


Apparitions : Le Paon est connecté aux royaumes spirituels. Lorsqu'il se présente à vous, cela veut dire que vous devez vous lancer davantage dans l'apprentissage et la compréhension de ce qui touche la spiritualité, l'intuition, le rêve, la projection astrale, la transformation et la façon d'approcher la vie à partir d'un espace en vous de joie et d'amour. En grandissant depuis cet espace en vous, votre lumière intérieure deviendra plus éclatante et, comme le paon, vous brillerez de toute votre magnifique gloire intérieure. Le paon est un oiseau déterminé, ce qui veut dire que vous ne devez jamais abandonner les quêtes dans lesquelles vous vous êtes lancé. Et même, vous devriez faire valoir vos compétences pour obtenir ce que vous voulez. En matière d'amour, le paon lance un cri de coït lorsqu'il s'accouple. Pour attirer à lui davantage de paonnes, il va lancer de faux cris pour qu'elles croient qu'il est très affairé, bien plus qu'il ne l'est en réalité. C'est là une façon très inventive de chercher à plaire à la gent féminine. Lorsque le paon apparaît, cela veut dire que vous êtes peut-être un peu trop vaniteux. Rabaissez votre prétention et revenez à la modestie pour retrouver un équilibre.


Aide : Vous avez besoin d'une aide, quelle qu'elle soit. Le cri du paon résonne comme s'il était en train d'appeler à l'aide : "Hé, ho, hé, ho, hé ,ho !". Mais bien que ce cri ressemble à une demande d'aide, sa signification symbolique est que l'aide dont vous pouvez avoir besoin est là : il vous suffit de demander l'assistance du paon pour l'obtenir. Lorsque vous vous sentez d'humeur maussade ou triste, le paon peut redonner de la vitalité à l'estime que vous avez de vous-même. Il va vous stimuler et vous faire avancer dans un esprit positif. Si vous vous sentez abattus, vous ne serez pas longtemps déprimé parce que l'éclatant sens du spectacle du paon va allumer en vous une flamme colorée qui va vous pousser à aller de l’avant. Le paon signifie également que vous êtes protégé de toute négativité que vous pourriez rencontrer, que vous avez de la chance dans votre vie, que vous pouvez être populaire et au centre de l'attention. A travers toutes ces expériences, n'oubliez pas de rester sincère envers vous-même et vos idéaux pour que, lorsque vous perdez votre beauté, de la même façon que le paon perd sa traîne, vous restiez magnifique à l'intérieur.


Fréquence : L'énergie du paon est le battement régulier d'une grosse caisse, l’augmentation graduelle, progressive, de la résonance d'une corde de harpe. Il se tient avec grandeur, fierté, et se pavane de son élégance. Cela donne la sensation d'un feu qui enflamme votre passion.


Imaginez...

Vous êtes en train de visiter un parc en dehors de la ville, lorsque vous remarquez un oiseau bleu avec des ailes aux plumes grises et blanches et une longue traîne derrière lui. Ils sont quelques-uns pas loin les uns des autres qui vont de-ci de-là en picorant sur le sol. Les paonnes ont seulement des couleurs irisées autour du cou et leurs corps est d'un gris brunâtre. Vous sortez votre portable et vous vous préparez à filmer le paon au cas où il déciderait de faire son spectacle. Vous n'êtes pas déçu. Le gros mâle se dirige vers une paonne, il lève sa traîne et déploie ses plumes en éventail tout autour de lui, en laissant ses ailes tomber vers le sol. Il se pavane, secoue ses ailes et agite dans l'air les plumes de sa traîne. La paonne le remarque, mais elle s'éloigne. Le paon la suit, en accentuant ses efforts pour lui faire sa cour afin d'obtenir son attention. Il se met à tourner autour d'elle pour lui montrer tout l’éclat de ses plumes. Lorsqu'elle se remet à manger et s'en va errer plus loin, il ramène sa traîne vers le sol, rabat les plumes de ses ailes sur le dessus et se met lui aussi à picorer sur le sol.

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Symbolisme celte :


Pour Sabine Heinz, auteure de Les Symboles des Celtes, (édition originale 1997 ; traduction française Guy Trédaniel Éditeur, 1998),


"Le paon, surtout apprécié en Orient (Perse, Chine), fait partie des oiseaux qui apparaissent le plus souvent sur les blasons. Il est lié au culte du soleil. Son superbe éventail de plumes peur symboliser soit le firmament soit la roue solaire. La tradition ne nous a transmis que peu d'éléments concernant les cultes celtiques, entre autres celui du soleil. Dans la littérature, on trouve également peu de références au paon.

Le fait que les représentations de paons soient très connues vient essentiellement du fait que l'on se servit souvent de cet animal pendant la christianisation. Il devient alors le symbole de l'immortalité, sa queue portant les couleurs de l'arc-en-ciel. En héraldique, il représente la fierté."

 
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D'après Divi Kervella dans Emblèmes et symboles des Bretons et des Celtes (2001),


Le paon est "l'insigne emblématique qui fut l'origine celui de la maison de Rennes, une des familles régnantes de Bretagne (Xe-XIe siècles). On sait que le duc Konan Ier le Tort (958-992) portait trois plumes de paon à son casque. La plume de paon est un motif de la broderie bigoudène, dérivé du motif de la palmette. Il combine les cornes de bélier surmontées de demi-cercles concentriques. Il est considéré comme l'emblème du pays bigouden."


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Symbolisme alchimique :


D'après Patrick Rivière, auteur de L'Alchimie, science et mystique (Éditions De Vecchi, nouvelle édition augmentée 2013), "cet oiseau superbe fut consacré à Junon, l'épouse de Jupiter. Dom Pernéty, dans son Dictionnaire Mytho-Hermétique, nous conta admirablement son aventure :


"Cette Déesse (Junon) jalouse demanda à Jupiter la nymphe Io changée en vache, et après l'avoir obtenue, elle la donna en garde à Argus qui avait cent yeux. Jupiter chargea Mercure de la défaite de ce gardien importun. Mercure le fit en effet périr, et Junon transporta ses cent yeux sur la queue du Paon."


C'est toute l'allégorie du Troisième Œuvre où les couleurs du paon se succèdent à l'intérieur du vase philosophal dans la voie humide, réalisée traditionnellement sur un feu de lampe.

Quant à l'ours, au sanglier, au bélier, à l'âne, au loup, au chien et à la tortue, le symbolisme en est le même, puisqu'il rejoint celui du dragon qui concerne directement la Prima Materia ou matière brute du Grand Œuvre alchimique."

 

Pour en savoir davantage sur la complexité de ce symbole en alchimie, vous pouvez lire l'article suivant, tiré du site http://aqua-permanens.blogspot.fr/.

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Symbolisme onirique :


Selon Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rêves, Tome 1 : couleurs, minéraux, métaux, végétaux, animaux (Albin Michel, 1995),


« Tous les trésors accumulés au cours des âges de la terre par la nature ou par la main des hommes, par les rêves de ceux-là, par leurs imaginations les plus ruisselantes de pierreries, toutes les étoiles de tous les infinis de la rêverie, toutes les parures naturelles ou créées par l'homme, tous les reflets de tous les aciers bleus, de toutes les matières brillantes, tous les yeux, toutes les fleurs colorées, le paon les porte – ou les supporte – sur sa queue déployée. Des siècles d'expression littéraire ont déversé sur ses plumes la charge de tous les trésors du monde. Et tous les trésors du monde, même littéraires, sont un pesant fardeau. »

Par ces phrases colorées s'ouvrait, dans Le Test de l'Arche de Noé, le chapitre concernant le paon. Par elles, nous tentions de réaliser la synthèse de ce que nous avions ressenti au cours de nos recherches parmi les métaphores inspirées aux poètes par l'oiseau de Junon. A l'instant où s'achèvent nos investigations relatives à ce symbole dans le rêve éveillé, comme nous souhaiterions pouvoir nous appuyer sur un matériau d'une richesse égale à celle dont s'entoure l'oiseau littéraire ! Les faits, cependant, n'exauceront pas un tel vœu. Le poète ne voit pas le paon : il le rêve ! Le rêveur ne rêve pas le paon, il le voit ! La formule paraîtra facile. Elle propose pourtant l'approche la plus objective de la symbolique de l'oiseau aux cent yeux.

Le paon est un centre d'inspiration à partir duquel le poète déploie les inépuisables métaphores de la profusion colorée. L'oiseau rêvé ne favorise pas ces envols dans les lumières multipliées. Il est un signe douloureux. Il témoigne d'une aspiration déçue, de l'échec d'un rêve de paraître.

La nature symbolique d'une image ne varie pas. Le poète pourra disperser à l'infini les joyaux de son inspiration, le rêveur pourra se préserver de l'inflation imaginative, il ne s'agira, chez l'un comme chez l'autre, que d'une différence d'attitude. Les projections auxquelles se prête le symbole sont immuables. S'il fallait réduire l'introduction lyrique de cet article au point de n'en conserver qu'une image, nous garderions les yeux. S'il fallait concentrer les plus belles allégories inspirées aux poètes par le paon en un seul mot, nous choisirions regard. Nous montrerons plus loin, que l'oiseau, dans les rêves, ne prend son plein sens que lorsqu'il accompagne l'aveu d'un regard attendu.

Notre projet, consistant à ne tenir compte que des observations cliniques pour établir les interprétations d'images, peut supporter quelques dérives. Le paon incite à de si jolies dérives !

Une très ancienne tradition chinoise affirme que le regard de l'oiseau est tellement pénétrant qu'il suffit à féconder une femme. Ovide relate ainsi la victoire de Cyllène sur Argus, le veilleur aux cent yeux : « Argus, tu gis inanimé, toute la lumière, pour tant de prunelles, s'est éteinte et sur tes cent yeux s'appesantit une même nuit. La fille de Saturne les recueille et les place sur les plumes de son oiseau... » D'innombrables œuvres littéraires associent les étoiles, les yeux et les plumes du paon. Une citation de Gaston Bachelard constituera la transition opportune entre les images du poète et les productions oniriques : « Que de fois, dans nos recherches sur l'imagination, nous avons surpris cette inversion de la beauté contemplée : soudain, c'est ce qui est beau qui regarde... ! » L'admiration pour ce qui est beau contient l'aveu du désir d'être contemplé. Cette affirmation est une borne qui marque la fin de la route sur laquelle le paon littéraire et le paon du rêve cheminaient ensemble. Là, leurs chemins se séparent et, pour l'essentiel, leurs traductions divergent ! Elles se rejoindront, au terme de l'analyse, après s'être déployées sur des champs bien distincts.

Le paon des œuvres littéraires baigne dans les brillances d'une imagerie superlative qui trahit un narcissisme secrètement exalté. Un narcissisme qui incite le Moi à se donner à voir les images les plus belles pour avoir le plaisir de se reconnaître en elles. L'esthétisme, souvent, se fait complice de l'auto-contemplation.

Il sera facile de montrer que l'oiseau de Junon, lorsqu'il apparaît dans le rêve, dirige aussi la traduction vers les valeurs du paraître, mais les images qui l'entourent, loin d’édifier les décors de la magnificence, s'attachent à maintenir une atmosphère de sobriété, une ambiance un peu triste, même, par lesquelles s'exprime la navrance d'une attente déçue.

Nos recherches dans les deux univers, littéraire et onirique, imposent une constatation. Les œuvres littéraires peuvent être rangées en deux grandes classes : les œuvres littéraires peuvent être rangées en deux grandes classes : les œuvres inspirées et les œuvres raisonnées. On nous pardonnera cette simplification. Les scénarios de rêve éveillé peuvent faire l'objet de la même classification. Certains rêves se développent très librement, au fil de l'inspiration, d'autres restent assujettis au contrôle mental. Curieusement, le paon littéraire apparaît dans les œuvres inspirées et le paon onirique dans les scénarios raisonnés.

Le paon rêvé, lui aussi, conduit au regard. Un rêveur qui voit l'oiseau de Junon est sur le point d'admettre qu'un regard lui a manqué. Le symbole est un auxiliaire inséparable du besoin d'être remarqué. La parure du paon rêvé est lourde de la souffrance de n'avoir pas été vue.


« … Des poules, des canards, tout ça... et puis, là, je vois un paon, qui fait la roue... et un dessin fait par ma mère, avec un paon, une girafe, un éléphant... plein d'animaux.... […] Maintenant, je revois le bureau du prof de sciences nat... avec un crâne posé dessus... J'ai le souvenir d'un malaise, à l'école, en permanence.... le besoin d'être remarqué et la peur de l'être !... La ligne blanche qui délimitait la cour des grands et celle des petits... l'obligation de se mettre en rang avant d'entrer... les portemanteaux, tout au long du couloir... c'était l'uniformité... le manque d'identité... les deux côtés de la cour : d'un côté les échecs, les humiliations... de l'autre, les réussites... un côté négatif et un côté positif, très tranchés... c'est marrant ! Tout un côté valorisant et un côté culpabilisant.. je sors, maintenant, du côté valorisant... »

Qu'ils sont loin les ruissellements de pierreries dont s'enorgueillit le paon littéraire ! Ici, le symbole affiche gravement sa liaison avec les valeurs du paraître et de l'être, du regard quêté et du regard redouté. Cette association se fait encore plus explicite dans un scénario de la cure de William :

« … Là, c'est drôle, je n'ai plus d'image... j'ai vu un cercle rouge avec des lettres dorées... et puis... plus rien ! Rien qu'une pensée, qui tourne autour... du paraître !... Le paraître aussi a droit de vie ! Ce qu'il faut c'est ne pas en tirer satisfaction... on ne peut pas laisser qui que ce soit juger sur le paraître mais le refuser c'est aussi... c'est s'amputer de quelque chose... c'est empêcher sa réalisation complète... je fais une association bizarre : j'ai eu l'autre jour une attitude un peu obséquieuse vis-à-vis du président. Il m'a dit : « Votre humilité est excessive. » Il a raison, je dois corriger ça... […] Là, je vois les plumes d'un paon, bleues, avec ce petite centre super-brillant, comme un œil... je suis très profond, là... à la lisière du sommeil... »

La corrélation entre le paon rêvé et les valeurs d'apparence s'exprime ainsi, clairement, dans 70% des scénarios pris en référence. Un homme de cinquante-cinq ans, qui a perdu sa mère lorsqu'il avait dix-huit mis, expose, sans en être conscient, en quelques images, sa quête douloureuse d'un regard de mère : « … Je vois, là, une sorte d'enclume qui se met à tourner sur elle-même, comme un tourbillon... elle est le lieu de colorations diverses... cela évoque les plumes du paon, mouchetées... y a du rouge, du bleu foncé, du gris... et... c'est bizarre, une sorcière traverse cet endroit... elle est en robe marron... elle passe sans faire attention à moi... et, maintenant, je suis dans un cimetière... je cherche quelque chose.. je ne sais pas quoi... »

Dans l'article consacré au marron, nous montrons que cette couleur exprime une altération de la relation positive l'image maternelle. La sorcière vêtue de marron ne peut être que la mère dont la disparition fut, pour l'enfant, synonyme d'abandon. Sans faire attention à moi ! La plante fait écho au malaise d'Alain, le besoin d'être remarqué et la peur de l'être.

On retiendra cette ambivalence, qui s'amplifie lorsqu'on la mesure à l'échelle de l'histoire des civilisations. La survie de l'individu, dans le cadre de la vie sauvage, dépend de son aptitude à passer inaperçu. Son épanouissement, dans la société, tend à dépendre, de plus en plus, de sa capacité à se faire remarquer ! Étrange renversement ! Être c'est devenir. Devant l'image du paon, cette proposition, par laquelle je résume l'efficience évolutive, se brise sur la formule de George Berkeley : « Être, c'est être perçu. » Devenir, c'est vivre l'être jusqu'en ses renoncements et ses oublis. Comment pourrait-on renoncer, quand le Moi reste à l'ancrage de frustrations lamentables ? Ne sera jamais vraiment vu que celui ou celle dont l'être ne dépend plus d'un regard extérieur.

Le narcissisme, après tout, n'est peut-être qu'une réponse désespérée au besoin insatisfait d'être regardé ! Alors le paon rêvé rejoint le paon des poètes.

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L'oiseau de Junon, dans le rêve éveillé, intervient lorsque l'imaginaire engage le patient dans une dialectique du paraître et de l'être qui ne pouvait se développer avant la prise de conscience de la privation.

On s'étonnerait légitimement si nous ne faisons aucune mention concernant le paon de l'imagerie alchimique. La cauda pavonis ou queue de paon symbolisait, pour celle-là, l'avant-dernier stade de la réalisation de l'Œuvre. Elle était l'exposition simultanée de toutes les couleurs, précédant leur intégration dans le lapis, la pierre blanche. Nous n'avons pas recueilli d'images oniriques qui autoriseraient un rapprochement avec celles de l'alchimie, si l'on excepte, bien entendu, la commune énumération des couleurs. La teinte dominante de l'oiseau de Junon, dans les rêves est le bleu.

Le poète qui s'étourdit dans la féerie colorée, le patient qui gravement des images pesantes, révèlent l'un et l'autre, à travers l'évocation du paon, ce que leur a coûté l'absence d'un regard.

Le praticien qui recueille le symbole, en observant les contenus du scénario, mettra très vite une personne autour de ces yeux-là. Le paon apporte l'unique antidote du besoin d'être vu : l'ouverture de l’œil intérieur. Ici, le psychologue a rejoint l'alchimiste !

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Oracle :


Carte extraite du Tarot persan de madame Indira, le paon fait partie des arcanes majeures. Voici l'interprétation qu'en donne le site http://www.rosalie-dans-tous-ses-etats.com/ :


"Le paon est un oiseau originaire d’Asie. Il est connu pour ses couleurs brillantes et sa queue magnifique qu’il peut déployer en forme de roue solaire. D'après la mythologie grecque, les « yeux » visibles sur la queue du paon y furent placés par Héra pour commémorer son fidèle gardien, Argos, qui avait cent yeux. Il est considéré et respecté par les uns qui lui accordent le pouvoir du « troisième œil » et craint par les autres qui voient en lui « le mauvais œil »."

Carte extraite du Grand Tarot impérial dont le site http://francoise1.unblog.fr propose la signification suivante :


"Symbole de résurrection et de bonne vitalité, cet arcane promet un renouveau dans les domaines concernés ou sur le thème de la question. Un renouveau qui peut s’effectuer par le biais d’autrui. Le consultant va enfin aller de l’avant, ne sera plus freiné par le passé ou la nostalgie qui le tiraillait dernièrement. Côté vitalité, un mieux important est à noter. Vous vous ressentez revivre, une seconde jeunesse s’offre à vous…."

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Littérature :


Farid Al-Din Attar, poète persan auteur de La Conférence des oiseaux (1177 ; Diane de Selliers, 2012, remaniée par Jacques Prévost) évoque le paon :


Salut, ô paon du jardin aux huit portes ! Tu as été affligé à cause du serpent à sept têtes. La société de ce serpent t'a jeté dans le sang et t'a fait sortir du paradis d'Éden. Il t'a » éloigné du Sidra et du Tuba ; il a rendu ton cœur noir par l'effet de son mauvais naturel. Tant que tu ne feras pas périr ce serpent, comment seras-tu digne de pratiquer ces secrets ? Si tu es délivré de ce détestable serpent, Adam te prendra avec lui dans le Paradis.

[...]

CHAPITRE 5. LE PAON. Vint ensuite le paon, à la robe dorée, aux plumes de cent, que dis-je ? de cent mille couleurs. Il se montre dans tous ses atours, comme la nouvelle mariée ; chacune de ses plumes manifeste sa splendeur. Le peintre du monde invisible, dit-il, remit de sa main, pour me former, son pinceau aux djinns. Quoique je sois le Gabriel des oiseaux, mon sort est cependant bien moins avantageux ; car, ayant contracté amitié avec le serpent dans le paradis terrestre, j'en fus ignominieusement chassé. On me priva du poste de confiance qui m'avait été confié, et mes pieds furent ma prison ; mais j'ai toujours espoir qu'un guide généreux me tirera de cet obscur séjour pour me conduire à la demeure de l'éternité. Je n'ai pas la prétention de parvenir jusqu'au roi dont tu parles, il me suffit d'arriver à son portier. Le Simorg pourrait-il être l'objet de mon ambition, puisque je la borne à habiter le paradis terrestre ? Je n'ai rien à faire dans le monde tant que je n'irai pas me reposer une autre fois dans le Paradis. »

La huppe lui répondit : « Ô toi qui t'égares volontairement du vrai chemin ! sache que celui qui désire le palais de ce roi, bien préférable au palais dont tu parles, n'a rien de mieux à faire que de s'en approcher. C'est l'habitation de l'âme, c'est l'éternité, objet de nos désirs, le logis du cœur, en un mot le siège de la vérité. Le Très-Haut est ce vaste océan, le paradis des délices terrestres n'en est qu'une petite goutte. Celui qui possède l'océan en possède la goutte, tout ce qui n'est pas cet océan est folie. Lorsque tu peux avoir l'océan, pourquoi irais-tu rechercher une goutte de la rosée nocturne ? Celui qui participe aux secrets du soleil pourra-t-il s'arrêter à un atome de poussière ? Celui qui est le tout a-t-il affaire avec la partie ? L'âme a-t-elle besoin des membres du corps ? Si tu es un homme parfait, considère le tout, recherche le tout, sois le tout, choisis le tout. »

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Le Geai paré des plumes du paon


Un paon muait : un geai prit son plumage ; Puis après se l'accommoda ; Puis parmi d'autres paons tout fier se pavana, Croyant être un beau personnage. Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte ; Même vers ses pareils s'étant réfugié, Il fut par eux mis à la porte. Il est assez de geais à deux pieds comme lui, Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui, Et que l'on nomme plagiaires

Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui : Ce ne sont pas là mes affaires.

Jean de La Fontaine, Fables, Livre IV, 9, 1668.

 

Le Paon se plaignant à Junon


Le paon se plaignait à Junon.

« Déesse, disait-il, ce n'est pas sans raison

Que je me plains, que je murmure :

Le chant dont vous m'avez fait don

Déplaît à toute la nature ;

Au lieu qu'un rossignol, chétive créature,

Forme des sons aussi doux qu'éclatants,

Est lui seul l'honneur du printemps.

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Junon répondit en colère : « Oiseau jaloux, et qui devrais te taire, Est-ce à toi d'envier la voix du rossignol, Toi que l'on voit porter à l'entour de ton col Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies, Qui te panades, qui déploies Une si riche queue, et qui semble à nos yeux La boutique d'un lapidaire ? Est-il quelque oiseau sous les cieux Plus que toi capable de plaire ? Tout animal n'a pas toutes propriétés. Nous vous avons donné diverses qualités : Les uns ont la grandeur et la force en partage ; Le faucon est léger, l'aigle plein de courage ; Le corbeau sert pour le présage ; La corneille avertit des malheurs à venir; Tous sont contents de leur ramage. Cesse donc de te plaindre ; ou bien, pour te punir, Je t'ôterai ton plumage.»

Jean de La Fontaine, Fables, Livre II, 17, 1668.

*

*

Le Paon, la Colombe et le Rossignol

Les avantages extérieurs ne sont rien, en comparaison de ceux du cœur et de l’esprit.

L’oiseau cher à Junon, roi d’une basse-cour, S’y pavanait tout à son aise, Se contemplant, plein d’orgueil et d’amour. Pigeons, poulets, dindons, peuple, par parenthèse, Non moins stupide que ce roi, Il voyait tout dans l’esclavage Recevoir humblement sa loi ; Tous, les regards fixés sur son brillant plumage, Lui payaient un constant hommage. Quand tout à coup le chantre ailé des bois, Égaré loin de son bocage, Vint près de là chercher un peu d’ombrage. Notre Paon dédaigneux lui cria d’une voix Qui faillit effrayer l’aimable solitaire : — Pauvre petit, dans mes états, Je veux bien t’accorder un abri tutélaire. Ah ! que je te plains ! tu n’as pas De quoi bénir la nature ta mère. Pourquoi te mettre sur la terre Si faible, si pauvre, si laid ? Un bout de mon aigrette, un brin de mon plumage, Le plus menu de mon duvet Eût de magnificence orné tout ton corsage ; T’eût chargé d’un manteau pompeux. Le Rossignol lui dit : — J’admire l’opulence Dont vous ont fait présent les Cieux. Si vous en êtes digne, eh bien ! régnez, tant mieux! Je ne cherche point la puissance ; Moins on est, plus on est heureux. — Une Colombe, sous l’ombrage, Avait tout écouté, dans son simple ramage, Elle voulut de ce Paon orgueilleux Corriger le sot verbiage. — Paon, dit-elle, c’est vrai, votre habit est fort beau ; Mais l’habit fait-il le mérite ? Quand vous chantez, on vous évite, Et l’on dit tout bas : Le fourreau Est pompeux ; mais il cache un pauvre personnage. Lorsque mon jeune ami chante au fond du bocage, Tous les habitants du hameau Prêtent l’oreille à son ramage. Durant la nuit, pour en jouir, Tout se plonge dans le silence : Le lion cesse de rugir, L’autan retient sa violence, La lune même qui s’avance Sur son char parsemé de feux, Semble s’arrêter dans les cieux Et goûter la vive cadence De ses transports harmonieux. Jouissez de votre plumage, Beau sire, il n’en est point jaloux ; Mais la nature, en apanage, En lui donnant un chant si doux, L’a partagé plus noblement que vous.

Force et beauté sont pour la créature Des présents qui viennent des Cieux ; Mais le talent, une âme sage et pure, Un bon cœur, nous parent bien mieux.

Abbé Louis-Maximilien Duru, « Le Paon, la Colombe et le Rossignol », Fables nouvelles, ou Leçons d’un maître à ses élèves, 1855.

*

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Dans ses Histoires naturelles (1894), Jules renard propose une galerie de portraits animaliers saisissants :


Le paon

Il va sûrement se marier aujourd’hui.

Ce devait être pour hier. En habit de gala, il était prêt. Il n’attendait que sa fiancée. Elle n’est pas venue. Elle ne peut tarder.

Glorieux, il se promène avec une allure de prince indien et porte sur lui les riches présents d’usage. L’amour avive l’éclat de ses couleurs et son aigrette tremble comme une lyre.

La fiancée n’arrive pas.

Il monte au haut du toit et regarde du côté du soleil. Il jette son cri diabolique :

Léon ! Léon !

C’est ainsi qu’il appelle sa fiancée. Il ne voit rien venir et personne ne répond. Les volailles habituées ne lèvent même point la tête. Elles sont lasses de l’admirer. Il redescend dans la cour, si sûr d’être beau qu’il est incapable de rancune.

Son mariage sera pour demain.

Et, ne sachant que faire du reste de la journée, il se dirige vers le perron. Il gravit les marches, comme des marches de temple, d’un pas officiel.

Il relève sa robe à queue toute lourde des yeux qui n’ont pu se détacher d’elle.

Il répète une dernière fois la cérémonie.

*

*

Les ponts s’effondrent tous

au cri du paon qui pond

et les pans de ponts

transforment les rivières.


aux lacs des lacs

meurent les paons

enlisés dans la gomme laque


Robert Desnos, Corps et Biens (Éditions Gallimard, 1930).

 

Nicolas Bouvier dans son récit de voyage intitulé Le Poisson-Scorpion (Co-Éditions Bertil Galland et Gallimard, 1982 ; Éditions Gallimard, 1996) livre sa vision particulière du paon :

"La nuit était royale ; la mer étale et silencieuse. A quelques pas de moi, perché sur l'angle de la balustrade, un paon dormait la tête sous l'aile. De temps en temps un frisson parcourait son plumage de la tête aux ocelles comme s'il était aux prises avec un mauvais rêve. Dans mon dos, la chambrée était plus bruyante qu'une volière. […] Je battais un peu la campagne à me demander ce que je pouvais bien faire ici. Ce paon aussi, je le regardais, flairant je ne sais quelle supercherie. Malgré sa roue et son cri intolérable, le paon n'a aucune réalité. Plutôt qu'un animal, c'est un motif inventé par la miniature mogole et repris par les décorateurs 1900. Même à l'état sauvage – j'en avais vu des troupes entières sur les routes du Dekkan – il n'est pas crédible. Son vol lourd et rasant est un désastre. On a toujours l'impression qu'il est sur le point de s'empaler. A plein régime il s'élève à peine à hauteur de poitrine comme s'il ne pouvait pas quitter cette nature dans laquelle il s'est fourvoyé. On sent bien que sa véritable destinée est de couronner des pâtés géants d'où s'échappent des nains joueurs de vielle, en bonnets à grelots. Je mourrai sans comprendre que Linné l'ait admis dans sa classification..."

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